Un rapport, rédigé en 2009 mais dont une partie des conclusions furent rendues publiques deux ans plus tard, mettait en garde contre la vulnérabilité “potentielle” des réacteurs des sous-marins nucléaires de la Royal Navy.
Ainsi, le commodore Andrew McFarlane, l’auteur du document, avait identifié évoque le risque de “défaillance structurelle du circuit primaire” de ces réacteurs, et donc la menace de “libéation de produits de fission hautement radiactifs”, autrement dit, de fuite.
Et c’est ce qui est arrivé il y a une dizaine de jours au HMS Tireless, un sous-marin nucléaire d’attaque (SNA) de la classe Trafalgar, qui participait alors, au large de l’Ecosse, à un exercice de formation pour les nouveaux officiers du bord.
Selon la Royal Navy, une “petite fuite” de liquide de refroidissement a pu être contenue dans le compartiment du réacteur du sous-marin. ” Il n’y a aucun risque pour le public, l’environnement ou l’équipage”, a-t-elle souligné. Cependant, ce dernier a reçu l’ordre de rejoindre en urgence la base navale de Faslane pour y subir une évaluation de l’avarie.
Depuis, le HMS Tireless a rallié Plymouth, où il restera immobilisé pour au moins 10 mois, soit le temps nécessaire pour effectuer les réparations une fois qu’il sera mis en cale-sèche.
Le souci est que ce n’est pas la première fois que le HMS Tireless connaît des problèmes. Mis en service en 1984, il avait déjà été immobilisé pendant un an à Gibraltar après, là aussi, une fuite radioactive au niveau du système de refroidissement du réacteur.
Plus tard, le sous-marin avait été une nouvelle fois mis à l’arrêt après avoir heurté un iceberg. Mais l’incident le plus important à ce jour reste celui qui coûta la vie à deux sous-mariniers, en 2007, lors d’une explosion au niveau du système de génération d’oxygène alors qu’il prenait part à des exercices avec l’US Navy dans l’océan Arctique.
Initialement, le HMS Tireless aurait dû être désarmé cette année. Seulement, en raison du retard pris dans le programme des nouveaux SNA de classe Astute, appelée à remplacer la classe Trafalgar, la Royal Navy a décidé de prolonger sa vie opérationnelle de 4 ans supplémentaires.