Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

vendredi 15 février 2013

Manuel Valls affirme que la France est sous la menace d'un "ennemi intérieur", fruit "d'un processus de radicalisation"


Manuel Valls affirme que la France compte aujourd'hui "plusieurs dizaines de Merah potentiels", parlant d'un "ennemi intérieur", dans un entretien avec des lecteurs du Parisien/Aujourd'hui en France publié vendredi. "En mars 2012, Mohamed Merah a tué des soldats français parce qu'ils étaient soldats, tué des enfants et un père juif parce qu'ils étaient juifs", explique le ministre de l'Intérieur.

"Ces dernières semaines encore, nous avons démantelé des réseaux qui avaient frappé ou s'apprêtaient à le faire. Des cellules organisent même des passages d'individus sur les théâtres de guerre où l'on mène le djihad. C'est le cas autour d'une centaine de personnes, Français ou résidants qui vont en Syrie encadrés par les groupes proches d'al-Qaïda. Une poignée d'entre eux seraient allés ou revenus du Sahel ou de la Somalie. Nos services de police et de renseignements doivent en permanence harceler ces groupes. C'est pour cela que je n'ai pas hésité à expulser les prédicateurs qui, dans les mosquées ou sur Internet, s'en prennent aux intérêts fondamentaux de notre pays", souligne le locataire de la place Beauvau.

Petite délinquance

"Nous faisons face à un ennemi extérieur au Mali, nous faisons aussi face à un ennemi intérieur qui est le fruit d'un processus de radicalisation", ajoute Manuel Valls. "Il part de la petite délinquance, passe par le trafic de drogue, parfois par la prison, jusqu'à la conversion à un islamisme radical et à la haine de l'Occident." "Il y a en France aujourd'hui plusieurs dizaines de Merah potentiels. Tous ne passent pas à l'acte, mais il faut se prémunir", assure-t-il. "Il faut que l'islam de France s'organise avec des imams français formés dans nos universités, qui parlent français, qui prêchent en français", explique le premier flic de France. "Il faut aussi avoir une discussion sur le financement des lieux de culte : j'admets de moins en moins que ce soient des pays tiers, parfois amis, parfois non, qui financent les lieux de culte", conclut Manuel Valls.