En février 2010, un Boeing 747, doté d’une arme laser appelée “Airborne Laser Testbed” (ABL YAL 1A ou ALTB), détruisait un missile à carburant liquide dans la phase d’accélération. Depuis, en raison de son coût important, le programme YAL-1A, lancé dès les années 1990, a été abandonné en décembre 2011.
De son côté, l’US Air Force a cherché à développer l’Advanced Tactical Laser (ATL), une arme montée à bord d’un NC-130 destinée à détruire des cibles terrestres. Deux essais concluants furent réalisés en 2009. Comme le programme YAL-1A, il a égalemet été mis un terme à ce projet. Un rapport d’experts de l’aviation américaine avait mis en doute, en 2008, l’intérêt militaire de ce dernier, tout en préconisant, toutefois, de poursuivre les recherches.
Pour autant, l’idée de doter un avion d’une arme laser n’a pas été abandonnée étant donné que la Darpa, l’agence de recherche et de développement du Pentagone, a récemment présenté un programme allant dans ce sens.
L’une des limites des précédents système était leur taille imposante. Mais, a priori, la Darpa aurait trouvé une solution pour construire une arme laser d’une puissance de 150 kiloWatt (kW) qui serait dix fois plus petite et légère que celles imaginées auparavant.
Pour y arriver, l’agence du Pentagone a ainsi conçu le système HELLADS (High Energy Liquid Laser Area Defense System), lequel doit permettre d’installer sur un avion tactique une arme laser d’une masse de 5 kg par kilowatt pour un volume n’excédant pas 3 mètres cube. Ce qui reste encore imposant…
Ce programme arrive dans sa phase finale de développement, après des expériences réussies en laboratoire. D’autres tests du HELLADS sont prochainement prévus au Missile Range White Sands, au Nouveau Mexique. Il est prévu de commencer les essais en vol de ce système en 2014.
Selon la Darpa, ce système d’arme laser fournira “une capacité supplémentaire pour les missions offensives”, avec une précision améliorée, ce qui réduira la probabilité des dommages collatéraux.
Autre projet de l’agence américaine : l’ABC (Aero-Adaptive/Aero-Optic Beam Control). Là, il s’agit d’un programme à vocation défensive, visant à installer une tourelle laser de haute énergie afin de protéger un avion de combat contre la menace des missiles.
Comme, ces derniers arrivent sur l’arrière d’un aéronef visé, c’est à dire dans un angle où, en raison des turbulences causés par le moteur de l’appareil, il est compliqué d’arriver à focaliser le rayon avec assez de puissance et de précision pour écarter la menace. Les premiers essais en soufflerie ont été suffisamment concluants pour qu’un contrat de 9,5 millions de dollars ait été attribué à Lockheed-Martin en janvier dernier. L’industriel a 30 mois pour que le système ABC devienne une réalité.