Une nouvelle fois, le nom du sinistre Mokhtar Belmokhtar, alias Abou El-Abbas, est lié à une œuvre terroriste. Pour la première fois dans l’histoire de l’activité terroriste, le nom de ce sinistre chef d’El-Qaïda a été même cité par le ministre de l’Intérieur, Daho Ould-Kablia qui affirme que les preneurs d’otage de In Amenas disent avoir travaillé sous les ordres de Ben-Mokhtar.
Mais qui est ce chef terroriste ? Né en 1972 à Ghardaïa Mokhtar Belmokhtar rejoint des groupes islamistes en Afghanistan à l’âge de 19 ans. Lors de sa formation de combattant dans ce qui allait plus tard devenir Al-Qaïda, il noue des contacts avec des djihadistes du monde entier et combat les soldats russes, affirme-t-il dans une de ses rares interviews. Lors d’un combat, il perd un œil et gagne l’un de ses nombreux surnoms : « Laouar », le borgne. De retour en Algérie en 1993, après l’annulation par le régime des élections que s’apprêtait à remporter le Front islamique du salut (FIS), il devient rapidement l’un des chefs militaires du Groupe islamique armé (GIA).
Après une scission au sein du groupe, en 1998, le GIA se transforme en Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) devenu en 2007 Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Mokhtar Belmokhtar prend alors la tête de l’une des deux katibates les plus importantes d’Aqmi. Retranché dans le Sud du pays, Mokhtar Belmokhtar est spécialisé dans le rapt des ressortissants étrangers et la contrebande. Il est derrière le kidnapping de plusieurs étrangers. Il a ensuite étendu ses activités au Nord du Mali où il peut désormais activer librement, notamment après le retrait des troupes maliennes.
En rupture de banc avec El-Qaïda, il a créé récemment le groupe appelé les « signataires par le sang ». Le groupe commet des actes dans le Sahel. C’est ce groupe qui a également revendiqué l’acte de In Amenas.
E. W.