Le prince Harry doit avoir «un problème mental», ont estimé mardi les rebelles talibans après ses propos faisant un parallèle entre l'exercice de tir depuis son hélicoptère en Afghanistan et les jeux vidéo. «Il y a 49 pays avec leur armement puissant qui n'arrivent pas à défaire les moudjahidines, et maintenant, le prince arrive et compare cette guerre avec ses jeux, sa PlayStation ou peu importe comment il les appelle», a ironisé Zabiullah Mujahid, leur porte-parole, dans un entretien avec l'AFP.
Lundi soir, le Ministère britannique de la défense a annoncé que le prince Harry avait quitté l'Afghanistan au terme de 20 semaines de déploiement.
L'agence britannique Press Association (PA), qui l'avait interrogé pendant son affectation afghane, et qui retenait depuis lors l'interview pour des questions de sécurité, a publié les propos de celui qui, sur le terrain, était appelé «Capitaine Wales», son nom de famille dans l'armée.
Questionné sur son rôle de copilote-artilleur à bord d'un hélicoptère Apache, le prince Harry a ainsi parlé de «joie», «car je suis l'une de ces personnes qui adorent jouer à la PlayStation et la Xbox, donc j'aime penser que je suis probablement assez utile avec mes pouces», ajoutant avoir tué depuis son cockpit.
«C'est une guerre sérieuse, une guerre historique, de résistance pour nous et notre peuple», a réagi Zabiullah Mujahid. «Nous ne prenons pas ses commentaires très au sérieux, car nous avons tous vu et entendu qu'à leur retour d'Afghanistan, beaucoup de soldats étrangers, d'occupants, développent des problèmes mentaux», a poursuivi le porte-parole des talibans.
Le prince Harry, copilote-artilleur à bord d'hélicoptère Apache, a dit avoir tué des talibans lors de sa mission en Afghanistan, dans des déclarations à l'agence britannique Press Association (PA) recueillies pendant qu'il était dans le pays et rendues publiques lundi à son terme.
Le ministère britannique de la Défense a indiqué lundi soir que le prince Harry avait quitté l'Afghanistan.
A PA qui lui demandait s'il avait tué depuis son hélicoptère lors de ses missions dans la province du Helmand (sud), le prince de 28 ans a répondu «oui, comme beaucoup d'entre nous». «L'escadron était déployé. Tout le monde a tiré un certain nombre» de munitions.
«Prendre une vie pour en sauver une», a-t-il dit, «c'est ce qui était en jeu, je pense». «Si il y a des gens qui essaient de faire du mal à nos gars, alors nous les mettons hors-jeu», a ajouté le prince, troisième dans la succession au trône.
Il a cependant ajouté qu'il n'avait pas choisi d'être pilote d'hélicoptère de combat pour tuer des gens. «Ce n'est pas la raison pour laquelle j'ai choisi de faire ce travail», a-t-il dit. «Nous sommes un atout extrêmement fiable et l'essentiel de nos missions sont les escortes».
«Si des gars sont blessés, nous venons nous placer au-dessus d'eux pour empêcher toute attaque d'insurgés qui vont nous voir et se dire 'ok, c'est un combat inégal, on ne va pas s'approcher'», a-t-il détaillé.
Durant sa mission en Afghanistan, le prince Harry était toujours accompagné d'agents du SO14 chargés de sa protection. Notamment à Camp Bastion, la plus grande base opérationnelle de l'armée britannique dans le monde. Ses gardes du corps n'étaient cependant pas à bord de son hélicoptère lorsqu'il était en mission.
Evoquant sa vie sur le camp, le prince Harry l'a qualifiée de «complètement normale. Aussi normale que ça peut l'être. Je suis l'un des gars. Je ne suis pas traité différemment», a-t-il dit, regrettant seulement d'être encore l'objet de trop d'attentions dans certaines zones du camp: «Parce que beaucoup de gars ici ne m'ont pas rencontré, ils me voient comme le Prince Harry plutôt que le Capitaine Wales, ce qui est frustrant».