Alors que la photo d’un soldat français vêtu d’un foulard à la tête de mort fait le buzz en France, le photographe de l’AFP à l’origine du cliché prend position.
«C’est inadmissible» de porter un foulard avec une tête de mort dessus, lorsqu’on est en mission française au Mali, a déclaré la diplomatie française mardi soir, après la publication de ce cliché du correspondant photo de l’AFP au Mali, Issouf Sanogo. Le visage couvert comme le personnage de Ghost de «Call of Duty», ce soldat a subi les foudres de plusieurs médias et politiques qui considèrent ce déguisement comme une provocation.
Prise près de la préfecture de Niono, dans un terrain vague où sont stationnés les militaires français, cette photo a été racontée par son auteur: «Un hélicoptère était en train d’atterrir et soulevait d’énormes nuages de poussière, explique-t-il. Instinctivement, tous les soldats à proximité ont mis leurs foulards devant leurs visages pour éviter d’avaler du sable. C’était le soir. Les rayons de soleil filtraient à travers les arbres et les nuages soulevés par l’hélico. C’était une belle lumière. J’ai repéré ce soldat qui portait un drôle de foulard et j’ai pris la photo. Sur le moment je n’ai pas trouvé la scène particulièrement extraordinaire, ni choquante. Le soldat ne posait pas. Il n’y a aucune mise en scène dans cette image. Le gars ne faisait que se tenir là, en se protégeant le visage de la poussière, en attendant qu’un hélicoptère se pose. Personne, non plus, n’a tenté de m’empêcher de prendre la photo».
L’armée cherche désormais à identifier l’homme présent sur la photo, l’État-Major considérant qu’il ne représente pas les valeurs et la mission des Français au Mali. Mais le correspondant de l’AFP, sur place, estime que ce buzz n’est pas justifié. D’ailleurs, aux côtés des soldats, il continue son travail et avoue que personne ne lui a fait de remarques sur cette photo ou le battage médiatique autour d’elle. «Je crois, et j’espère, qu’il sera impossible de l’identifier. Je ne suis même pas sûr qu’il soit au courant de tout ce que les gens racontent sur son dos!», conclut-il sur le site de l'Agence France Presse.
JV