Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

vendredi 9 novembre 2012

Récemment condamnée pour financement du terrorisme, un des leaders à Paris de l'ex-rébellion séparatiste des Tigres tamouls, a été assassiné


Nadarajah Mathinthiran, né en 1963 au Sri Lanka, a été abattu de plusieurs balles de calibre 9mm au torse, à l'aine et dans le dos alors qu'il sortait du local du Comité de coordination tamoul en France (CCTF), situé dans l'est de Paris, a-t-on indiqué de source proche du dossier.

L'auteur des coups de feu a pris la fuite. L'enquête a été confiée à la brigade criminelle de la police judiciaire parisienne. M. Mathinthiran était un des leaders à Paris des Tigres de libération de l'Eelam tamoul (LTTE), mais rien ne permet de lier ce crime à l'engagement politique de la victime, selon une source proche de l'enquête.

Il avait été condamné en février par la cour d'appel de Paris à cinq ans de prison pour extorsion, financement du terrorisme et association de malfaiteurs en vue d'une entreprise terroriste, dans le cadre du procès d'une filière de racket de la diaspora en France pour financer des opérations au Sri Lanka.

Arrêté en avril 2007, il était resté en détention provisoire jusqu'en juin 2010 et sa peine faisait l'objet d'un aménagement. Le tribunal avait également prononcé la dissolution du CCTF, considéré comme la «vitrine légale» des Tigres en France.

«Nadarajah Mathinthiran était une grande personne qui voulait la justice pour son pays», a déclaré sous couvert de l'anonymat un proche du CCTF. «J'espère que la justice sera rendue». Il a précisé que M. Mathinthiran, qui était selon lui le chef du CCTF, avait été la cible d'une agression au même endroit il y a un an.

Le Sri Lanka a proclamé en mai 2009 sa victoire militaire contre les Tigres tamouls, mettant fin à 37 années de guerre qui ont fait de 80'000 à 100'000 morts, selon l'ONU.