Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

dimanche 12 août 2012

Le Prince Bandar a-t-il été tué ? Rappels sur un personnage-clé du 11/9 et des affaires saoudiennes


Le 29 juillet dernier, le réseau Voltaire a défrayé la "cyber-chronique" en annonçant "de source sérieuse" la mort du Prince Bandar, personnage-clé de l’affaire du 11/9, lors d’un attentat qui aurait été commis le 24 juillet. Il venait d’être nommé chef du renseignement le 22 juillet à Riyad. Au même moment, le site israélien Debkafile a revendiqué la paternité de cette information. Le blog de l’UPR de François Asselineau livre une première analyse, le remarquable site belge DeDefensa.org, une autre. La date est peu claire: 24 ou 26 juillet, à l’entrée de l’immeuble abritant les services secrets saoudiens à Riyad selon DebkaFile. Mais cette information reste à cette heure suspendue à la confirmation / infirmation du régime saoudien, qui tarde à venir au point de susciter les interrogations de DebkaFile, tandis que sur Asia Times, Pepe Escobar s’interroge "Où est Bandar ? Le Réseau Voltaire, la Radio francophone iranienne IRIB ont maintenu leur affirmation, PressTv a nuancé en parlant de la mort certaine de son "deputy" Mashaal al-Qarni , tandis que par exemple Romandie a retiré l’information de son site. Et rien dans les médias officiels bien sûr. Mais les "vrais" démentis restent à cette heure de faible portée, que ce soit dans le quotidien saoudien Arab News, ou sur le blog MESP basé au Liban, ou parce qu’il aurait participé à une réunion le 28 juillet à Genève pour entériner sa nomination en présence d’Ehud Barack. Via twitter, le journaliste saoudien Ahmed Al Omran a depuis publié cette photo mardi 7 août, diffusée par l’Agence nationale d’information saoudienne, et qui serait postérieure à l’attentat contre le Prince :

Analyse: Le Prince Bandar, second personnage en partant de la gauche.
A sa gauche, Prince Miteb bin Abdullah, chef de la Garde Nationale saoudienne
A sa droite, Prince Muqrin bin Abdul-Aziz, ex-chef du renseignement, ministre de la Défense.
Tous 3 sont déjà âgés et en tenue protocolaire soit pour la photo, soit pour l’agenda.
La photo est prise dans une suite protocolaire du palais royal de Riyad,
donc une photo récente, neutre, non encore diffusée, mais sans date.


Et toujours aucun démenti officiel, ni aucune interview ou apparition en public du Prince. A l’heure des soupçons sur l’usurpation de canaux satellitaires syriens par les réseaux des puissances du Golfe, voire même la construction dans les studios des chaines d’information qataries et saoudiennes, de décors censés reproduire des quartiers de Damas pour accélérer la chute d’Assad, il est permis dans cette logique de mascarade généralisée, de douter que ce personnage aussi charismatique que mystérieux soit encore en vie ou capable d’agir. Et dans le même temps, la chaine Al-Arabya se permet de tuer un général Russe… s’agit-il de représailles médiatiques ? Aurait-on affaire à un nouveau mini-mythe ben Laden ?

Ajoutons, cette fois de source de blogueur sur Mediapart, que le 28 juillet à Istanbul, c’est le colonel Abdallah Ben Mohammed Al Thani (Abdullah Bin Muhammad Al Thani, photo ci-contre), commandant la sécurité des forces armées aériennes qataries, qui aurait été victime lui aussi d’un attentat ayant causé sa mort, et attribuable à l’Emir du Qatar lui-même Cheikh Hamad bin Khalifa Al Thani (qui avait déposé son propre père) selon IRIB. Le Qatar et l’Arabie Saoudite sont les 2 principaux pourvoyeurs d’armes aux pseudos révolutionnaires infiltrés en Syrie.

Ces événements appellent toujours les mêmes commentaires: 1/ Comme pour le 11/9, la presse n’en parle pas, alors qu’elle commente en abondance toute défection officielle parmi les rangs de Bachar el Assad, ou au sein de l’appareil étatique iranien. 2/ Comme pour le 11/9, ces attentats illustrent le rôle central du renseignement, aujourd’hui dans la tentative de déstabilisation et de morcellement du Moyen-Orient en cours, à des fins de contrôle énergétique, économique et financier de la zone clé de l’arc chiite (pourquoi discuter ce fait du même niveau d’évidence selon nous, que celui que les médias attribuent depuis 11 ans à la version officielle des attentats du 11/9 ?), et 3/ L’Arabie Saoudite reste un pays sous régime féodal miné par les intrigues et écrasé par la domination économique et sociale de 200 familles sunnites dont les frasques et la répression signent la haute estime dans laquelle ce régime opaque tient les principes de la démocratie…



Le Prince Bandar : petite piqûre de rappel…


par Peter Chamberlin sur son blog, le 21 juillet 2012, repris par Intrepid Report


On dirait que quelque chose de sinistre vient de se passer, mais qu’il faudra du temps pour que nous nous rendions compte de ce que c’était (lire -en anglais- une nomination en Arabie Saoudite suggère de nouvelles ambitions régionales). Lorsqu’on négocie avec les Saoudiens, rien ne se passe comme il y parait. Essayer de comprendre la famille royale saoudienne est quelque chose qui s’apparente au déchiffrage d’un code secret.

Que signifie réellement la nomination de Bandar-Bush au sommet du renseignement saoudien ?


Chaque fois qu’il y a des changements dans la famille royale saoudienne, nos premières impressions s’avèrent souvent fausses, car nous ne voyons que la surface. Comme pour un iceberg, la plupart des faits sur le royaume wahhabite sont cachés sous la surface. Bandar est la plus importante partie « émergée » du lot. La nomination de Bandar à la tête de la CIA saoudienne est bien plus significative que le simple remplacement du boss qui l’a précédé (qui s’était révélé inadapté au poste), ne serait-ce qu’à cause des valises que Bandar promène avec lui. Il a servi de lien privilégié avec toutes les administrations américaines depuis Reagan, en raison de ses étroites relations avec les leaders du Parti Républicain (c’est ainsi qu’on l’a surnommé « Bandar-Bush »). Bandar Bush a été la clé indispensable de toutes les aventures secrètes de la politique étrangère du « bon vieux parti » (le GOP « Gran Old Party » dit Parti Républicain). Même les démocrates comme Clinton et Obama, qui ont choisi d’agir comme les Républicains, ont été capables de mobiliser les associés républicains de Bandar pour obtenir son aide afin de lever une autre de ses armées islamistes pour des « interventions humanitaires » dans les pays musulmans.

Frère Bandar a été extrêmement actif pendant les années Bush, conseillant à la fois Cheney et Bush, tandis qu’il faisait en sorte de sceller leurs pactes secrets pour mettre au travail son réseau militant. Pendant la période Bush, des éléments de ce réseau militant se virent appelés « al-Qaïda » (la base), alors que leurs exploits terroristes étaient amplifiés par la presse occidentale, pour créer l’impression d’une armée internationale d’ « Islamistes » menant la guerre contre le monde civilisé. Les exploits légendaires d’Al-Qaïda sont en fait les actes de nombreux éléments terroristes séparés, sans liens, qui ont une vie bien plus active sur les écrans de TV occidentaux, comme si tous les terroristes travaillaient pour un seul chef saoudien.

L’administration Bush a réussi à exempter les Saoudiens de tous reproches pour leur soutien et leur utilisation de ce réseau terroriste, permettant aux gars de Bandar de fournir le noyau uni d’ennemis dont Bush et Cheney avaient désespérément besoin pour justifier leurs guerres en Afghanistan, Iraq, et une demi-douzaine d’autres lieux sensibles. Cette formule pour créer de nouvelles guerres était destinée à fournir les pleins pouvoirs à la guerre impériale américaine, navire amiral du capitalisme prédateur qui a débarqué dans une série de pays du Moyen Orient et d’Afrique du Nord (comme l’avait révélé le General Wesley K. Clark).

La guerre contre l’Iran était programmée pour s’enchainer à la suite d’une rapide victoire en Irak, qui sans aucun paroxysme, se termina plutôt rapidement par rapport aux prévisions, ce qui s’avéra d’un grand embarras pour l’administration. L’agenda néo-conservateur commença par se déployer très vite au cours du second mandat de Bush, lorsqu’il devint la victime de ses propres succès avec le déclenchement de nouvelles guerres. La machine de guerre américaine aussi, avala la résistance « pour la forme » des talibans, et les forces de Saddam à la suite.

Les victoires faciles déjouent les pronostics, puisque les bonnes vieilles batailles ne peuvent pas « logiquement » se conclure (si la guerre perpétuelle était bien notre but) tant qu’un travail au sol suffisant n’a pas été effectué, qui installe au passage de quoi produire des explosions et allumer ainsi les mèches d’autres guerres américaines. L’Iran allait devoir attendre les « bandes à Bandar », ou d’autres effectifs (Le Mossad) capables de causer une réaction iranienne suffisamment forte à leurs attaques-tests, pour fournir une excuse à une contre-insurrection massive d’origine américaine.

Pendant ce temps-là, des excuses similaires ont dû être fabriquées pour justifier les prolongations de la présence en Afghanistan et en Iraq (ce qui a mené directement à la création des talibans pakistanais et d’ « al-Qaïda en Iraq »). Pendant qu’ils s’en occupaient, les Saoudiens ont fabriqué un terroriste-prodige Ibn al-Khattab, qui est apparu venant de la même zone frontière entre Arabie Saoudite et Jordanie, que le légendaire boss d’ « al-Qaïda en Iraq» Abu Musab al-Zarqawi.

Le réseau islamiste sunnite de Bandar est parvenu à produire 2 groupes Sunnites en partie opérationnels contre l’Iran, Jundullah et Mujahedeen e-Khalq (MEK). Les deux se sont avérés impropres au recrutement d’armées de terroristes à leurs côtés dans l’Iran chiite. Bandar n’a pas pu concrétiser non plus sa recherche de clients terroristes satisfaisants qui interviennent sur les routes iraniennes de l’intérieur dans aucun des pays musulmans prospectés à population mixte à la fois chiite et sunnite, comme le Liban, la Syrie, ou les territoires palestiniens.


Bandar a semblé tomber en disgrâce avec Bush à la suite de l’échec de la guerre d’Israël contre le Hezbollah, qui s’est enlisée au Liban en 2006. Les insurrections locales au Liban et en Syrie qui avaient été anticipées ne se sont pas produites, laissant Israël seule contre le Hezbollah avec ses oripeaux sionistes remontés jusqu’aux genoux. Lorsque l’armée israélienne ne parvint pas à matérialiser ses prouesses militaires tant vantées, incapable d’en finir rapidement avec la résistance chiite libanaise (tout comme l’Alliance du Nord soutenue par les USA avait facilement pris le dessus sur les talibans), il sembla que le vent tournait aussi du côté de Bush. L’urgence qui avait prévalu, dans la provocation d’une guerre avec l’Iran (1), sembla décroitre rapidement, en même temps que la fièvre guerrière et que Bush perdait son goût pour déclencher de nouvelles guerres d’agression.

A la même époque, un différend entre Bandar et le Prince Turki éclata au grand jour, aboutissant à la démission de Turki en tant qu’ambassadeur aux USA. On a dit que le différend portait sur la politique saoudienne concernant la politique iranienne des USA (lire – en anglais – les ambitions du Prince Bandar : le différend Bandar-Turki à propos de la politique américaine à l’origine d’une démission). Turki favorisait une approche diplomatique plus équitable, incarnée par l’Initiative de Paix arabe pour une représentation palestinienne officielle à l’ONU, et pour un soutien aux modérés iraquiens, tandis que Bandar voulait en découdre avec les Iraniens, afin de résoudre le problème chiites/sunnites une fois pour toutes. (lire -en anglais- Le Prince Bandar envisagerait une réponse militaire contre l’Iran).

En résumé, Bandar représentait la faction militante de Cheney chez les Républicains, tandis que le Prince Turki était l’avocat saoudien de l’aile modérée Baker-Scowcroft. Bush commençait à « en avoir marre » d’être mis de côté par les « Cheney » et les « Bandar » assis en rang aux leviers du pouvoir. Tout comme son copain Cheney, Bandar sembla reculer dans l’ombre et l’oubli après cet événement, alors que [leurs] efforts pour étendre en sous-main la guerre à la terreur semblaient se heurter frontalement à des opérations en vue de prolonger les guerres individuelles, produisant là des contradictions évidentes, qui commencèrent à déclencher des suspicions dans la population américaine.

Bush confia les guerres au Pentagone, et ferma les yeux sur les activités d’espionnage. Bandar disparut complètement de la scène publique en 2008, après la tentative ratée en Géorgie d’expulser la Russie et la défaite du républicain Mac Cain, qui donna lieu à de multiples rumeurs, la plus extrême étant une théorie qui voudrait que le Prince Bandar ait tenté un coup d’Etat contre le roi Abdullah avec 200 loyalistes (lire -en anglais- Au Royaume, le coup d’un prince saoudien échoue). Quelle qu’ait été la vérité, Bandar resta dans l’ombre jusqu’en 2010, lorsqu’il émergea de l’obscurité en grandes pompes. En son absence, le Roi Abdullah s’était prononcé en faveur des mesures diplomatiques préconisées par le Prince Turki. Abdullah avait même donné raison à Turki et son idée de rapprochement avec le mouton noir du dossier arabe, le syrien Bachar el Assad. Il l’avait rencontré à Damas le 7 octobre 2009. Le père de Bandar, le Prince de la couronne Sultan bin Abdel Aziz, avait été hospitalisé à New York en février 2009 pour une maladie tenue secrète, forçant le second dans la chaine de commandement saoudienne à passer une année de convalescence aux USA et dans un palace au Maroc.

L’Héritier du trône saoudien, le Prince de la Couronne Sultan, mourut le 21 octobre 2011, sur quoi le Prince Naif (Nayef) bin Abdulaziz Al Saud devint le nouveau Prince de la Couronne, ou du moins l’héritier apparent. Moins d’un mois plus tard, le 11 novembre 2011, les plans diplomatiques du Prince Turki pour une représentation officielle à l’ONU des Palestiniens furent effectivement sabordés (2), lorsque le Conseil de Sécurité retira du vote l’admission de la Palestine en tant qu’Etat. Le 16 juin 2012, le Prince héritier naif (Nayef) mourut aussi. Salman ben Abdulaziz Al Saud devint le successeur au rang de Prince de la Couronne d’Arabie Saoudite.

L’homme que le Prince Bandar avait mis à l’écart au poste de chef du renseignement saoudien était le Prince Muqrin bin Abdulaziz. L’institut des affaires du Golfe a récemment révélé la correspondance entre Naif et son chef du Renseignement Muqrin, à propos de la gestion saoudienne des protestations chiites :

  • « Les lettres discutent de la manière dont les protestations chiites devraient être gérées dans les provinces de l’Est (3). Dans les échanges, Muqrin défend une approche bien plus forte et violente, mais naif s’oppose à lui. »
Le dimanche 8 juillet, l’approche forte et violente de Muqrin reçut le feu vert, au moment où un religieux chiite, Ayatollah Al Nemer, se faisait tuer au cours de sa brutale arrestation, déclenchant une insurrection massive des chiites dans les provinces de l’Est, fief des principaux gisements de pétrole du Royaume. Muqrin était censé être l’expert attitré des provinces de l’Est, depuis que son beau frère, Mohammed ben Fahd, était devenu le gouverneur de cette province, mais son discernement des arcanes de la mentalité chiite était aussi incomplet que celui de n’importe quel sunnite. Créer des martyrs pour la cause chiite n’est décidément pas le chemin pour la paix en Arabie Saoudite, ni d’ailleurs dans aucune autre nation musulmane. A cette déconvenue royale, vint s’ajouter un affront psychologique sévère à l’adresse du Pakistan, Muqrin coopérant avec l’Inde et les USA pour la capture d’un militant de Lashkar e-Taiba, le co-conspirateur du 26/11 (attentats de Mumbaï) Sayed Zabiuddin, alias Abu Jindal. Ces deux embarras majeurs aux yeux du Roi sont la principale raison de la mise à pied de celui qui était de longue date le chef de la sécurité saoudienne.

La nomination de Bandar au poste de Muqrin, constitue-t-elle un changement pour le pire dans le traitement de l’affaire des citoyens chiites par le Royaume d’Arabie Saoudite, ou signifie-t-elle que le gardien des 2 Mosquées saintes poussera jusqu’à faire l’effort de passer outre la soumission des chiites de l’Est à Téhéran ?

Peter Chamberlin peut être contacté à therearenosunglasses@hotmail.com



Notes ReOpenNews relatives à l’article:
(1) Il s’agit de fin 2007, lorsque le monde avait VRAIMENT frôlé une catastrophe à la « Dr. Folamour ». Rappelez-vous : la tension entre USA et Iran avait fait dire à notre inénarrable ministre des affaire étrangères de l’époque, Bernard K, sur RTL : « Monsieur, le pire, c’est la guerre »… ce qui pouvait apparaitre saugrenu à l’époque, ne l’était sans doute pas du tout. A la même époque, souvenons-nous aussi de cet épisode étrange lors duquel un B 52 à l’entrainement entre Offutt AFB (Dakota du Nord) et Barksdale AFB (Floride) avait pu voler au-dessus du territoire américain avec 6 missiles nucléaires de croisière AGM129 armés et non factices, ce qui est interdit par la Constitution américaine. Barksdale AFB (là même où AIR FORCE ONE avait amené le Président Bush le 11/9/2001) est le « hub » de projection des forces aériennes US au Moyen-Orient. Cette affaire traine aujourd’hui encore dans son sillage 8 morts au sein de l’USAF dans des conditions peu claires. Enfin, un an après des faits qui se situent à la même époque, Seymour Hersh avait éventé le projet de Dick Cheney, de faire fabriquer des répliques de vedettes iraniennes à des fins de provocation « sous faux drapeau »… les tensions internes entre faucons et colombes au sein de l’administration saoudienne décrites ci-dessus vont bien dans le même sens que ces faits établis. Nous avons bel et bien frôlé la catastrophe fin 2007.
(2) L’autorité palestinienne dut se contenter de l’UNESCO, autrement dit une situation purement honorifique (quand on voit le sort réservé aux enfants et au patrimoine culturel de l’Iraq ou de la Syrie…), qu’elle se mit à gonfler de toute la valeur symbolique qu’elle était capable de lui donner, avec des médias occidentaux complices de cet affront de plus, commis avec le sourire.
(3) Ces mêmes provinces sont en proie à de nouveaux soulèvements ces jours-ci, dont la presse parle bien peu chez nous…