Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

lundi 11 juin 2012

Trois des militaires français tués samedi en Kapisa étaient membres d'une Equipe tactique d'opérations militaires d'influence


On comprend mieux pourquoi les quatre militaires français, tués dans un attentat-suicide en Kapisa, étaient au contact des populations locales, lorsqu'ils ont été attaqués : ils appartenaient, pour trois d'entre eux, à une unité particulière : l'Equipe tactique d'opérations militaires d'influence (Etomi) - en clair une équipe d'opérations psychologiques (psy-ops), même si le mot sera critiqué par quelques puristes. Le quatrième était chef d'une équipe Cimic (affaires civilo-militaires, en français), dont la vocation n'est pas très éloignée.

Les trois artilleurs du 40ème RA appartenaient à la Batterie de renseignement de brigade (BRB), une unité spécialisée dans le recueil du renseignement, dont il formait une partie de la composante renseignement humain. L'un d'entre eux, issu de la cavalerie, avait même fait l'essentiel de sa carrière au 2ème regiment de hussards, spécialisé lui aussi dans le renseignement.

La mission de ces hommes consiste à établir des contacts avec les populations locales pour obtenir du renseignement et agir de manière à créer un environnement favorable en essayant de convaincre les Afghans du bien-fondé de l'action de la coalition. Ce ne sont ni des espions agissant de manière clandestines, ni des "forces spéciales", simplement des spécialistes du contact avec les populations locales, une fonction qui, à l'image de l'armée américaine, est de plus en plus confiée à des spécialistes.

Les quatre morts sont l'adjudant-chef Thierry Serrat, le maréchal des logis-chef Stéphane Prudhom, le maréchal des logis Pierre Olivier Lumineau et le brigadier Yoann Marcillan.

TF121