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lundi 28 mai 2012

Interrogations en Italie après des accusations du prédicateur du pape



Des accusations, vendredi, du prédicateur de la maison pontificale, Raniero Cantalamessa, sur les "délits atroces restés sans coupable", viseraient des silences au Vatican sur un cas criminel retentissant, l'affaire Orlandi, estimait samedi la presse italienne.

Des accusations, du prédicateur de la maison pontificale, Raniero Cantalamessa, sur les "délits atroces restés sans coupable", viseraient des silences au Vatican sur un cas criminel retentissant, l'affaire Orlandi, estimait samedi la presse italienne. ( © AFP Christophe Simon)




Des accusations, vendredi, du prédicateur de la maison pontificale, Raniero Cantalamessa, sur les "délits atroces restés sans coupable", viseraient des silences au Vatican sur un cas criminel retentissant, l'affaire Orlandi, estimait samedi la presse italienne.

Evoquant devant Benoît XVI dans la basilique Saint-Pierre "le bon larron" qui, crucifié à côté de Jésus, reconnaît sa faute avant de mourir, le théologien avait tenu des propos étonnants, qui ont aussitôt suscité de nombreuses spéculations:

Après avoir évoqué la "souffrance des enfants innocents", le prêtre avait ajouté: "Combien de délits atroces restés, ces derniers temps, sans coupable, combien d'affaires irrésolues dans notre Italie! Le bon larron lance un appel aux responsables : faites comme moi, découvrez-vous, confessez votre faute".

Alors que ces propos avaient pu être interprêtés comme la dénonciation de nouveaux crimes pédophiles cachés, ils concerneraient plus probablement l'énigme toujours irrésolue de l'enlèvement d'une adolescente de 15 ans, Emanuela Orlandi, fille d'un employé du Vatican, en 1983, jamais retrouvée depuis.

L'affaire Orlandi est un des nombreux mystères de l'Italie et du Vatican, pour lequel le frère de la jeune fille, Pietro Orlandi, accuse depuis longtemps le Vatican --ou du moins des prélats au Vatican-- de silence, voire de complicité.

Le père Cantalamessa a fait allusion à la responsabilité de ceux qui savent et ne parlent pas: "N'emportez pas votre secret dans la tombe (...) Le peuple italien n'est pas impitoyable avec celui qui a commis une erreur mais reconnaît le mal qu'il a fait, sincèrement, non par calcul", a-t-il lancé.

Le 22 juin 1983, Emanuela, fille d'un employé de la Préfecture de la maison pontificale, disparaissait à la sortie d'un cour de musique piazza San Appollinare à Rome.

Toutes sortes de pistes ont été évoquées depuis: des liens présumés de l'enlèvement avec Ali Agca, l'agresseur turc du pape Jean Paul II, jusqu'à un rôle de l'ancien président américain de l'Institut pour les oeuvres de religion (IOR, banque du Vatican), Paul Marcinkus, ou l'implication de secrets secrets, mais rien n'a été prouvé.

Il a paru plus vraisemblable en revanche que la jeune fille ait été au moins un temps aux mains de la bande de la Magliana, un groupe criminel romain. Une femme, ancienne maîtresse d'un chef de cette bande, Enrico De Pedis, avait déclaré que Emanuela avait été tuée et son corps jetée dans une bétonnière dans la banlieue de Rome.

© AFP