Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

dimanche 15 avril 2012

Les narco-putschistes de Guinée-Bissau veulent juste faire de bonnes affaires!

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Prenez des militaires affairistes, un pouvoir transitoire, un entre-deux tours électoral tendu et un candidat qui promet un coup de torchon dans un pays devenu la tête de pont africaine des cartels de la drogue sud-américains pour faire transiter leur marchandise vers l'Europe. Le résultat ? Un cocktail explosif baptisé la Guinée-Bissau.




Dans la nuit de jeudi à vendredi, des militaires ont capturé le président Raimundo Pereira, le CEMA local et le Premier ministre Carlos Gomes Junior. Ce dernier était le favori du second tour de la présidentielle du 29 avril. Un scrutin pour élire le successeur du président Malam Bacai Sanha, décédé dans un hôpital parisien, en janvier, des suites d'une longue maladie.

« Il est de notoriété publique que l'armée n'aime pas Carlos Gomes Junior, qui était sur le point de remporter la présidentielle. Seule alternative pour les militaires : le tuer ou s'assurer qu'il ne peut pas être élu », explique un diplomate en poste à Bissau. Gomes Junior avait provoqué le mécontentement d'une partie de l'armée en raison de ses projets de réforme et de réduction des effectifs pléthoriques de l'institution militaire inféodée aux "narcos".

L'armée, pour sa part, explique son putsch par la signature d'un accord secret entre le régime civil et l'Angola. L'Angola maintient, en effet, 200 soldats en Guinée-Bissau depuis 2011.

En réalité, les militaires craignent la fin de leur impunité et de leurs lucratifs trafics. « L'armée est bien trop puissante et mêlée de trop près au trafic pour que l'on puisse l'attaquer de front sans risquer sa vie », assure Christophe Champain, auteur d'un excellent livre intitulé Afrique noire, Poudre blanche 'André Versailles éditeur, 2010) qui décrit la Guinée-Bissau sous la coupe des cartels de la drogue.

Ce matin, l'armée propose la formation d'un gouvernement d'union nationale. Magnanime, elle ne réclame que les portefeuilles de la Défense et de l'Intérieur. Le Commerce extérieur, éventuellement...

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