Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

samedi 24 mars 2012

Depuis trois jours sa vie est un calvaire. Même nom, même âge, même origine, un autre Mohamed Merah vit un enfer depuis qu'il est assimilé au tueur en série du sud-ouest de la France

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Depuis la révélation, mercredi, de l'identité du tueur de Toulouse, sa vie est devenue un enfer. Mohamed Merah, 23 ans, d'origine algérienne, possède de nombreux points communs avec celui qui était devenu l’ennemi public numéro un avant d'être tué jeudi par la police. Ce Lyonnais s'est confié à «Ouest France».

Mercredi, l'autre Mohamed Merah a été réveillé par sa mère, affolée. Elle venait d'entendre l'identité du tueur en série de Toulouse. «Un truc de malade, un truc de fou, raconte-t-il au quotidien régional. Ma vie a basculé. Pendant trente heures, il a vécu retranché dans son appartement. Moi, je suis retranché dans mon lit.»

Insultes et... félicitations sur la toile

Comme il est l'homonyme du tueur, des personnes ont posté des clichés de lui sur internet: «Ma photo a circulé dans des groupes sur Facebook, on dit que je lui ressemble comme deux gouttes d’eau. En plus, j’ai le même âge, la même origine...» Le Lyonnais explique avoir reçu de nombreuses menaces, des insultes et aussi des appels à la reddition. Une de ses amies a ainsi reçu un appel la mettant en garde: «Attention, tu es amie avec le tueur sur Facebook», la prévenait-on.

Mais certains n'ont pas manqué de le complimenter, s’étonne-t-il, comme cette fillette de 12 ans qui l'a «félicité pour le meurtre de quatre juifs». Il a également reçu un nombre de demandes d'amis via le réseau social, en un temps record: plus de 70 en deux heures.

Sa cheffe le croit à Toulouse

Mohamed, travaillant dans une société d'intérim, a aussi eu la surprise de recevoir un coup de téléphone de son patron: «Elle m’a appelé pour savoir si j’étais à Toulouse, elle a douté de moi», regrette le jeune homme. Celui qui ne compte pas fermer son compte Facebook attend que la tempête passe, et conclut tout de même avec humour: «Déjà, m’appeler Mohamed, ça ne m’a pas bien servi dans le monde professionnel, alors là…»

Un autre homonyme se plaint

Un autre Mohamed Merah, boxeur de son état et vivant dans le nord de la France, se dit harcelé par la presse, dans le journal régional «L'Observateur du Douaisis». Le sportif, dont le surnom est «Parigo», a été confondu avec le tueur de Toulouse par des journalistes étrangers. Un site web a même utilisé des photos de lui.

«Sur le moment, ça l'a fait un peu sourire, mais quand il a vu que ça prenait de l'ampleur ça l'a dégoûté», raconte son entraîneur. «Je fais tout pour que ça se passe bien dans ma vie et aujourd'hui il me tombe un truc comme ça (...) Je suis inquiet pour ma carrière», explique pour sa part le boxeur qui a peur que ces événements nuisent à son image. Son prochain combat, outre celui de redorer son nom, se déroulera le 20 avril prochain.

CGA