La guérilla colombienne des Farc a annoncé dimanche qu'elle renonçait aux enlèvements parmi la population civile. Cette annonce constitue un tournant dans l'histoire de la guérilla d'obédience marxiste, en rébellion ouverte contre les autorités depuis 1964.
«Nous annonçons qu'à compter de cette date, nous interdisons ces pratiques dans le cadre de notre combat révolutionnaire», affirme le commandement des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc), dans un message publié sur son site internet (www.farc-ep.co).
«On a beaucoup parlé des séquestrations de personnes, hommes et femmes issues de la population civiles, que nous, les Farc, avons effectué à des fins financières pour le soutien de notre lutte», dit la guérilla en préambule de son annonce.
Principale rébellion de Colombie avec environ 9000 combattants, les Farc se sont également engagées, dans cette même déclaration, à relâcher unilatéralement les dix otages issus des forces de l'ordre qu'elles détiennent encore. En décembre, la guerilla avait promis d'en libérer six, un projet qui avait été ensuite reporté.
«Pas important, mais insuffisant», selon le président
Le président colombien Juan Manuel Santos a estimé que la fin des enlèvements de civils, annoncée dimanche par la guérilla des Farc, constituait un «pas important», tout en jugeant ce geste encore «insuffisant».
«Nous approuvons l'annonce des Farc de renoncer aux enlèvements comme un pas important et nécessaire, mais ce pas qui est fait dans la bonne direction n'est pas suffisant», a réagi M. Santos dans un message publié sur son compte Twitter.
«Nous nous réjouissons beaucoup pour eux et leurs familles», a-t-il ajouté, assurant que le gouvernement apporterait les «garanties sans cirque médiatique» pour permettre la libération de ces otages.
ATS