Le site spécialisé dans la révélation de documents secrets avait obtenu à l'automne 2010 plusieurs centaines de milliers de câbles diplomatiques américains, et les avait donnés en exclusivité à quelques journaux dans le monde, dont le «Guardian», qui devaient les publier sous une forme permettant de protéger les sources.
«Un journaliste du «Guardian», dans un acte de négligence ou de malveillance dont personne ne s'est rendu compte sur le moment, a révélé le mot de passe vers le dossier d'origine où les documents figurent en intégralité», a déclaré le site dans un communiqué.
«Nous avons contacté le département d'Etat américain et entamé les préliminaires d'une action en justice. Nous publierons une déclaration officielle ultérieurement», ajoute le communiqué publié sur Twitter.
Mot de passe publié, mais valable que quelques heures
Le «Guardian» de son côté reconnaît que le mot de passe a été publié dans un livre sur Wikileaks publié en février, mais souligne que celui-ci n'était censé être valable que pendant quelques heures, et aurait donc dû être complètement invalide au moment de la sortie du livre.
Wikileaks n'avait d'ailleurs permis l'accès des journaux au dossier intégral que pendant quelques heures, avant de le retirer du site utilisé pour cela, précise le «Guardian».
«Mais, sans que qui que ce soit du «Guardian» ne soit au courant, ce dossier s'est retrouvé plus tard sur bittorrent, un site généralement utilisé pour diffuser des films et de la musique».
Pas de détails
«Notre livre sur Wikileaks est paru en février. Il donnait le mot de passe, mais aucun détail sur l'endroit où trouver le dossier, et on nous avait dit que ce mot de passe ne serait valable que pendant quelques heures. C'était donc une information qui ne pouvait servir à personne sauf à la personne qui avait créé le dossier», ajoute le quotidien britannique.
Selon lui, le lien vers le dossier intégral a été publié par un anonyme sur Twitter, qui l'avait trouvé grâce à des indices donnés par plusieurs médias et par les informations diffusées sur Twitter par Wikileaks.
A la suite de cette publication, Washington avait accusé Wikileaks d'avoir mis en danger la vie de nombreux informateurs dans de nombreux pays.
AFP