Un spécialiste américain de la lutte contre le terrorisme, l’ancien agent de la CIA Cofer Black, a mis en garde mercredi contre une « guerre des codes » informatiques qui a succédé à la Guerre froide avec des conséquences potentiellement dévastatrices.
« On a eu la Guerre froide, la guerre contre le terrorisme... maintenant on a la guerre des codes », a dit M. Black, intervenant au grand salon de la sécurité informatique Black Hat de Las Vegas (Nevada, ouest des États-Unis).
« La chose naturelle à faire pour Al-Qaïda sera d’en revenir à des choses exigeant l’agilité », a ajouté M. Black, qui a passé 28 ans à la centrale américaine du renseignement. Le réseau islamiste « va entrer le cyber-monde ».
Selon lui, la gigantesque et audacieuse opération de cyberespionnage révélée mercredi par la société de sécurité informatique McAfee, qui a visé plus de 70 organisations et gouvernements, dont l’ONU et des groupes américains de défense, n’est qu’un signe annonciateur de ce qui se prépare.
Selon James Lewis, un expert informatique du Centre d’études stratégiques et internationales (CSIS), si les éléments avancés par McAfee ne constituent pas des preuves « concluantes au sens juridique » contre Pékin, la suspicion est grande.
Pour M. Black, il est impératif d’identifier qui se trouve derrière ce type d’attaques, alors que les Etats-Unis et d’autres pays envisagent des représailles militaires pour ce genre d’attaques virtuelles.
« Je peux m’imaginer (à la Maison Blanche), cible d’une attaque technique ayant des dimensions physiques, en train de dire ’qui a fait ça, qu’est-ce qu’on fait ?’ », a-t-il dit.
Un responsable de Microsoft, Mike Reavey, a souligné que la collaboration entre les acteurs du secteur pouvait empêcher que les pirates se cachent.
« Il existe des moyens pour que le secteur en fasse davantage pour faciliter l’identification des responsables », a dit M. Reavey. « On peut appliquer au cyber-monde les outils utilisés dans la lutte contre le crime dans le monde physique ».
AFP