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jeudi 4 août 2011

La baisse des dépenses militaires menace l’armée britannique

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Les réductions budgétaires imposées à la défense britannique ont affaibli les forces armées au point de menacer leur capacité à mener leurs missions, estime la commission parlementaire de la Défense dans un rappport à paraître mercredi.

Les députés de la commission s’interrogent sur la décision du gouvernement, prise dans ce contexte d’austérité budgétaire, de participer à l’intervention militaire sous commandement de l’Otan en Libye.

« La préoccupation va croissante sur le fait que les forces armées britanniques pourraient passer sous le seuil minimal requis pour mener à bien les engagements dont elles sont actuellement chargées », note la commission, qui s’inquiète aussi pour l’avenir.

En plus de l’opération libyenne, le Royaume-Uni est également engagé en Afghanistan. Avec 10 000 soldats environ, l’armée britannique est le deuxième contributeur de la Force internationale d’assistance à la sécurité (Isaf) sous commandement de l’Otan.

Mais face à l’ampleur du déficit budgétaire, le gouvernement de David Cameron a mis en oeuvre des réductions drastiques de la dépense publique, qui visent aussi les budgets de la défense : les ressources de la défense vont baisser de 8% sur quatre ans en termes réels.

Pour James Arbuthnot, président de la commission parlementaire de la Défense et membre, comme Cameron, du Parti conservateur, le gouvernement semble penser que la Grande-Bretagne peut maintenir son influence internationale tout en réduisant ses dépenses consacrées à la défense et à la diplomatie. « Nous ne sommes pas de cet avis », ajoute-t-il.

La commission en veut notamment pour preuve l’annulation d’un contrat portant sur l’acquisition de neuf avions de reconnaissance Nimrod MRA4 construits par BAE Systems . Elle y voit un « exemple clair de la façon dont la nécessité d’opérer de larges économies l’emporte sur la sécurité stratégique du Royaume-Uni et les capacités requises des forces armées ».

Adrian Croft et Henri-Pierre André
Reuters