Les quatre photographes arrêtés en Géorgie sont des espions infiltrés dans le pays et les poursuites engagées contre eux n’ont rien à voir avec leur travail de journaliste, a indiqué vendredi la présidence géorgienne.
Je dois dire les choses très clairement : cette affaire concerne une infiltration grave (d’espions) dans nos institutions et n’a rien à voir avec le journalisme ou l’activité de médias, a indiqué la porte-parole du président géorgien Mikheïl Saakachvili dans un communiqué.
Les détenus sont le photographe personnel de M. Saakachvili, Irakli Guédenidzé, son épouse Natia, également photographe, Zourab Kourtsikidzé, de l’agence européenne EPA, et Guiorgui Abdaladzé, employé au service de presse du ministère géorgien des Affaires étrangères.
Ils sont accusés d’appartenir à un réseau d’espionnage travaillant au profit d’une puissance étrangère. Tbilissi n’a cependant pas révélé de quel pays il s’agissait, et l’affaire a été classée secret, selon un avocat de la défense qui s’est refusé à révéler le contenu du dossier.
Toutes les affaires d’espionnage des dernières années en Géorgie ont été liées à la Russie.
Les deux pays se sont livrés en août 2008 une guerre éclair pour le contrôle de la région séparatiste géorgienne de l’Ossétie du Sud. Le conflit s’est soldé par la défaite de Tbilissi et la reconnaissance par Moscou de l’indépendance de l’Ossétie du Sud et de l’Abkhazie, un autre territoire géorgien, non reconnue par Tbilissi et l’Occident.
Réagissant à l’arrestation de son photographe, l’agence EPA a pris sa défense, indiquant qu’il avait toujours travaillé en respectant l’éthique journalistique et dans le cadre autorisé par les autorités géorgiennes.
De son côté, l’avocat de Guiorgui Abdaladzé a qualifié les accusations d’absurdes.
Vendredi, une trentaine de journalistes se sont réunis pour manifester en silence contre les autorités géorgiennes. Ils se sont rassemblés devant le siège du ministère de l’Intérieur, arborant des bandeaux noirs sur les yeux et se tenant par la main.
C’est une protestation contre les autorités, qui mettent la pression sur les médias, qui souffrent d’espionite, qui arrêtent des journalistes et ne donnent aucune raison valable à cela, a déclaré l’un deux à l’AFP, Mamouka Glonti.
Selon les médias géorgiens, l’enquête est toujours en cours et les journalistes risquent jusqu’à 12 ans de prison s’ils sont condamnés pour espionnage.
Un représentant de l’ONG Reporters sans frontières s’est alarmée vendredi de la situation.
C’est très inquiétant que certains des plus importants photographes de journalisme en Géorgie soient accusés d’espionnage, a déclaré Johann Bihr à l’AFP.
AFP