Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

lundi 1 novembre 2010

Une suspecte arrêtée dans l’enquête sur les colis piégés

.
Une femme, soupçonnée d’avoir envoyé les colis piégés interceptés vendredi dans des aéroports de Dubaï et au Royaume-Uni, a été interpellée par la police yéménite. Les autorités ont confirmé que les colis auraient pu exploser en plein vol.

Les autorités yéménites ont arrêté samedi soir une femme soupçonnée d’avoir envoyé les deux colis piégés à destination des Etats-Unis qui auraient pu exploser en plein vol s’ils n’avaient pas été interceptés dans des aéroports de Dubaï et de Grande-Bretagne.

"Les forces de sécurité yéménites ont arrêté une femme soupçonnée d’avoir envoyé les colis contenant les bombes", a déclaré le ministère de la Défense yéménite, sans plus de précisions.

Selon un responsable des services de sécurité, cette femme, arrêtée avec sa mère, est "une étudiante en médecine à l’université de Sanaa".

Les services de sécurité yéménites ont trouvé son numéro de téléphone portable sur les bordereaux des colis, a-t-il ajouté.

Le chef de la police de Dubaï, le général Dahi Khalfane, a indiqué que le colis intercepté vendredi à l’aéroport international de Dubaï aurait pu "exploser" dans l’avion s’il n’avait pas été intercepté à temps.

La police a indiqué avoir trouvé un mélange de penthrite et de plomb, un explosif très puissant, dissimulé dans une imprimante d’ordinateur et muni d’un détonateur.

"L’engin a été préparé de manière professionnelle et doté d’un circuit électrique relié à une carte de téléphone portable cachée dans l’imprimante", selon la police, pour qui la méthode est "caractéristique" des groupes terroristes comme Al-Qaïda.

Selon la presse américaine, les bombes présentent un niveau de sophistication qui est la marque de "professionnels" et les enquêteurs y voient la main de l’artificier saoudien d’Al-Qaïda au Yémen, Ibrahim Hassan al-Asiri, 28 ans, qui figure sur la liste des hommes les plus recherchés d’Arabie saoudite.

L’autre paquet, trouvé le même jour dans un avion cargo de la compagnie américaine UPS à l’aéroport d’East Midlands, dans le centre de l’Angleterre, devait exploser à bord de l’appareil en partance pour les Etats-Unis, a déclaré à la BBC le Premier ministre britannique, David Cameron.

"Nous pensons que l’engin devait exploser dans l’avion (...) Nous ne pouvons pas être sûrs du moment où cela devait se produire", a-t-il ajouté.

La ministre britannique de l’Intérieur, Theresa May, avait indiqué plus tôt que le paquet contenait "du matériel explosif" et "était opérationnel".

Selon elle, la cible de l’attaque "pourrait avoir été un avion", qui se serait écrasé au sol si la charge explosive avait été activée.

"Nous savons que les auteurs de cet acte -qui porte l’empreinte d’Al-Qaïda-péninsule arabique (Aqpa)- font tout ce qu’ils peuvent pour tester notre système" de sécurité, a indiqué samedi la secrétaire américaine à la Sécurité intérieure, Janet Napolitano.

Une alerte mondiale avait été déclenchée vendredi après la découverte des colis.

Au Yémen, pays auquel les Etats-Unis ont demandé une "collaboration étroite" dans la lutte antiterroriste, le président Ali Abdallah Saleh a réitéré samedi soir l’"engagement" de son pays à "lutter contre le terrorisme".

"Mais nous ne permettrons à personne de s’ingérer dans nos affaires intérieures et nous combattrons le terrorisme par nos propres moyens", a-t-il ajouté dans un point de presse.

Plus tôt, une source yéménite proche de l’enquête avait fait état de la saisie de 26 autres colis suspects et de l’interpellation d’employés des compagnies de transport aérien et de la division cargo de l’aéroport de Sanaa.

Al-Qaïda au Yémen est une source d’inquiétude aux Etats-Unis depuis l’attentat raté à l’explosif contre un avion de ligne le jour de Noël 2009, mené par un Nigérian qui avait caché de la penthrite dans ses sous-vêtements.

Le réseau prospère dans le pays, multipliant les attentats contre les intérêts économiques et les cibles étrangères.

Le président américain Barack Obama avait indiqué vendredi que les colis étaient adressés "à des lieux de culte juifs, à Chicago".

Le rabbin d’une des synagogues de la ville visées par les colis piégés a affirmé que le site internet de sa communauté avait été récemment consulté plus de 80 fois en une seule journée par un internaute localisé en Egypte, écrit samedi le Wall Street Journal.

Selon la Maison Blanche, M. Obama avait été tenu au courant jeudi soir d’une "éventuelle menace terroriste" visant les Etats-Unis.

La Maison Blanche a remercié vendredi l’Arabie saoudite qui a permis "d’obtenir des renseignements relatifs à l’imminence d’une menace émanant du Yémen".

Les vols directs en provenance du Yémen et vers la Grande-Bretagne sont suspendus depuis janvier 2010.

Les transporteurs américains UPS et FedEx ont annoncé vendredi soir mettre fin à leurs services à partir du Yémen. La France et l’Allemagne ont annoncé samedi la suspension du fret aérien en provenance de ce pays.

AFP