Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

dimanche 8 août 2010

Dernier rapport du Conseil de sécurité de l’ONU

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Hattab supprimé de la liste internationale des terroristes

Le nom de Hassan Hattab, l’ex-“émir” et fondateur du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), a été retiré de la dernière “liste noire” des terroristes établie par le Conseil de sécurité des Nations unies fin juillet 2010 et rendue publique cette fin de semaine.

N’étant plus considéré comme membre d’entités affiliées à Al-Qaïda, il sera en effet libre de voyager, d’ouvrir un compte puisque toutes les sanctions contre lui ont été levées.

Hattab, alias Abou Hamza, figurait sur la première liste établie l’année 2001 comme “chef d’une organisation terroriste” alors que la nouvelle liste reconstituée contient 26 noms de terroristes algériens dont 2 noms nouvellement rajoutés en avril passé, soit Mohamed Belkalem et Tayeb Nayel. Ces derniers sont accusés d’appartenir à l’organisation terroriste Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) au terrorisme international et d’enlèvement.

Il s’agit entre autres de Saleh Gacemi alias Abou Mohamed Salah, le responsable de la communication de l’Aqmi, Yahia Djoudi, alias Abou Ammar, “émir” du Sahara et du Sahel, Abdelhakim Remadna, Abid Hamadou, alias Abou Zeïd, “émir” de katibat Tarek Ibnou Ziad. Ces deniers ont été identifiés comme étant “les auteurs de l’enlèvement des touristes étrangers au Sud”, ainsi que Mokhtar Belmokhtar, alias Khaled Abou Al Abbès ex-“émir” du Sud, Ammari Saïfi, alias Abderrazak El-Para, Droukdel alias Abou Mossaâb, l’“émir” d’Al-Qaïda au Maghreb (introduit depuis l’année 2008), Djamel Lounici, ancien membre du GIA, Djamel Mustapha, Athmane Derramchi, Rachid Fettar, Kamel Djermane, Ali El-Haït, El-Hadi Bendebka et Ahmed Bendeghdagh (financier du GSPC).

Les trois organisations terroristes GIA, DHDS (dont l’“émir” Mohamed Benslim, alias Salim Afghani n’est pas cité sur cette liste), et Aqmi (ex-GSPC) figurent toujours sur la liste noire alors que l’organisation du GIA a été dissoute et ses quelques éléments ont rejoint le GSPC.

“La révision de la liste récapitulative concernant Al-Qaïda, les taliban et les personnes et entités qui leur sont associées nous a permis de retirer de la liste 45 personnes ou entités, ramenant ainsi cette liste de 488 à 443 noms d’individus et entités.” 10 taliban et 35 membres du réseau Al-Qaïda ont été retirés d'une “liste noire” de l'ONU sanctionnant des terroristes, a indiqué l'ambassadeur d'Autriche auprès de l'organisation dans un communiqué de presse.

“Après l'examen de 488 noms, 45 ont été retirés de la liste”, a précisé Thomas Mayr-Harting, président de la commission du Conseil de sécurité de l'ONU responsable de la liste noire des individus et entités liés à Al-Qaïda et aux taliban. Il a expliqué que le retrait concernait 10 taliban, et 14 individus et 21 entités liés à Al-Qaïda.

Les personnes y figurant sont sujettes au gel de leurs avoirs, à des interdictions de voyager et à un embargo sur les armes. Les 15 membres du Conseil de sécurité doivent approuver le retrait de toute personne de la liste à l'unanimité pour qu'il soit effectif.

Mayr-Harting a précisé que sur les 45 personnes ou entités dont le nom a été retiré de la liste, 10 étaient des taliban, 14 étaient des individus et 21 des entités affiliées à Al-Qaïda.

Rien n’a cependant filtré sur les raisons du retrait du nom de Hattab de la liste noire des terroristes sauf que Richard Barrett, membre du Conseil, a assuré que “126 États membres avaient été sollicités pour fournir les informations nécessaires à la révision de cette liste” et de son côté, Mayr-Harting a expliqué qu’“il appartenait aux États membres de déterminer si une entité n’est pas ou ne constitue plus une entité affiliée aux taliban ou à Al-Qaïda”. Une révision complète de la liste était nécessaire car quelque 270 noms y figurent depuis 2001 sans avoir fait l'objet de révision, a-t-il dit.

Selon Mayr-Harting “dans 75% des cas, le comité a pu obtenir de nouvelles informations”, ce qui n’écarte pas que les autorités algériennes ont fourni des renseignements sur le nouveau “statut” de Hattab, indiquent des observateurs d’autant que le fondateur du GSPC s’est rendu aux services de sécurité en 2007 après une “trêve” et aurait même entamé à cette époque une procédure pour bénéficier des mesures de la Charte de la paix et de la réconciliation nationale.

Ce retrait aurait aussi des liens avec les nouvelles positions de l’ex-“émir” du GSPC qui a lancé plusieurs appels à ses ex-compagnons pour déposer les armes et il a tenu à se démarquer des actes terroristes, dont ceux perpétrés aux véhicules piégés et des attentats suicide et le kidnapping des étrangers. Hattab, pour rappel, s’est toujours opposé aussi à la décision du ralliement du GSPC à Al-Qaïda.

Quant à Abderrazek El-Para, qui se trouve toujours sur la liste noire, il est en détention. Il avait également lancé un appel à ses ex-compagnons.

La plupart des terroristes algériens figurant sur la liste noire sont impliqués dans le terrorisme international et l’enlèvement des étrangers. Ils font même l’objet de mandats d’arrêt internationaux ou se trouvent en détention dans des prisons à l’étranger.

NEÏLA B.