Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

jeudi 15 octobre 2009

Al-Qaida en difficulté financière, à l’inverse des talibans

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La guerre menée par les Etats-Unis contre Al-Qaida marque des points... sur le terrain financier. Les agents du Trésor américain seraient en train de réussir là où la première armée du monde piétinent, réussissant à mettre à mal les finances d’Oussama Ben Laden, a dit, lundi 12 octobre, David Cohen, le numéro deux du service chargé du terrorisme et du renseignement financier au sein du département du Trésor. Il a fait cette déclaration lors de la 21e conférence sur le blanchiment d’argent organisée par l’association américaine des banques et l’association des barreaux américains, alors que l’administration Obama évalue la stratégie à suivre en Afghanistan, après huit ans de guerre.

Selon David Cohen, Al-Qaida est à cours de liquidité et perd de son influence, résultat de la lutte contre ses sources de financement. Au premier semestre, Al-Qaida aurait lancé quatre appels aux dons pour financer le recrutement et l’entraînement de ses troupes. Mais il ne faut pas crier victoire : "il y a encore de nombreux donateurs qui sont prêts à aider financièrement Al-Qaida". Richard Holbrooke, l’envoyé spécial de l’administration Obama pour l’Afghanistan et le Pakistan, estime que l’essentiel des fonds levés par Al-Qaida viennent du golfe Persique.

La situation financière des talibans est paradoxalement plus reluisante, leur combat étant financé par une multitude d’activités criminelles – extorsion de fonds, trafic d’héroïne, racket –, observe David Cohen. Dans son rapport sur la situation militaire en Afghanistan, le général McChrystal, qui commande les troupes américaines sur place, notait début septembre qu’il est difficile de lutter contre les talibans, compte tenu de la multiplicité de leurs canaux de financement. David Cohen confirme qu’une partie des revenus des talibans parvient à s’infiltrer dans les rouages de la finance internationale, sans donner plus de précision.
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AP