Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

samedi 6 mai 2006

LE PROJET SHAMROCK

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Ce programme très peu connu était un projet secret de la NSA pour écouter les communications téléphoniques des citoyens Américains. Tant sur le territoire des Etats-Unis, que vers l'étranger.
Cela a été découvert, et révélé au public, suite aux audiences et à l'enquête de la part d'une commission du Sénat, qui s'indignait de la violation de la vie privée des Américains.

Le Projet "SHAMROCK", représente trois activités distinctes.

Le Projet Shamrock ("Trèfle") était constitué de trois programmes différents. La constitution des répertoires contenant les noms de citoyens américains, appelé "le projet Minaret". Le programme "Shamrock", par lequel la NSA a reçu les copies de millions de télégrammes envoyés, et en transit aux États-Unis, et puis le suivi de certaines lignes téléphoniques entre les États-Unis et l'Amérique du Sud à la demande de la BNDD (le "Bureau of narcotics and dangeurous drugs", le Bureau des stupéfiants et des drogues dangereuses).

En outre, l'enquête a révélée que la NSA interceptée toujours les communications internationales des Américains dans le cadre de son activité de collecte de "renseignements étrangers". Les informations tirées de ces communications sont diffusées ensuite par la NSA autres agences du gouvernement pour satisfaire les demandes de renseignement concernant l'étranger.

"Shamrock" avait accès aux copies des messages des sociétés de télégrammes internationaux.

Le Projet "Shamrock" est plus ancien qu'on ne le croît. Le programme d'interception des télégrammes avait commencé en fait dès la fin de la Seconde Guerre Mondiale. C'était en août 1945, lorsque les représentants de l'Agence de sécurité des transmissions de l'armée (à ne pas confondre avec la "NSA" qui n'avait pas encore était créé) avait approché les compagnies commerciales de télégraphe, en vu de chercher à avoir accès aux échanges de télégrammes à l'intérieur du pays et de ceux à destination de l'étranger, qui passaient par les installations de ces sociétés. Malgré les avertissements de leurs avocats, que l'opération d'interception envisagée serait illégale en temps de paix, les compagnies acceptèrent de participer, à condition qu'elles auraient l'assurance personnelle du procureur général des États-Unis qu'elles seraient protéger contre les poursuites, et que des démarches soient entreprises immédiatement pour légaliser l'opération d'interception. Apparemment, ces "assurances" demandées, n'ont jamais vues le jour, et les interceptions ont commencées peu après.

En 1947, les représentants des entreprises rencontrèrent le Secrétaire à la Défense, James Forrestal pour discuter de leur participation à Shamrock. Forrestal leur dit que le programme était "dans l'intérêt supérieur de sécurité nationale" et les a exhortés à continuer. Les entreprises ont eu l'assurance du Président Truman et du procureur général Tom C. Clark qu'elles ne risqueraient pas de poursuites, ni de responsabilité pénale. Du moins tant que l'actuelle administration était en fonction. Ces assurances furent renouvelées en 1949, et il a été souligné que les gouvernements futurs ne pourrait pas être lié à cet engagement. Il n'existe aucune preuve que les entreprises aient demandé plus tard de telles assurances.

D'août 1945 à mai 1975, la NSA a reçu les copies de millions de télégrammes internationale qui avaient été envoyés, en provenance ou à destination ou encore simplement transitant par les États-Unis. Ce fût la plus grande opération d'interception qui frappa tous les Américains, (à côté, un programme similaire de la CIA, qui viser à entreprendre l'ouverture du courrier, était de l'amateurisme). Parmi les messages transmis à la NSA par les trois principales compagnies de télégraphe international, il y a une estimation, que environ 150000 télégrammes par mois ont étaient examinés par les analystes de la NSA.

L'objectif initial du programme (officiellement) était d'obtenir les télégrammes chiffrés de certaines personnes étrangères. Néanmoins, la NSA avait accès à pratiquement tous les télégrammes internationaux des Américains, expédiés par "RCA Global Communications" et "ITT World". Une fois obtenus, ces télégrammes ont donc étaient disponibles pour l'analyse et la diffusion aux autres agences en fonction des critères de sélection de la NSA, et par les listes de surveillance.

Tout-au-long de l'opération, la NSA n'a jamais informé les sociétés qu'elle analysait et diffusait les télégrammes (privés) des Américains. Pourtant, les entreprises qui craignaient, en 1945, que leur conduite était peut-être illégale, n'ont jamais demandé l'assurance de la NSA, que cette dernière limiterait son action, uniquement pour lire les messages des personnes étrangères des Etats-Unis.

La Constitution de répertoires, contenant les noms des citoyens à espionner.

Depuis le début des années 1960 jusqu'en 1973, la NSA a intercepté et diffusé les communications internationales de certains citoyens américains et de groupes (Associations, parti politique,...etc) sur la base des listes de noms fournis par d'autres agences gouvernementales.

Les détails précis de l'origine d'établir la liste de surveillance ne sont pas claires. Les témoignage d'employés de la NSA indique que le début des années 1960 a marqué le début de listes de surveillance et d'y faire figurer les noms de citoyens américains. Selon un haut responsable de la NSA, "la liste de surveillance, à terme, avait à voir avec une liste de noms de personnes, de lieux ou d'événements que le client nous demande d'avoir. Il faut garder à l'esprit que cela représente, pour nos analyste, la numérisation de gros volumes de documents."

A l'origine, ces listes étaient utilisées pour deux raisons: La surveillance des voyages à Cuba et d'autres pays communistes, et pour protéger le Président et d'autres hauts responsables gouvernementaux. Selon la NSA, pour l'Amérique, aucune de ces tâches n'étaient liées à un programme d'échange régulier, concernant les noms sur les listes. Les demandes provenant d'autres organismes ont été rares. Parce qu'avant 1962, la NSA n'avait pas un bureau spécifiquement chargé des relations inter-agences, ce qui a, pour la période 1960-62 limité le nombre de demandes de renseignements émanant d'autres organismes.

Au début des années soixante des organismes demandeurs, souvent le FBI, soumis à la NSA des noms de citoyens des Etats-Unis et d'entreprises ayant des transactions avec Cuba. À son tour, la NSA fourni au FBI des renseignements sur les américains et les personnels ayant eu des communications commerciales avec Cuba. Le 18 mai 1962, une note interne du FBI de Raymond Wannall, Chef de la Section des renseignements des nationalités de la "Domestic Division" du renseignement, à l'attention du directeur adjoint William Sullivan, fait état d'une rencontre avec la NSA au sujet de Cuba. Le but de cette réunion était de trouver un moyen pour le FBI de faire un meilleur usage de la NSA, en interceptant les "communications commerciales et personnelles entre les personnes étant à Cuba et aux États-Unis." La note précise:

"Les premières données disponibles du trafic, le matériel qui serait plus utile pour nous serait composé de liste périodique des entreprises aux États-Unis qui font des affaires avec des personnes à Cuba et le gouvernement cubain.... En ce qui concerne des messages personnels, nous estimons que celles relatives aux personnes voyageant entre Cuba et les États-Unis seraient les plus importantes.... Nous allons fournir à la NSA une liste de personnes pour qui nous avons une enquête ou un intérêt pour le renseignement."

Le deuxième sujet de préoccupation à partir de 1960 était la protection du Président. Selon la NSA, le Secret Service a présenté les noms des présidents et d'autres sous sa protection, peut-être dès 1962. Cette liste, cependant, n'avait pas été constituée dans le but d'acquérir les communications des personnes y figurant, mais de prévenir d'éventuelles menaces pour leur sécurité. Après que le président Kennedy a été assassiné en Novembre 1963, l'intérêt de la protection présidentielle fût naturellement intensifié, et le travail conjoint de la NSA avec les services secrets, élargit.

Ce n'était pas dirigé, tout au moins au début, contre des citoyens américains, aucun service de renseignement n'a demandé à inclure de manière systématique des citoyens américains sur les listes de surveillance. Des éléments l'indiquent. Toutefois, des éléments de preuves indiquent que la NSA a fait exprès de surveiller certaines activités internationales de certains citoyens américains dès 1962. Ces objectifs, ont commencés à devenir comme une préoccupation légitime pour la vie du Président, lorsque la NSA a augmenté sa liste de surveillance en 1967.

En 1967, dans le cadre d'une préoccupation au sein de la communauté du renseignement sur les troubles civils et des multiples manifestations pour la paix, la NSA a répondu à une demande du Ministère de la Défense, en élargissant encore sa liste de surveillance. De nouvelles listes de gens à écouter sont venues s'ajouter dans les répertoires, avec les noms des individus, groupes et organisations impliqués dans des actions critiques envers le gouvernement fédéral ou dans activités politiques, sociales et associatives. Pour permettre de découvrir, la possible influence que "l'étranger" avait sur eux.

Les noms a consonance "américaine" purent être automatiquement ajouter sur les listes à partir de 1967.

Les opérations de surveillance, par le biais des importantes listes, contre des citoyens américains ont commencées à l'automne 1967. En réponse aux pressions de la Maison Blanche, le FBI et le procureur général, le Département de l'Armée a créé une unité pour s'occuper des troubles civils. Avec une surveillance de l'implication étrangère au sujet des droits civiques et des groupes anti-guerre en Amérique. Le général William Yarborough, chef d'état-major adjoint du renseignement (ACSI), dirigea les opérations de cette unité.

Le 20 Octobre 1967, Yarborough a envoyé un message au directeur de la NSA, le général Marshall Carter, en demandant à la NSA de fournir toute information disponible concernant une éventuelle influence étrangère sur les troubles civils aux États-Unis. Yarborough a expressément demandé à "toutes les informations sur une base régulière et continue" concernant:

"- les gouvernements étrangers ou des personnes ou des organisations agissant en tant qu'agents de gouvernements étrangers sont de contrôle ou de tenter de contrôler ou d'influencer les activités des Etats-Unis de «paix» des groupes et des "Black Power" des organisations.

- d'organismes étrangers exerçant un contrôle ou d'influence sur les organisations des États-Unis.

- des individus et des organisations aux États-Unis en contact avec des agents de gouvernements étrangers.

- Les instructions ou conseils donnés aux groupes américains par des agents de gouvernements étrangers."

Un haut fonctionnaire de la NSA a témoigné que cette demande de renseignements sur les troubles civils et sur des activités politiques était "Sans précédent... Elle apparaît comme une première." La demande initiale avait été plutôt vague, il n'avait pas était discuté du ciblage des citoyens américains, ou de ce qu'étaient les organisations ou les groupes d'intérêt. Mais là c'était différent. L'armée voulait déterminer si oui ou non il existait des preuves d'une action étrangère pour développer ou contrôler des actes de rébellion et d'autres manifestations nationales anti-Vietnam.

Des liste de noms ont été soumis directement à la NSA par le FBI, le Secret Service, la Defense Intelligence Agency, les autorités militaires et la CIA. Ces mêmes organismes ont reçu des rapports de communications interceptées se rapportant à leurs domaines d'intérêt. Le département d'Etat a également reçu des rapports sur le terrorisme international et le traffic de la drogue.

Entre 1967 et 1973, un total cumulé d'environ 1200 noms américains est apparu sur la liste de surveillance pour les troubles civils. Le FBI a présenté la plus forte proportion, environ 950. La liste du Secret Service comprenait près de 180 personnes américaines et des groupes actifs dans les droits civiques et les activités anti-guerre. La DIA a soumis les noms de 20 citoyens américains qui ont voyagé au Nord-Vietnam, et la CIA a présenté environ 30 noms de prétendus "radicaux" américains. L'Air Force Office of Special Investigations, le Naval Investigative Service, et le chef d'état-major adjoint du renseignement de l'armée ont pour leur part, tous présenté un petit nombre de noms à la NSA. En outre, la NSA a contribué à ajouter environ 50 à 75 noms pour soutenir l'importance de la liste de surveillance.

À son apogée au début de 1973, il y avait 600 noms américains et 6000 noms étrangers sur les listes de surveillance. Selon la NSA, ces listes ont produit environ 2000 rapports qui ont été diffusés à d'autres organismes entre 1967 et 1973. Selon les estimations, 10 pour cent de ces rapports ont été écrit à partir des communications entre deux citoyens américains.

Les différents types de noms sur les listes de surveillance

Les noms des Américains soumis à la NSA pour les listes, variaient beaucoup. Cela allait de membres de groupes politiques radicaux, à des célébrités, des citoyens ordinaires impliqués dans des manifestations contre le gouvernement fédéral... Des organisations ont également été ajoutées, certaines étaient des groupes d'obédience communiste, d'autres étaient de nature non-violente et pacifistes.

L'utilisation des noms, en particulier ceux des groupes et des organisations, étaient utilisés pour sélectionner les réseaux internationaux de communication, et éviter inutilement l'examen de nombreux messages. Parce qu'il y a un effet "multiplicateur" un peu pervers. Si une organisation est ciblée, ce sont toutes les communications des membres qui peuvent être interceptées. si une personne est sur la liste de surveillance, toutes les communications, en provenance ou à destination de cette personne peuvent être interceptée. Les communications peuvent également contenir les noms d'autres personnes n'ayant aucun intérêt. Par exemple, une communication de l'épouse d'un sénateur des États-Unis a été intercepté par la NSA, la communications contenait des discutions à propos d'un concert pour la paix, d'un correspondant de presse, envoyé en Asie du Sud-Est pour son magazine de New York, et d'invitations de militants pro-guerre du Vietnam pour un barbecue. Beaucoup de relevés écoutes résultant des listes de surveillance n'étaient en fait pas très utile. La plupart des communications étant de nature privée et personnelle, ou concernées des rassemblements et des manifestations qui étaient tous connu du public.

Les préoccupations de chacuns à l'intérieur de la communauté du renseignement.

Le but premier des listes de surveillance sur les Américains en 1967-1973 était de recueillir des renseignements sur les troubles civils. La NSA a également répondu à une exigence du Bureau des narcotiques américain pour surveiller le trafic illégal de drogue en 1970-1973. En outre, la NSA a fournie des informations aux agences fédérales (FBI, CIA, les services secrets, et le ministère de la Défense) sur les éventuelles activités terroristes, et diffusée des rapports des services secrets qui avaient trait à la protection du Président. Cela dévoilait et ébruitait des renseignements sensibles, à d'autres agences, qui en fait auraient restés secrets. La démarcation entre l'information entre services et le respect du "secret compartimenté", n'était pas toujours évident.

Le Secret Service, par exemple, disait que la protection et de l'exécutif présidentiel comprenait "d'assurer un environnement sûr" pour la Maison Blanche, pour les ambassades étrangères au sein des États-Unis et dans les zones où les Hauts-fonctionnaires du Gouvernement voyagent. Selon le Secret Service, cela exigeait "des informations sur les troubles civils et anti-américain ou des manifestations anti-américaines aux États-Unis ou à l'étranger, et que ces manifestations étaient susceptibles d'affecter le Secret Service, et de sa mission de protection des fonctionnaires des Etats-unis et étrangers." Après le 20 Octobre 1967, par un câble de Yarborough, le Secret Service a commencé à soumettre les noms des individus et des organisations actives dans contre la guerre et des mouvements des droits civils à la NSA. Bien que ces individus et ces groupes n'étaient pas considérés comme une menace directe pour Les bénéficiaires, ils crurent qu'ils pourraient participer à des manifestations contre la politique américaine qui mettraient en danger l'intégrité physique de fonctionnaires du gouvernement. 58 communications furent interceptées, en provenance ou en mentionnant ces individus et ces groupes et ont régulièrement été diffusés par la NSA au Secret service, à la CIA, et souvent au FBI.

Il y avait de multiples "relations-croisées" entre les préoccupations des divers organismes dans les répertoires des listes de surveillance et les demandes d'informations. Par exemple, la CIA était intéressé par:

"Les individus impliqués dans des activités aux États-Unis, soit les troubles civils, des étudiants radicaux ou des activités de jeunesse, raciale ou activités militantes, activités radicales anti-guerre, l'insoumission (activités de soutien aux déserteurs), ou dans des activités radicales relatives aux médias, lorsque ces personnes ont des liens avec l'étranger en vertu de: résidence à l'étranger, Voyage à l'étranger, participation à des conférences ou des réunions internationales et / ou la participation ou le contact avec les gouvernements étrangers, organisations, partis politiques ou de particuliers, ou avec des organisations du front communiste."

Le FBI s'intéressait à des renseignements similaires, comme ces deux mémoires du Directeur J. Edgar Hoover, à la NSA:

"Ceci est pour vous aviser que le Bureau a un intérêt constant pour recevoir des informations et des renseignements obtenus sous le projet "MINARET" concernant les objectifs que vous avez fournis précédemment... ...L'information tirée de cette opération a été utile pour déterminer l'étendue de la coopération internationale entre les nouveaux gauchistes...

Le but de cette communication est de conseiller des domaines d'intérêt général à ce Bureau pour les questions raciales et extrémistes de vous demander votre aide dans ces domaines.

Il y a des blancs et des noirs extrémistes aux États-Unis préconisant et en participant à des activités illégales et violentes dans le but de détruire notre forme actuelle de gouvernement. En raison de cet objectif, ces extrémistes sont des alliés naturels des ennemis de l'extérieur des États-Unis. Le matériel et le soutien de la propagande est donnée aux extrémistes aux Etats-Unis par des éléments étrangers. Le Bureau est très intéressé par toutes les informations montrant les liens entre les extrémistes aux Etats-Unis et ces éléments étrangers."

Ces demandes traduisaient des intérêts similaires entre les organismes, malgré la diversité des demandes exprimées. Dans une certaine mesure la DIA, le FBI, la CIA, et le Secret Service ont reçu des informations sur les militants et les groupes pacifistes, et sur le mouvement anti-guerre. Tous étaient préoccupés par la façon dont les troubles civils contre la guerre affectaient la sécurité intérieure des États-Unis. Bien que leur centre de préoccupation était le même, chaque organisme a utilisé les informations particulières pour ses propres fins. La DIA était intéressée par les voyages au Vietnam du Nord, la CIA constituait et conservait des dossiers sur les radicaux anti-guerre. le FBI a utilisé l'information pour développer des allégations et des soupçons sur les nouveaux militants de gauche. Et le Secret Service était soucieux de la protection du président.

Le Projet "Minaret", un sous-programme de "Shamrock".

En 1969, la NSA a officialisé son répertoire de surveillance, par la création d'un sous-programme, qui prit le nom de Projet "Minaret" (en Français dans le texte). Ce programme ne s'appliqué pas seulement à une prétendue influence étrangère sur une certaine population à l'intérieur du pays, mais aussi à des groupes Américains et les personnes dont les activités pouvaient conduire à des troubles de l'ordre civil ou le but aurait été de contrecarrer les efforts de la sécurité nationale. Dans le même temps, la NSA a ordonné à son personnel de "limiter la connaissance" que la NSA faisait la collecte de telles informations et de "garder le nom de l'agence, éloigner de la diffusion d'une telle information."

La liste de surveillance civile est devenue encore plus compartimenté en Juillet 1969, quand la NSA publia une charte pour établir le projet Minaret.

Ce dernier établissait des contrôles plus stricts à propos des informations recueillies sur les citoyens américains et les groupes impliqués dans les troubles civils. Pour améliorer la sécurité, Minaret classa toutes ces informations "Top Secret", et stipula que les dossiers ne devaient pas recevoir de référencement "NSA" ou pouvoir être relié à la Security Nationale Agency, de quelques manières que ce soit. Avant 1969, seules les communications entre les américains étaient classées de cette manière, avec la mise en place du projet Minaret, les communications, en provenance ou simplement mentionnant des citoyens américains furent classées d'office dans cette catégorie.

La charte du projet Minaret établissait des procédures de sécurité plus strictes pour les messages interceptés qui contenaient:

"- Des informations sur les gouvernements étrangers, organisations ou individus qui tentent d'influencer, coordonner ou contrôler les organisations des États-Unis ou des personnes qui peuvent fomenter des troubles civils ou autrement porter atteinte à la sécurité nationale des États-Unis;

- Des informations sur les organisations des États-Unis ou des individus qui sont engagés dans des activités qui peuvent entraîner des troubles civils ou de contourner autrement la sécurité nationale des États-Unis. Un aspect tout aussi important de Minaret sera de limiter la connaissance que de telles informations soient recueillies et traitées par la Nationale Security Agency."

Cette charte a été élaborée au sein de la NSA et elle a été discuté avec le directeur adjoint de la NSA, Louis Tordella et probablement aussi avec le directeur, mais d'autres organismes impliqués dans la constitution des listes de surveillance n'ont pas été informés des nouvelles procédures avant que la charte ne soit adoptée.

La charte "Minaret" crée de nouvelles procédures.

En plus de réglementer la diffusion et l'existence de la liste de surveillance, Minaret a également lancé une procédure supplémentaire, celle d'un examen obligatoire pour le dépôt des noms. A partir de ce moment, Ne sont plus acceptés les noms donnés par téléphone ou par le bouche à oreille. Certaine listes de surveillance ont étaient traitées de façon moins systématique, il y eu quelques exceptions pendant une certaine période par l'intermédiaire de canaux directs, comme les téléphones à lignes sécurisés. Mais pour la majorité la NSA a appliquée la nouvelle procédure, pour les agences de soumettre les noms par téléphone sécurisé, ou en personne mais de les confirmer avec une demande par écrit.A partir de 1969 la liste de surveillance a été traitée dans un cadre très réglementé, de manière systématique.

Minaret a eu comme effet, à la fois de limiter la connaissance du programme et de la liste de surveillance et de dissimuler la participation des autres agences. Et d'assurer la confidentialité des communications des États-Unis et à s'assurer que la diffusion serait faite exclusivement au personnel externe à la NSA qui avait vraiment un besoin légitime d'avoir accès à l'information. Il est évident que ces restrictions ont également protégé le rôle de la NSA dans cette opération et son éventuelle exposition sur la place publique. Par conséquent, la NSA plaça des contrôles de sûreté plus sévères sur les renseignements collectés, qu'il n'en avait mit sur d'autres projets hautement classifiés, pour ainsi dissimuler son implication dans des activités qui allaient au-delà de sa mission classique, et surtout qui était moralement, contraire au respect de la vie-privé des citoyens. Minaret a plus servit la protection de la NSA, que la protection du contenu des renseignements eux-mêmes.

La garantie pour la NSA de la dissimulation des écoutes, impliquant les citoyens américains.

La liste de surveillance a toujours était un sujet très sensibles, avec le fonctionnement compartimenté. Le "secret" n'était pas due à la nature des communications interceptées (la plupart étaient personnels et sans-intérêts), mais sur le fait que ce sont des citoyens américains qui ont étaient espionnés. La NSA demanda à certaines agences que de réception des comptes-rendus d'écoutes, de la liste de surveillance, soit de détruit après consultation, ou de le retourner dans les deux semaines. Cette procédure n'a en fait jamais été suivie, même avec les documents les plus sensibles de la NSA, concernant les renseignements "étrangers".

Lorsque la NSA intercepte, analyse et diffuse une communication en provenance de l'étranger, la procédure normale est que la communication doit être "classée". Avec attribution d'un numéro d'ordre, pour la trouver facilement dans le classement et sa classification "Top Secret". Et avec aucune mention de la NSA, pouvant indiquer sa source. De 1967 à 1969, la plupart des documents figurants sur la liste de surveillance ont étaient traités de cette manière.

La sensibilité du projet était due à plusieurs exigences: la protection du Président, le terrorisme, les troubles civils, les activités des trafiquants de drogue. Ou encore porter sur des sujets sensibles. La NSA voulait également assurer la protection de la manière dont les informations étaient obtenues et de protéger d'autres opérations d'interception, qui pouvaient être

Le fait que la NSA n'a pas largement diffusée les communications interceptées entre les Américains indique qu'ils ne considéraient pas cette activité comme faisant partie de leur mission "normale". Ils étaient bien-sûr conscient de la nature "illégale", de ces opérations.

Au sein de la NSA, certains s'interrogent sur la légalité des listes.

Avant 1973, la NSA se basait en général sur les listes de noms, fournies par les organismes qui demandaient des renseignements afin de déterminer le bien-fondé et la légalité de leurs actions. Plusieurs personnes, dont le général Lew Allen, Jr., ont soulevé quelques inquiétudes au sujet du projet Minaret en août 1973, et il a suspendu la diffusion de messages dans le cadre de ce programme. En Septembre 1973, Allen a écrit aux agences impliquées dans la fourniture des listes de surveillance, une demande de renouvellement et de la certification de leurs besoins, en particulier concernant la pertinence de leurs demandes.

En Octobre 1973, le procureur général adjoint Henry Petersen et le procureur général Elliot Richardson ont conclu que les listes (de noms) de surveillance étaient de "légalité douteuse" et en ont avisé la NSA. En réponse, la NSA a pris la position que bien que des noms spécifiques ont été ciblées, notamment les communications des Américains de figurer sur les listes de surveillance, avaient été recueillis "comme un acte involontaire et accidentelle dans la conduite de l'interception de communications étrangères." Allen en a conclu: "la pratique actuelle (de la NSA) est conforme à l'objectif que "l'information pertinente acquise dans la poursuite systématique de la collecte de renseignements étrangers pouvaient continuer à être fournis aux organismes gouvernementaux concernés." Il n'y a pas eu en fait, d'opposition ou de tentative d'arrêter le projet.

La surveillance en Amérique du Sud en ce qui concerne les trafics de drogue.

De 1970 à 1973, à la demande de la DEA, la NSA surveilla les réseaux de lignes téléphoniques soigneusement choisies entre les États-Unis et certains pays d'Amérique du Sud, pour obtenir des informations relatives au trafic de drogue.

Le Bureau des narcotiques américain a d'abord été préoccupé par des affaires de drogue qui furent révélées par des appels à une ville en Amérique du Sud à partir de cabines téléphoniques publiques se trouvant à New York. Le Bureau a déterminé qu'il ne pouvait pas légalement écouter les téléphones publics et demanda donc une contribution à la NSA, dans la lutte contre la drogue, pour qu'elle surveille les communications internationales concernant les lignes, ayant reçues ces appels téléphoniques. Ainsi, au lieu d'intercepter les appels provenant de quelques cabines téléphoniques, comme aurait pût le faire le Bureau des narcotiques, par une écoute électronique, par la NSA, le Bureau des narcotiques a eu accès à des appels internationaux effectués à partir, ou bien reçus dans des villes se trouvant partout aux États-Unis, et bien-sûr celles qui avaient reçues des communications passés depuis New York.

En outre, le BNDD donna les noms de 450 Américains à mettre sur la liste de surveillance à la NSA, au sujet d'un médicament. Cette liste a aboutie à la diffusion d'environ 1900 rapports sur les trafiquants de drogue envoyés à la BNDD et la CIA.

L'interception des communications Sud-Américaines dans la lutte contre le trafic de drogue.

Une exigence officieuse fût établie pour recueillir et diffuser les communications internationales concernant le trafic de drogue a été prélevé sur la NSA par le "Bureau des stupéfiants et des drogues dangereuses", le 10 avril 1970. Le Directeur du BNDD, John Ingersoll adressa un mémorandum au Directeur de la NSA Gayler Noel, lui demandant "tous les renseignements qui reflètent le trafic illicite de stupéfiants et de drogues dangereuses." La NSA a lancée des écoutes suivies à partir de Juin 1970, mais une obligation générale d'obtenir des renseignements étrangers sur le trafic de drogue n'a pas été validé par les "Etats-Unis Intelligence Board" avant août 1971.

Les premières interceptions débutèrent donc en Juin 1970. La surveillance du trafic téléphonique sur des réseaux entre les Etats-Unis et certaines villes d'Amérique du Sud commença en septembre 1970. Cela concerné les lignes téléphoniques entre New York et une ville d'Amérique du Sud. Le BNDD fût préoccupé par des affaires de drogue qui étaient révélées par les appels provenant de cabines téléphoniques publiques à New York, vers une ville en Amérique du Sud.

BNDD a estimé qu'il ne pouvait pas légalement écouter les téléphones publics, et donc demanda à l'aide de la NSA pour couvrir la ligne internationale qui avait effectuée ces appels téléphoniques. À la demande du BNDD, la NSA commença à intercepter les conversations téléphoniques effectuées sur cette ligne en septembre 1970. D'autres lignes entre les Etats-Unis et l'Amérique du Sud furent bientôt ajoutés. Le BNDD a également fourni les noms de médicaments et les noms de plusieurs individus, y compris ceux de citoyens américains.

La surveillance téléphonique était réalisée à partir d'un site que la NSA utilisa jusqu'en décembre 1970. Quand cette station d'interception fût fermée, une autre prit le relais. Une des installations de la NSA de la côte Est, qui était exploitées par les militaires, a commencé à surveiller les lignes entre les Etats-Unis et l'Amérique de Sud à partir de mars 1971. Deux autres sites servirent par la suite entre 1970 et 1973. Six villes sud-américaines ont été d'un intérêt primordial, en plus des villes de New York et de Miami.

Durant cette période, le BNDD a soumit 450 noms d'américains à la NSA pour leur inscription sur la liste de surveillance des médicaments. Au début de 1973, 250 Américains ont été sur la liste pour une écoute régulière.

Parmi les appels interceptés sur la côte Est, moins de 10% ont été envoyés au siège de la NSA, et moins de 10% d'entre elles ont étaient diffusées. Pourtant, il est clair que de nombreux appels professionnels et personnels des Américains ont été examinés lors de cette opération. Ceci montre l'absence de méthode efficace pour éviter l'interception des appels sans importances impliquant des citoyens américains, quand ils avaient une ligne en lien avec le réseau surveillé.

Quand la NSA demande l'aide de la CIA ou erreur fatale pour "Shamrock".

En Octobre 1972, la NSA a demanda l'aide de la CIA, pour recueillir des renseignements sur le trafic de drogues illicites. La NSA a fait cette demande parce qu'il s'agissait d'une question sensible, et qu'il y aurait plus de sécurité, si les écoutes étaient réalisées en utilisant les opérateurs expérimentés de la CIA pour réaliser les interceptions. Les précautions au sujet des noms américains fournis à la Côte Est viennent du fait que les opérateurs étaient de jeunes militaires, ce n'étaient pas des agents de renseignement professionnels accrédités, et la NSA estima que la surveillance des citoyens américains était trop sensible pour donner cette tâche à de jeunes recrues. L'utilisation des opérateurs expérimentés de la CIA, a rassuré la NSA que les noms des citoyens américains ne seraient pas divulgués (une note interne de la CIA du 17 Novembre 1972, au Directeur du service de la communication, faisant partit de la "Division des programmes spéciaux", révèle que la CIA a reçue les noms des citoyens américains).

La CIA dénonce le programme "Shamrock" de la NSA.

Le fait que la NSA intègre un service de la CIA dans les Projets Shamrock et Minaret eu comme principale conséquence que des fonctionnaires de la CIA s'indignèrent de voir ainsi les citoyens Américains surveiller. Cela provoqua de nombreux remous dans la communauté du renseignement. Et la première mesure fût la décision de faire un contrôle du travail d'écoute que faisait la CIA. Afin de vérifier si cela tait bien conforme au respect de la Loi, et surtout à la charte de la CIA.

Trois mois après que le contrôle a été lancé, l'avocat général Laurent Houston a émis un avis selon lequel l'interception pouvait violer l'article 605 du "Communications Act" de 1934. La présente Loi, telle que modifiée en 1968, interdisait la divulgation non autorisée de toutes communications privées d'un citoyen américain à une autre partie, à moins que c'est était entreprit dans le respect de la Constitution et sous de l'autorité du président, et que recueillir des renseignements d'étrangers, était crucial pour la sécurité des États-Unis. Les messages interceptés à partir de ce moment ont continué à être transmis au BNDD. L'avocat Houston a conclu que l'activité avait été faite à des fins répressives, ce qui était contraire à la charte de la CIA. À la suite d'un mémorandum, la CIA a suspendu sa recherche de renseignements. La NSA, qui n'a pas de charte, pour le fonctionnement de son agence elle-même, continua à suivre les communications pour information sur les médicaments.

La fin de la collaboration avec la CIA et la tentative de justification de la NSA.

La NSA a indiquée qu'au début de 1973, la CIA avait mit fin à sa collaboration, car elle était préoccupée par l'exploitation d'une station d'interception aux Etats-Unis. Cette préoccupation est tout à fait différente de celle exprimée dans le Mémorandum de Houston. La NSA a par la suite que les questions concernant la légalité de l'activité n'avaient jamais étaient mentionnées par la CIA.

Buffham, le Directeur-adjoint de la NSA déclara que par la suite, la CIA décida d'arrêter les écoutes entre les Etats-Unis et l'Amérique du Sud, pour la surveillance des trafics de drogues. La NSA a commença à examiner la légalité et la pertinence de son activité en faveur du BNDD. Bien que l'action de la NSA n'était pas interdite par la loi ou d'une directive de l'exécutif de diffuser des informations se rapportant aux maintient de l'ordre, elle a toujours considérée que sa seule mission, était la collecte et la diffusion de "renseignements étrangers".

Bien que le BNDD était manifestement un organisme qui respécter la Loi, la NSA à d'abord jugée que les renseignements qu'elle fournissait au BNDD faisait partie d'une activité légitime pour empêcher les drogues d'entrer aux États-Unis. Cette dimension "internationale" de cette exigence a été interprétée par la NSA comme une justification suffisante pour le classement de sonb activité de surveillance dans le cadre de sa mission, d'apporter des "renseignements étrangers".

La fin du Projet Shamrock.

Après des discussions au sujet de la légitimité de la NSA de surveiller les trafics de drogues, avec le Conseil général au bureau de la NSA et au sein du Bureau du Secrétaire de la Défense, le directeur de la NSA mis fin à l'activité en Juin 1973. Les renseignements trouvés par la NSA concernant la drogue: les notes internes, les documents administratifs..., ont tous étaient détruits à la fin août ou au début de Septembre 1973. Normalement, la NSA conserve les documents écrits pendant cinq ans ou plus.

En Juin 1975, le Sénat reçu des informations comme quoi la NSA avait en fait continué de surveiller les appels téléphoniques entre les Etats-unis et l'Amérique du Sud après Juin 1973, malgré l'interdiction. la NSA confirma que les mêmes lignes téléphoniques ciblées aux fins de la lutte contre le trafic de drogue ont été surveillés par la NSA après Juin 1973. Certaines de ces écoutes ce sont poursuivies jusqu'au 9 Juillet 1975. Date à laquelle les Projets "Shamrock" et "Minaret" prirent fin définitivement.

La politique actuelle de la NSA concernant la surveillance téléphonique.

Jusqu'à ce jour, aucune Loi ou directive provenant de la Présidence n'interdit à la NSA d'écouter des lignes téléphoniques provenant d'un réseau établit aux États-Unis. Des mesures (toutes relatives) furent tout de même prisent, "officiellement" à l'intérieur de la NSA. Une Note de service interne fût publiée le 7 août 1975, qui exigea désormais "l'approbation personnelle du Chef d'un Service majeur au sein de l'Agence avant de se livrer à la surveillance des communications vocales en transit avec un réseau téléphonique des Etats-Unis."

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