Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

lundi 6 février 2006

LE PROJET D.S.P. 32

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Un programme de recherche pour trouver une énergie, qui soit plus puissante que l'atome.

L'armée Américaine lança dans les années soixante-dix un programme classifié, afin de trouver une nouvelle forme d'énergie, "ultime", qui soit bien plus puissante que celle de l'atome. Ce projet prît le nom de "D.S.P. 32", "Defense Support Program 32" (Programme de soutien à la Défense n° 32).

Et la recherche militaire parvint à obtenir une forme d'énergie, qui repoussa alors les limites de la science. Ce fût ce que l'on appela "l'antimatière". D'une puissance phénoménale inouï, dix mille fois plus puissante qu'une la fission nucléaire.

La recherche sur l'antimatière.

Le programme DSP 32 travaillait dans le but d'atteindre deux objectifs. Le premier était de trouver un autre moyen de "fusion", que les accélérateurs de particules, en utilisant les "laser". Et le second, de pousser à leur limite, un certain nombre de paramètres de la Physique nucléaire.

Des laboratoires américain comme Livermore, Sandia, Los-Alamos, Nevada, avaient déjà dirigé leurs recherches vers les très hautes densités, dans le cadre de la maîtrise de la fusion de l'hydrogène.

Dans leurs expériences la puissance des lasers s'exprimait en térawatts (mille milliards de watts) et les pressions en millions d'atmosphères. Il leur fallait allait beaucoup plus loin dans les paramètres de la Physique. Et pouvoir dépasser la pression fantastique de cent millions d'atmosphères, pour atteindre le seuil où la matière est en rupture d'équilibre, un seuil où certaines de ses caractéristiques s'inversent, c'est là que nous avons l'antimatière.

Mais pour obtenir cette pression fatidique, une technologie très sophistiquée est bien sûr nécessaire. Et comme elle n'existait pas, ils leur fallut la créée, en partant dans de nouvelles directions. Les lasers gigantesques de l'époque, même à rayons x, n'étaient pas assez puissants. C'est en reprenant certaines des idées de Sakharov, que les premiers succès ont étaient obtenu. En effet, dans les années cinquante, le savant Soviétique avait mis au point un système de canon électromagnétique qui, en comprimant un solénoïde à l'aide d'un explosif, permettait d'obtenir une pression magnétique de l'ordre de vingt-cinq millions d'atmosphères. Qui transformait une mini-charge d'aluminium en plasma et l'expulsait à des vitesses vertigineuses de l'ordre de centaines de kilomètres par seconde.

Ils cherchèrent donc à améliorer ce système. Le solénoïde classique a été remplacé par un solénoïde supraconducteur et l'explosif conventionnel, par une petite charge atomique, dite "de laboratoire", permettant ainsi d'atteindre le seuil de pression nécessaire. La cible, aussitôt transformée en plasma, est expulsée dans une "cheminée" où les particules d'antimatière ainsi obtenues sont instantanément triées électromagnétiquement et ensuite récupérées dans une "bouteille magnétique".

Le danger de l'antimatière.

Il faut savoir que, contrairement à une bombe nucléaire qui n'explose que lorsqu'on active le système de mise à feu, l'antimatière, elle, une fois crée, du fait de son extrême instabilité, elle doit être confiné en permanence. Cela se fait à l'aide de champs magnétiques, pour l'empêcher d'entrer en contact avec la matière. Ce qui la ferait exploser ! Et que chacune des charges "à antimatière" fabriqué, possède une puissance égale et souvent supérieure à plusieurs bombes nucléaires.

expérimenter des bombes d’antimatière à grande échelle, des bombes qui soient des milliers de fois plus puissantes que tout ce qui avait été réalisé jusqu’ici. L’espace terrestre étant trop étroit géographiquement et stratégiquement pour ce genre de projet, se tournent donc vers l’espace.

Un premier test "grandeur-nature" en direction du Soleil.

Nous savons qu'un premier test a eu lieu, à l'aide de fusée Titan. Avec une capacité de charge de un "module-bombe" par fusée, plaçait à l'intérieur du dernier étage. Seize premières bombes, donc seize fusées Titan sont parties vers le Soleil et ont explosé dans, ou à l'approche de la couronne solaire. La forte luminosité du Soleil ne leur a sans doute guère permis une observation précise de leurs effets.

Il y eu aussi un test avec envoi d'une cargaison de module-bombes, au cours du second vol de la navette Columbia le 12 novembre 1981 (c'était officiellement, le second vol de ses quatre vols-test de "qualification").

Le test de bombes suivant l'a était à destination de Jupiter où cette fois, les observations des effets pourraient être nettement plus visibles et permettre une bien meilleur analyse.

La "mission scientifique" AMPTE.

Le 16 août 1984, une fusée Delta (n°175), porteuse de la mission AMPTE, "Active Magnetospheric Particle Tracer Explorer", décollait de Cap Canaveral. Ce programme d'une durée d'un an consistait, à l'aide de trois petits satellites, à larguer plusieurs "nuages" de baryum et de lithium en différents endroits de l'espace intra et extra-magnéto-sphérique. Puis d'observer l'évolution de ces éléments traceurs, afin d'étudier les interactions des vents solaires avec notre magnétosphère. Cette expérience avait été réalisée avec la collaboration de plusieurs laboratoires différents (des Etats-Unis, de la R.F.A. et du Royaume-Uni). Si la mission officielle était d'améliorer la connaissance scientifique, le but réel était d'expérimenter en conditions réelles, la création d'un phénomène cométaire, afin d'étudier son évolution dans le temps et dans différentes conditions spatiales. En effet, sous l'action des rayonnements solaires, le Baryum et le Lithium sont rapidement ionisés et ont alors la particularité de devenir fluorescents, créant ainsi une comète artificielle.

La mission AMPTE a été l'une des phases importantes de la préparation du projet d'essai sur Jupiter. Une étape primordiale dans la recherche d'un "système de camouflage", par un nuage de particules, composé d'un alliage de Baryum et de Lithium. Pour que l'on pense à une comète et que personne ne se rende compte de l'origine réelle des impacts et des explosions sur la planète. Avec cette mission spatiale "scientifique", les scientifiques ont en fait étaient manipulés sans le savoir, à des fins militaires.

Ce qu'était vraiment, la "comète" Shoemaker-Levy.

Dans la nuit du 25 mars 1993, trois astronomes amateurs, Eugene et Carolyne Shoemaker et David Levy detectèrent une vingtainne d'objets, s'étalant sur 160 millions de kilomètres. De son observatoire du Mont Palomar (Californie), Carolyn fût la première à observer ce qui deviendra "la comète périodique Shoemaker-Levy 9" (ou "SL9"). "Je suis tombée sur cet objet à l'aspect très étrange. J'ai pensé que ce devait être une comète, mais c'était la comète la plus étrange que j'ai jamais vu", déclara-t-elle.

Effectivement, comme vous pouvez le voir sur cette photo prise le 1er juillet 1993 par le télescope Hubble, c'est une "comète" plutôt bizarre (cliquez pour agrandir):





L'astronome venait en fait de découvrir les fameux nuages lumineux de Baryum-Lithium, qui étaient générés par les modules-bombes, situés en leurs centres. L'importance des nuages avait été adaptée à la puissance présumée des bombes correspondantes. Dans certains cas, les modules étaient groupés deux par deux, et ont pût soit s'écarter progressivement l'un de l'autre (les "fragments" P et Q), soit rester très proches (les "fragments" G et K) comme vous pouvez le voir sur la photo ci-dessous. Ces derniers provoquant ainsi des explosions à quelques minutes d'intervalle l'une de l'autre. Dont les phases se sont intercalées et chevauchées, peut-être avec des puissances et des épicentres quelque peu différents.





Le test des modules-bombes.

Les modules de "SL9" ont été placés sur une orbite de Jupiter très excentrique d'une période de 2 ans. La forme de cette orbite est donc elliptique. Cette orbite a plusieurs particularités: à l’une de ses extrémités (périastre), elle passe à une distance du centre de Jupiter, qui est inférieure au rayon de la planète elle-même, d'où une collision inéluctable. Alors qu'à l’autre extrémité (apoastre), elle frôle la limite de la zone d'attraction gravitationnelle de Jupiter.

Si "SL9" avait eu une vitesse très légèrement supérieure, elle aurait quitté l'influence de Jupiter et aurait continué son chemin sur une orbite solaire. En regardant cette orbite, on s'aperçoit que c'est le meilleur choix si l'on veut qu'un objet circule un certain temps au large de Jupiter, en ayant le maximum de chances de se faire repérer, avant de revenir ensuite percuter la planète. Les choix de la route orbitale et des autres éléments qui décidèrent des points d'impacts, ont étaient calculés pour que les collisions se produises sur la face cachée de la planète, invisible depuis la Terre. Une précaution indispensable car ces explosions ressemblent aux explosions nucléaires, avec en plus de très puissantes émissions de rayonnements électromagnétiques (principalement des rayons gamma). Et cela aurait pût révélés la véritable nature des explosions. Toutefois, alors qu’aucun observateur ne pouvait voir directement ces événements, depuis la Terre. Mais il y eu tout de même un témoin inattendu des évènements, la sonde Galiléo.

La sonde Galiléo, témoin involontaire de toute l'opération.

Ce programme d'exploration avancée de Jupiter (après plusieurs reports) à finalement était lancé le 8 octobre 1989. La sonde Galiléo partie dans le système solaire, afin de bénéficier de plusieurs réactions gravitationnelles, pour pouvoir atteindre enfin Jupiter en décembre 1995, au terme d'un trajet d'une durée de plus de six années. Curieusement, alors que les impacts de "SL9" étaient sur la face cachée de Jupiter, Galiléo (illustration ci-dessous) se trouvait au même moment, avec une vue directe les événements.




Cette sonde, équipée de caméras et de multiples détecteurs hyper sophistiqués, avait connu depuis son départ plusieurs problèmes techniques. Et même si cela est bien-sûr possible dans le vide spatial, il faut sans doute faire le tri. Pour discerner les pannes réelles des pannes "imaginaires", dirons-nous. Qui offraient un bon prétexte technique pour occulter une partie de l'information aux astronomes ainsi qu'au public.

Parmi celles-ci, on peut citer:

- Un retard d'une cinquantaine de secondes dans l'ouverture du parachute du module atmosphérique, qui nous masque la composition des premiers kilomètres de l'atmosphère de Jupiter, et justement à l'altitude où les explosions semblent avoir eu lieu.

- Une panne momentanée des bandes enregistreuses qui nous prive des images rapprochées des satellites de Jupiter "Io" et "Europe".

- Une erreur de programmation qui nous voile certaines données sur les impacts de "SL9", sur Jupiter.

Sans compter la possibilité que des informations recueilles ont dût être filtrées et censurées avant d'être rendue accessible à la presse et à la communauté scientifique, cela est plus que probable. En fait, les militaires voulaient avoir l'avantage et bien-sûr la primeur des images de Galiléo. On peut être sûr qu'elles n'ont pas étaient perdues pour tout le monde. Ils avaient bien besoin d'un "visuel" de leur test "grandeur nature".

L'opération "SL9".

L'opération "SL9" était une opération de grande envergure. Ce n'est pas moins que six missions militaires, à l'aide de navettes spatiales, qui furent utilisées. Les lancement de navettes se sont étalés sur trois ans et ont eu lieu depuis Cap Canavéral:

- Le 8 août 1989 (STS 28), avec la navette Columbia;

- Les 22 novembre 1989 (STS 33) et 28 avril 1991 (STS 39) avec la navette Discovery;

- Les 28 février 1990 (STS 36), 15 novembre 1990 (STS 38) et 24 novembre 1991 (STS 44), avec la navette Atlantis;

En outre, on peut aussi remarquer que lors de leur lancement, tous ces vols étaient officiellement pour les médias, des missions militaires pour la mise en place de satellites pour le Département de la Défense.

Chacune des navettes emmenait dans sa soute, une autre capsule spatiale. En quelques sortes, des "cargos" de forme cylindrique et équipé d'un propulseur à l'arrière. La technologie ayant beaucoup évolué, depuis les premiers essais réalisé vers le Soleil, les bombes s'étaient fortement miniaturisée et allégée, permettant à chaque navette, d'en transporter un plus grand nombre qu'auparavant (illustration ci-dessous). Les six "vaisseaux-cargo" n'avaient pas tous la même taille. Quatre de ces "vaisseaux" contenaient chacun trois modules-bombes, les deux autres, de taille supérieure, en transportaient six chacun. Ce qui faisait un total de vingt-quatre bombes.




Les quatre petits "vaisseaux-cargo" avaient été fabriqués, pour qu'ils puissent aussi être lancés à partir d'une fusée Titan IV, en cas d'une possible défaillance des vols-navettes. Chacun de ces "vaisseaux" prit la route de Jupiter, d'après une trajectoire adaptée selon la position de la Terre, au moment de son lancement et le temps qu'il mettrait pour arriver à destination.

Il faut préciser que ces vaisseaux-cargo (illustration ci-dessous) ont rejoint directement un point de l'orbite de Jupiter, aux environs du 1er mars 1993. Ainsi le dernier vaisseau-cargo, partie de la Terre le 24 novembre 1991, a effectué ce parcours en guère plus de quinze mois.





L'opération de largage des modules-bombes.

Après avoir fait le trajet en solitaire, les six vaisseaux-cargo se sont donc retrouvés à une quarantaine de millions de kilomètres de Jupiter. De là, ils se sont positionnés et alignés sur l'orbite connue de la "SL9", les portes des soutes furent ouvertes et les modules-bombes ont été éjectés automatiquement (illustration ci-dessous). Une fois la cargaison larguée, les capsules de transport se sont écartées de l'orbite et se sont auto-détruites en explosant.






La technique de camouflage et l'opération de bombardement.

Les modules-bombes se sont ensuite positionnés plus précisément sur leur orbite à l'aide d’un petit propulseur (illustration ci-dessous). C'est là que la méthode de camouflage fût mise en application: le baryum-lithium a été liquéfié par chauffage, puis vaporisé à l'extérieur du module. Dans le froid spatial il s'est re-solidifié, en très fines particules que les rayonnements solaires ont rapidement ionisés.





Grâce à l'énergie de l'antimatière et à la technologie des supraconducteurs, un très puissant champ magnétique externe a alors était activé, créant de ce fait une magnétosphère artificielle autour du module, laquelle a pût ainsi piéger et conserver la plus grande partie de ce nuage de particules ionisées. Faisant alors passer les modules-bombes, pour des "débris cométaires" aux yeux des astronomes (la "SL9").

Durant la phase d'approche de Jupiter, lorsque les modules ont traversé la magnétosphère de la planète, les interactions des deux champs magnétiques ont fait que les modules ont perdu progressivement la partie périphérique externe du nuage, pour ne conserver que le noyau central, qui était plus dense et plus proche des bombes. A l'entrée dans l'atmosphère, c'est donc ce noyau de poussières qui, en entrant en collision avec les molécules de la couche atmosphérique externe, a provoqué la première luminosité visible (et observable depuis la Terre), au delà de l'horizon de Jupiter.

Les modules, avaient tous étaient conçus globalement sur le même principe (illustration ci-dessous). Toutefois, ils comportaient tous, dans un soucis d'expérimentation et de test, un certain nombre de variantes. En taille, en puissance explosive, en système de mise à feu. Ainsi, c'est le module K qui a provoqué les plus fortes interactions avec la magnétosphère de la planète. Créant de puissantes accélérations de particules, ions et électrons, qui s'y trouvent. Ces particules, voyageant rapidement le long des lignes du champ magnétique de la planète, ont produite des effets dans l'infrarouge, l'ultraviolet et des émissions de rayons x dans l'atmosphère de Jupiter.




Le premier impact de "SL9" (en fait le largage des bombes, illustration ci-dessous) a eu lieu le 16 juillet 1994 et le bombardement de Jupiter s'est poursuivi jusqu'au 22 juillet. Chaque impact se trouvera être visible de la Terre dix minutes plus tard.





Les impacts provoquèrent des boules de feu géantes, des panaches s'élevant à 3300 km d'altitude et des retombées de débris, créant de gigantesques tâches sombres (certaines atteignant parfois quatre fois la taille de notre Terre!).

La puissance du septième impact, le plus important, sera évalué à un million de mégatonne (deux cent fois la puissance de toutes les bombes thermo-nucléaires de la planète !). Les fragments de l'explosion, penetrant dans la haute atmoshère de Jupiter à 60 km/h à la seconde, s'y enfoncèrent à quelques 100 km de profondeur (où la pression atteint un bar). En laissant derrière eux une trainée de gaz ionisé, d'une température de dix mille degrés. Le tout réagit alors à la manière d'un geyser et du gaz provenant des couches profondes de Jupiter, se trouve alors expédié à des milliers de kilomètres de la planète. En formant un nuage opaque. Voilà pourquoi les effets visuels ont étaient si spectaculaire (photo ci-dessous).





De nombreux scientifiques furent très intrigué et certains d'entre-eux ne furent pas dupe. La fréquence de collision entre Jupiter et une aussi grosse "comète" est en moyenne de deux mille ans. Pour que cela se produise au moment où le télescope spatial Hubble était réparé, où la sonde Galiléo se trouvait bien placée en vue directe, où les détecteurs infrarouges étaient efficaces, alors que les Etats-Unis voyaient l'aboutissement de leurs recherches sur l'antimatière, cela relève bien plus que d'une synchronicité chanceuse.

De plus, l'analyse par les radios-téléscopes et la sonde Galiléo, qui sont capables de sonder chimiquement l'atmosphère par les ondes radars, afin de déterminer la nature des composants présents sur les planètes, a bien montrée dans ces relevés la présence d'émissions de Tritium sur Jupiter. Emissions qui ont étaient détectées après le bombardement de la planète. Et l'explosion d'une charge "à antimatière", provoque toujours des résidus de Tritium (et aussi de Lithium).

Y-a-t-il eu d'autres tests à destination de Jupiter ?

Après les tests sur Jupiter, qui est un astre froid et gazeux. Il semblerait logique qu'ils aient voulu expérimenter ces bombes sur un astre, non plus gazeux, mais tellurique. C'est-à-dire un astre rocheux, comme la Terre ou la Lune. Il fallait bien sûr que cet astre soit relativement loin de la Terre, ce qui exclurait la Lune, Mars, Vénus et Mercure. Il fallait aussi qu'il y ait la possibilité de bien voir les effets des explosions, c'est-à-dire de disposer d'un moyen d'observation fiable.

Et les satellites de Jupiter, répondent justement à ces conditions, avec la sonde Galiléo qui est en place pour permettre leur observation rapprochée.

De plus, on pourrait rapprocher cette possibilité, avec la curieuse panne d'enregistrement de Galiléo lorsqu'elle a frôlé Io et Europe en décembre 1995 (qui nous a privé d'images rapprochées des deux satellites de Jupiter).

Une des raisons pour lesquels les Etats-Unis acceptent le désarmement nucléaire.

Paradoxalement, c'est grâce à l'antimatière, que les Etats-Unis sont maintenant tout-à-fait d'accord, pour arriver à un désarmement nucléaire (peut-être pas en totalité, mais avec de fortes diminution).

Avec leur armement à "antimatière", ils disposent d'une arme bien plus puissante que la bombe atomique, sans avoir les contraintes de la "radioactivité". De plus, ils sont les seuls à détenir cette technologie. Donc pour les forces Américaines, c'est la suprématie militaire mondiale assurée. C'est bien là le principal avantage de la technologie à antimatière. On a pas besoin d'en mettre beaucoup, donc ça prend moins de place dans la soute des bombardiers, ou dans un missile (par exemple "à tête multiples"), alors ils peuvent en transporter et/ou en mettre beaucoup plus. Tout en gardant, à l'unité, une capacité de destruction énorme.

Mais, comme officiellement, "les Etats-Unis n'ont pas d'armement à antimatière", on peut penser qu'ils garderont une certaine capacité de frappe nucléaire. Ne serait-ce que pour faire illusion auprès des autres pays. Il est vrai que le pays le plus puissant de la planète, "militairement parlant", ne va pas se retrouver comme ça, du jour au lendemain, sans aucune arme atomique. N'oublions qu'elles ont étaient mises en place, comme "armes de dissuasion".

Scaramouche

LE PROJET HAVE DOUGHNUT

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En pleine "Guerre Froide", un projet pour pouvoir se procurer un chasseur "MIG" Soviétique.

Lors de la "Guerre Froide", un des soucis des Américains étaient de pouvoir connaitre les secrets des avions Soviétiques et surtout des chasseurs "MIG". Ils furent aidé au début par des pilotes désertant volontairement, et voulant quitter le bloc Communiste en traversant le "rideau de fer", pour livrer leur MIG à l'Ouest. Les premiers vinrent d'Europe de l'Est.

Le 5 mars 1953, un pilote Polonais, le lieutenant Franciszk Jarecki a volé avec son MIG-15 de sa base de Slupsk en Pologne, jusqu'à l'aéroport Danois de Ronne, sur l'île de Bornholm en Mer Baltique. Il ne sera pas le dernier, en 1953, 1955 et 1956, trois autres pilotes Polonais de MIG-15 suivront son exemple, pour atteindre la même destination (l'un d'entre eux n'y arriva pas et s'écrasera en Suède).

A la fin de la guerre de Corée, le 21 septembre 1953, le lieutenant Nord-Coréen No Kum-Sok déserta et se rendit aux Américains sur la base de Kimpo avec son avion. Son appareil, un MIG-15, fût étudié à la Wright-Patterson Air Force Base en Ohio.

A la suite de cette chanceuse défection, et devant de nouveau faire face à des appareils Soviétiques lors de la guerre du Vietnam, les services secrets Américains décidèrent de tenter de se procurer un autre exemplaire d'avion de chasse Soviétique, qui était alors utilisés par les pilotes de la République socialiste du Vietnam. Et aussi bien-sûr de le tester, afin de connaitre ses capacités de vol. Cette tentative, dirigée par la DIA, "Defense Intelligence Agency" (l'agence de renseignement du ministère de la Défense) prit le nom de Projet "Have Doughnut". Le but étant trouver les points faibles des appareils ennemis afin de parfaire l'entraînement des pilotes Américains qui devraient les affronter. Le MIG-21 était à l'époque, avec le MIG-17 (qui avait remplacé le MIG-15), l'avion qui faisait la fierté de l'industrie aéronautique Soviétique.

En 1966, Israël organisa la désertion d'un pilote de MiG-21 Irakien, avec son appareil.
Le 16 août 1966, le capitaine Munir Redfa de l'armée de l'air Irakienne, déserta et se rendit en Israël, avec son MIG-21. Sa désertion avait été orchestrée par le gouvernement Israélien et cela permit à la fois à Israël et aux Etats-Unis, de connaitre les secrets technologiques de ce chasseur de combat Soviétique. Auxquels les deux pays pouvaient se trouver confrontés dans les années à venir. Ce qui se produisit d'ailleurs, avec la guerre du Vietnam pour les Américains et la guerre des six jours pour les Israéliens (les forces aériennes des pays arabes équipées de MIG-21, en comprenaient 18 en Syrie, 10 en Irak, et 34 en Egypte).

L'opération "Diamond" du Mossad.

Conformément aux ordres de l'ancien premier ministre Levi Eshkol, l'agence de renseignement Israélienne du Mossad, avait mise en place courant 1963, "l'opération Diamond" ("Mivtza Yahalom" en Hébreux), pour s'assurer de la défection de plusieurs pilotes Irakien. Meir Amitt, directeur du Mossad, avait désigné Rehavia Vardi, pour être commandant de l'opération.

La première tentative avait été menée en Egypte par l'agent du Mossad Jean Thomas. Thomas et son groupe devaient trouver un pilote qui, pour un million de dollars, serait d'accord pour faire atterrir son avion en Israël. Toutefois, cette première tentative échoua. Le pilote Egyptien qu'ils avaient contacté, Adib Hanna, avait informé les autorités de cette approche et de l'intérêt de Thomas pour les MiG. Thomas, le père de ce dernier, et trois autres personnes furent arrêtés et accusés d'espionnage. Thomas et deux autres ont été pendus en décembre 1962. Les trois autres membres du groupe furent condamné à des peines de prison. Une deuxième tentative se solda également par un échec. Des agents du Mossad ayant dût finir par enlever et séquestrer deux pilotes Irakiens qui avait refusé de coopérer avec eux, afin d'éviter qu'ils ne parlent, avant la fin, et le succès de l'opération.

Les agents du Mossad eurent par la suite plus de chance avec un pilote du nom de Redfa. Voici comment les choses se sont déroulées.

En 1964, un homme d'affaire juif Irakien, nommé Yosef Shemesh, a contacté les services secrets israéliens de Téhéran (Iran et Israël entretenaient encore à l'époque des relations diplomatiques) et aussi d'Europe occidentale. Il avait connu la famille de Refda, car il avait à l'époque une relation avec sa belle-seur. En effet, la seur de l'amie de Shemesh, était la femme d'un pilote Irakien nommé Munir Redfa. Redfa était frustré que ses convictions chrétiennes, avaient empêché sa promotion dans l'armée. Il était également bouleversé, d'avoir reçu l'ordre d'attaquer des positions kurdes. Yusuf comprît que Redfa était mûre pou la désertion et prêt à quitter l'Irak.

Un agent du Mossad parvint à se lier d'amitié avec Redfa. Ce dernier lui dit qu'il était forcé de vivre loin de sa famille à Bagdad, qu'il n'avait pas la confiance de ses commandants, et que l'on lui avait refusé un avancement de grade, en raison de son christianisme. Il avait aussi exprimé son admiration pour les Israéliens. Redfa a été persuadé de faire un voyage en Europe pour rencontrer des agents Israéliens. La rencontre entre Redfa et un officier de renseignement, eu bien lieu, à l'aide d'un complice. Redfa s'est vu offrir 1 million de dollars, la citoyenneté Israélienne, et un emploi à temps plein. Les conditions concernant l'exfiltration d'Irak, de tous les parents de Refda furent acceptées. Plus tard, Redfa pût aussi se rendre en Israël, à Hastor, pour voir le terrain d'aviation qu'il allait devoir utiliser pour poser l'avion. Il a également rencontré le commandant des forces aériennes Israéliennes, le général Mordechaï "Mottie" Hod. Ils ont discuté des dangereuses conditions de vol et des risques, pendant le trajet qu'il aurait à faire pour arriver en Israël.

De nombreux agents du Mossad avaient été envoyés en Irak pour aider au transfert de la femme de Redfa, de leurs deux enfants, de ses parents et d'un certain nombre de membres de leur famille hors du pays. L'épouse de Redfa et ses deux enfants sont allés à Paris pour ce qu'elle croyait être des vacances d'été. Redfa, qui avait promis de la préparer à ce qui allait se passer, avez préféré ne rien lui dire. Lorsqu'elle fût contacté par un agent du Mossad, elle reçu en nouveau passeport Israélien, et fût ramené en Israël. Les membres de la famille ont été pris à la frontière iranienne, où la guérilla Kurde les avait aidé à passer en Iran, d'où ils ont été emmenés en Israël.

Le 16 août 1966, le matin de sa désertion, le MIG de Redfa était équipé d'un réservoir de carburant auxiliaire (de 108 gallons). Cette précaution, était prise pour être assuré qu'il aurait suffisamment de carburant pour le vol jusqu'en Israël, situé à 560 miles de la base. Il volait normalement pour un vol d'entrainement. Après avoir grimpé à 30000 pieds, Redfa quitta l'espace aérien Iraquien sans problème, mais au-dessus de la Jordanie, il fût intercepté par deux "Hawker Hunter" de la Royal Jordanian Air Force qui ont tenté d'entrer en contact avec lui par radio. Même si ils n'ont pas obtenu de réponse de Redfa, ils lui ont permis de continuer, probablement à cause des couleurs Irakiennes de son appareil.Comme convenu, Redfa a été accueilli à la frontière Israélienne par deux Mirage III IAF, qui l'ont escorté jusqu'à un endroit prévue, pour lui assurer un atterrissage en toute sécurité.

Avec l'assistance de Redfa, le pilote d'essai Dani Shapira de l'armée de l'air Israélienne, a entrepris une évaluation détaillée des possibilités du MiG-21, selon un compte-rendu publié beaucoup plus tard dans les journaux du pays.

Après des essais en Israël, l'avion fût prêté et prit en charge en janvier 1968, par le gouvernement Américain, pour le faire parvenir jusqu'à la base secrète du Nevada, connue sous le nom "Area 51" ou "Groom Lake". C'est là qu'ils mirent le MiG-21 à l'épreuve d'une multitude de tests.

Ce MIG-21 (modèle MF) fût rebaptisé par le nom de code "YF-110D", afin que sa réelle provenance ne puisse pas être identifié, d'après les documents de vol et les échanges radio. Et reçu des cocardes Américaines (photo ci-dessous).




En 1968, Israël s'appropria deux MIG-17 Syriens.

Le 12 août 1968, Israël bénéficia d'une chance incroyable. Deux MIG-17 de l'armée de l'Air Syrienne étaient alors en vol pour un exercice de navigation, dont ils devinrent, s'étant perdu, les malencontreux retardataires. Les lieutenants Walid Adham et Radfan Rifai, ayant mal reconnu le terrain, atterrirent par mégarde sur la piste du terrain de Beset, au nord d'Israël. Où ils furent tous les deux fait prisonnier, ainsi que leurs appareils.

Cette acquisition inespérée, se révéla très importante pour les forces Américaines, car le Vietnam du Nord utilisait aussi des MIG-17. Les deux MIG furent envoyés aux Etats-Unis, après que l'armée de l'air Israélienne, ait finit de les tester.

Le premier MIG-17 arriva en janvier 1969, et fût rebaptisé par le nom de code "YF-113A" (Il reçut comme n° d'immatriculation, le n° 055) et les tests et les évaluations en vol pour cet appareil, prirent le nom de "Projet Have Ferry".





Le second MIG-17, arrivé un peu plus tard en mars, fût rebaptisé par le nom de code "YF-114C" (Il reçut comme n° d'immatriculation, le n° 002) et les tests et les évaluations en vol pour cet appareil, prirent le nom de "Projet Have Drill".





Les deux appareils, gardèrent leur camouflage d'origine mais reçurent des cocardes Américaines.

En 1969, un pilote Cubain déserta pour les Etats-Unis, avec son MIG-17.

La désertion volontaire d'un pilote Cubain, aux commandes de son MIG-17, s'est produite le 5 octobre 1969, lorsque le lieutenant Eduardo Guerra terres Jimenez, arriva aux Etats-Unis dans son MiG-17A (immatriculé 232). Guerra Jimenez était l'un des leaders de l'escadrille du Régiment de Santa Clara, et il avait décollé pour un vol d'essai de son MiG-17, suite à des réparations sur son appareil. Il atterri en Floride, à la Homestead Air Force Base.
Après cette désertion, il y eu une grande purge dans l'armée de l'air Cubaine, et des dizaines d'amis pilotes de Guerra Jimenez ou des proches furent expulsé à l'étranger. Mais comme les autorités Américaines avait déjà deux MIG-17, ils acceptèrent de le rendre à Cuba.

Durant la "Guerre Froide", deux autres pilotes Cubains s'envoleront aussi pour les Etats-Unis à bord de leur MIG.

Les autres moyens par lesquels les Américains réussirent à connaitre les secrets des autres modèles de chasseurs MIG.

En plus des différents modèles de MIG (MIG-15, MIG-17,...etc), il y avait aussi certaines spécificités, dont il leur fallait tenir compte. Par exemple, la construction du modèle d'un chasseur MIG, par un pays Allié de l'Union Soviétiques, mais qui n'était pas du tout fabriqué en URSS. Il pouvait y avoir une grande différence, par rapport aux MIG de fabrication Soviétique, et peut-être se répercuter sur leurs performances en vol et donc au combat. Mais les services de Renseignement Américain parvinrent tout de même à mettre la main sur de tels modèles.

Le 25 novembre 1970, une délégation Américaine se rendit au Cambodge, où elle pût inspecter et essayer en vol, un J-5A de l'armée de l'air Cambodgienne. Cet appareil, J-5A, était en fait la version, de fabrication Chinoise, du MIG-17 F Soviétique. Les tests se firent à la base Vietnamienne de Phu Cat et quand ils furent terminé, le pilote Cambodgien qui avait amené l'avion, retourna à son bord à Pnom Penh. Cette opération était le Projet "Have Privilege".

En 1970, les Américains réussirent à se procurer des MIG-15 bis et des MIG-17 bis (des versions améliorées des premiers modèles) qui étaient fabriqué "sous licence", en Chine. En les faisant acheter par l'intermédiaire d'une société, la "Combat Core Certification Professionals Company", la compagnie Core de certification des professionnels du combat. Ces MIG furent importés en pièces détachées dans des caisses.

Les tests et les évaluations en vol du MIG-21 et du MIG-17.

Comme le MIG-17 et le MiG-21 (le plus dangereux), étaient tous deux utilisés pendant la guerre du Vietnam, les analystes et les concepteurs de tactiques pour les vols de combat, avaient demandé de toute urgence une opération, afin de déterminer les performances de ces avions, comparativement à une sélection d'avions Américains, et de formuler des indications de tactiques précises à préconiser, pour les manoeuvres offensives et défensives adéquates. Les objectifs étaient d'évaluer l'efficacité de ces avions comme chasseur-intercepteur de jour et leur rôle secondaire dans l'attaque au sol.

Un groupe d'ingénieurs et de techniciens spécialisés en aéronautique, venant de l'Air Force, de la Navy et de plusieurs autres agences, travaillèrent sur ces appareils.

Pour le MIG-21, les tests débutèrent en février-mars 1968, et furent mené par le Detachment 3, du "Air Force Flight Test Center", à la base de Groom Lake (surnommé la "Zone 51").









Le MIG-21 dans son hangar (cliquez pour agrandir).





Le major Fred Cuthill, pilote d'essai, aux commandes du MIG-21, assisté par le major Jessy Larsen.

Pour les MIG-17, les opérations d'évaluations furent menées à la Tonopah Test Range (TTR), à 110 km au nord ouest de Groom Lake, dans la zone dénommée "Restricted Area-R 4809" (surnommé la "Zone 52") où les deux projets avaient été transféré. Elles étaient dirigées par le colonel Wendell Shawler, qui était l'officier responsable des projets "Have Drill" et "Have Ferry". Les tests pour les deux appareils, effectué par le 6512ème "Test Squadron of the Special Project Branch", débutèrent dès leur arrivée à Tonopah et se terminèrent en juillet 1970.





Une batterie de tests pour le MIG-17 "Have Ferry".

Ces tests étaient tous réalisé sous la responsabilité de la "Foreign Technology Division", un service de "l'Air Force System Command".

La continuité des essais avec la création d'un nouveau programme.

Pour aller dans la continuité des tests et des évaluations des MIG Soviétiques. Un nouveau programme commença en mai 1973, il prit le nom de Projet "Have Idea". Il avait pour but l'étude de la technologie des avions étrangers, quel que soit leurs origines, et plus seulement des MIG. (Même si, bien sûr, les avions Soviétiques tenaient une place à part, vu l'importance de l'ennemi, que représentait alors, encore à l'époque, le "Pacte de Varsovie").

De ces essais, découlèrent la création de deux nouvelles unités, pour continuer d'évaluer au mieux les capacités des appareils. Et aussi, de pouvoir commencer à former les pilotes, pour leur apprendre comment réagir au mieux, durant un combat. En juillet 1975, le 4477ème TEF, "Tactical Evaluation Flight", évaluation de vol tactique (surnommé les "Red Eagles") a été formé à la Nellis Air Force Base pour s'occuper de l'évaluation tactique. En décembre 1977, le 6513ème "Test Escadron", escadrille d'essais (surnommé les "Red Hats") a été formé à la Edwards Air Force Base pour effectuer les évaluations techniques. Le 1er avril 1977, le 4477ème TEF a été réaffecté à Tonopah.

En 1977, le Projet "Have Idea" a été rebaptisée, Projet "Constant Peg". Et son objectif fût de s'orienter désormais, définitivement vers la formation des pilotes. "Constant Peg", "devait accordé aux pilotes l'occasion d'apprendre à lutter contre les avions ennemis dans un environnement contrôlé et sécurisé sans avoir à supporter les risques du combat aérien réel".

La 4477ème TEF, toucha même deux nouveaux modèles de MIG. Trois pilotes Syriens avaient déserté et étaient parti avec leur MIG-23 et MiG-29 pour la Turquie en 1988 (la Turquie faisant partie de l'OTAN, les Etats-Unis récupérèrent les trois appareils). En 1989, un autre pilote Syrien atterri avec son MIG-25 en Israël. Cela fit que, grâce toutes ces désertions survenues au cour des années, les Américains possédaient un ou plusieurs exemplaires de chaque modèles de MIG existant.



Les membres de la 4477ème TEF en 1986, posant devant un MIG-21 de l'armée Indonésienne.

Avec la fin de la guerre froide, la 4477ème TEF a était démantelé et cessa d'exister en 1990.

En 2006, le projet Constant Peg a été déclassifié et l'US Air Force a tenu une série de conférences de presse au sujet du secret maintenu sur ces MIG, détenu par les Américains. L'Air Force révéla que les MIG avaient effectué plus de 15000 sorties et près de 7000 pilotes et membres d'équipage avaient volé durant leur formation, contre ces "agresseurs" MIG pour parfaire leur entrainement, dans le désert du Nevada entre 1980 et 1990.

A la suite de cette succession de différents projets, plusieurs écoles de combat et de tactique aérienne virent le jour par la suite. La US Navy, avec "Top Gun" et ses premiers vols au NAS (Naval Air Station) de Miramar, en Californie. Puis au NAS de Fallon, dans le Nevada. Peu après, l'US Air Force commença ses exercices "Red Flag" à la base de Nellis, dans le Nevada.

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LE PROJET FAST BUCK

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Utiliser l'appât du gain, pour tenter d'influer sur le cour de la guerre du Vietnam.

Pendant la guerre du Vietnam, les forces Américaines se mirent à réutiliser le concept de "l'offre et de la demande", contre versement de récompenses, comme ils l'avaient déjà fait avec succès par le passé.

Le Joint Chiefs of Staff (l'Etat-Major interarmes) a proposé un projet appelé "Opération Fast Buck" en novembre 1966. ce projet était en fait calqué sur l'Opération Moolah, réalisée pendant la guerre de Corée où les Etats-Unis offraient cent mille dollars à tout pilote communiste qui déserterait avec son MiG-15. Cette fois, l'Etat-Major espérait obtenir un MiG-21. Ils recommandèrent que cent cinquante mille dollars soient versée pour le premier avion et vingt cinq mille dollars pour le second. Ils ajoutèrent qu'ils étaient prêt à payer vingt cinq mille dollars pour les pilotes ennemis qui déserterait en sautant en parachute au-dessus de la mer. (En fait, jamais un pilote Nord-Vietnamien ne désertera avec son MIG-21).

Au départ, l'opération visait principalement le MIG-21 et l'hélicoptère MI-6 Soviétique mais bientôt, ils étendirent l'offre à d'autre armement et équipement. Au final, les programmes de récompenses mis en place durant la guerre du Vietnam ont été multiple.

Le démarrage de l'Opération Fast Buck.

Les lettres d'information du OPSPSY/POLWAR, Volume IV, n° 10, du 31 octobre 1969, nous donne des informations sur la mise en place du projet sur le terrain.

Le programme de récompenses au Vietnam a été annoncé dans un communiqué publié le 3 octobre 1969 par le "Political Warfare Département" de l'état-major général interarmées de l'ARVN. A partir de cette date, la République du Vietnam se mit à récompenser généreusement des pilotes Nord-Vietnamiens, des membres d'équipage, ou même des chefs d'entreprises ou des fournisseurs, pour les inciter à retourner leur veste. Et à rejoindre la cause de la République du Vietnam du Sud avec un avion, un navire, ou avec certaines autres armes. Les déserteurs étaient récompensés en fonction de la valeur du matériel qu'ils apporteraient. La République du Vietnam indiquait aussi accueillir chaleureusement ceux faisant défection, leur apportant la sécurité et la protection et les facilités nécessaires pour vivre au Sud-Vietnam.

La rédaction et la diffusion des tracts.

En 1971 et 1972, la conception et la rédaction des tracts pour présenter les opérations de récompense, avait été définit par le service de la "guerre psychologique". Les spécialistes des "opérations psychologiques", avaient imprimé les tracts en Laotien, en Vietnamien et en Cambodgien et avaient aussi conçu des versions avec des images pour les analphabètes.

La récompenses suivantes autorisées pour les civils autochtones étaient de:

- 5000 $ pour ramener un membre du personnel des Etats-Unis qui serait prisonnier;
- 500 $ pour toute information importante sur un personnel des Etats-Unis prisonnier;
- 400 $ pour le retour du corps d'un soldat des forces Alliées;
- 150 $ pour des informations authentiques sur l'état ou l'emplacement d'un personnel prisonnier.

Les sommes étaient exprimées avec le symbole "$", pour désigner la monnaie Sud-Vietnamienne, c'était le "dong", la monnaie ayant cour au sud. A l'époque, un dollar Américain valait environ onze mille dong Vietnamiens. Et sur certains tracts, les sommes étaient exprimées en "piastres", la monnaie qui avait eu cour en Indochine entre 1880 et 1954.

L'opération de récompense était aidé dans sa démarche par le JUSPAO, "Joint United State Public Affairs Office" ("Bureau des affaires publiques"). Le JUSPAO avait été créé en juillet 1965 (après 11 ans d'opérations psychologiques, toutes aussi désordonnée qu'inefficace, qui avaient commencées dès l'été 1954 au cours de la transition, après la défaite Française). Le JUSPAO était autorisé à entreprendre toutes activités de propagande visant à mettre fin à des litiges et au manque de coordination entre les Américains et les Vietnamiens et entre les organisations civiles et des organismes militaires. Le directeur du JUSPAO était un civil, Barry Zorthian (en 1965) et il devait rendre compte à la USIA, l'Agence d'information des Etats-Unis. Les opérations psychologiques faisaient partie de l'USIS, ("le Service des Informations des Etats-Unis", la branche "Outre-mer", qui dépendait de l'USIA). Le tout chapeauté par la USAID, "US Agency for International Development" ("l'agence des Etats-Unis pour le développement internationale"), qui exerçait un commandement mixte, avec les militaires du MACV, "Military Assistance Command Vietnam", par l'intermédiaire de l'ambassade Américaine.



Guide de l'opération "Chieu Hoi" du MACV, publié pour les forces armées Américaines.

Le JUSPAO organisa de vastes campagnes pour inciter les troupes Nord-Vietnamiennes à se rendre. La majeure partie de l'argent et l'attention s'est focalisée sur le "Open Arms" ("Chieu Hoi" en Vietnamien). Un programme visant à encourager le Viet-Cong à se rallier à la cause de la République du Vietnam. Commencée en 1963 et administré par le JUSPAO après sa création en 1965, la campagne "Chieu Hoi" aboutira à la publication de milliards de tracts, du placardage de millions d'affiches, d'encart dans les magazines, de distribution de dépliants, et de milliers d'heures de messages diffusaient par haut-parleurs, pour encourager la défection du Viet-Cong.

En plus de la garantie d'une amnistie et d'être bien traité, des offres de récompenses avaient été offerts et payés à des transfuges qui s'étaient rendu avec des armes. Il y avait des tarifs spéciaux pour les défections de masse. Les résultats pour la reddition de troupes, ont été très fructueux et l'opération a été prolongé jusqu'en 1969, mais a prit fin le 31 décembre 1969, officiellement en raison d'abus répétés (par exemple, ils y en avaient qui déserté pour toucher la récompense, et qui ensuite, retourné avec les troupes du nord). Et aussi tout simplement parce que cela commençait à coûter cher.




Insigne de l'opération "Chieu Hoi".

Ce seront plus de 10 milliards de tracts, qui furent largués pour la seule année 1969. En 1971, les Américains et les Sud-Vietnamiens larguèrent plus de 98 millions de tracts au-dessus du Sud-Vietnam, du Laos et du Cambodge, pour annoncer le programme de récompenses. Et plus de 32 millions de tracts au début de 1972 (on dit que l'opération "Fast Buck" a peut-être été la plus grande campagne de propagande de l'histoire).

Une offre qui s'étendit constamment au cour de la guerre.

Le système de récompenses monétaires immédiate se trouva aussi appliqué pour ceux qui aideraient tout personnel des Etats-Unis capturés ou portés disparus, en facilitant leur évasion et leur retour, en fournissant des informations, en amenant du matériel trouvé ou toute autre preuves qui prouverait, et aiderait à identifier le statut de l'Américain détenu prisonnier. Ou même ceux qui aideraient à rapatrier un ou plusieurs corps de soldats tués. En 1971, les Américains versaient l'équivalent de 1925 dollars Américains pour le retour des restes ou des informations qui conduiraient à la restitution des dépouilles et les personnes qui apporteraient une aide dans les opérations de récupération. A partir de 1972, ça sera 400 dollars Américains qui seront versé pour des actions similaires.

Au début de la guerre, le JUSPAO avait préparé une première brochure de base, la notice "SP-769" (le "SP" voulait dire "Projet Spécial" et preuve que le tract était Américain). En outre, comme il avait été souhaité que la population croit que ces tracts étaient en provenance de leur propre gouvernement, le "SP" a été ensuite rapidement retiré de la référence. Ce fût l'une des premières brochures misent en circulation. La notice SP-769 était destinée à récupérer des armes (c'était un moyen comme un autre, pour désarmer la population).

Il y eu aussi des Centre "Chieu Hoi" répandu un peu partout au Vietnam, pour recevoir les redditions ou les personnes qui amèneraient des armes. Il y avait aussi, rattaché à ces centres, des centres d'hébergements pour les déserteurs et leurs familles, le temps qu'ils trouvent à se reloger ailleurs, avec une aide financière et du matériel, s'ils le souhaitaient (évidemment, pour beaucoup dans le pays, ces personnes étant considérées comme des traîtres, elles voulaient souvent refaire leur vie dans un autre endroit).




Un centre "Chieu Hoi".


Les différents tracts, brochures, et dépliants diffusés lors de la guerre.

Il y eu de multiples tracts et brochures distribués au cour du conflit Vietnamien, il serait trop long de les expliquer tous en détail, mais en voici quelques uns.

La Brochure "SP-769":









Cette brochure représentait deux scènes sur le front. Dans la première, deux civils Vietnamiens remettaient des fusils à un soldat du Sud-Vietnam. Dans le second, ils recevaient des billets pour son armement. Le dos illustrait diverses armes et dressait la liste des prix courants que le gouvernement paierait pour ces armes. Les prix étaient:

- 800 $ pour un pistolet;
- 2000 $ pour un pistolet mitrailleur;
- 8000 à 10000 $ pour un mortier (selon la taille);
- 5000 à 6300 $ pour une mitrailleuse lourde (selon le calibre).


La Brochure "SP-3863":





Cette brochure était à destination du Viet-Cong, pour le convaincre de déserter avec ses armes. Elle montrait en couverture le fusil-mitrailleur Soviétique "RPD", qui était payé 7500 $, et des explications au dos.

En voici la traduction:

"VOUS POUVEZ UTILISER CETTE NOTICE COMME UN PASSEPORT POUR RENTRER.

SI VOUS N'AVEZ PAS CETTE NOTICE, VOUS SEREZ TOUJOURS BIEN ACCUEILLIS.

Le texte au dos, explique tout l'avantage d'un ralliement: CHAQUE RAPATRIÉ RECEVRA DU GOUVERNEMENT:

1. Bon traitement.

2. Documents de citoyenneté.

3. Des soins pour sa santé au "Centre Open Arms".

4. Une Réunion avec sa famille.

5. 30 piastres pour la nourriture chaque jour.

6. 200 piastres d'argent de poche chaque mois tout en vivant Centre "Open Arms".

7. Récompense pour les armes retournées - 500 à 7800 piastres.

8. Deux combinaisons de vêtements d'une valeur de 1.000 piastres.

9. 1.000 piastres pour le transport pour rentrer chez vous.

10. Aide pour trouver un emploi.

11. Tous rapatriés vivant dans le village "Open Arms" recevra: du ciment, des matériaux de toiture métalliques, 10.000 piastres pour payer les coûts de construction, 2.000 piastres pour le mobilier, et la fourniture de riz supplémentaire pendant six mois."


La Brochure "2500":

La notice "2500" émise par le JUSPAO, était une variante de la "3863". Elle faisait une offre en espèces pour le Viet-Cong, pour l'inciter à rentrer chez lui, dans sa famille, si elle vivait au sud. Ou encore de déserter avec les siens, s'ils vivaient au nord. La brochure montrait un Viet-Cong en pyjama noir, retrouvant sa femme et ses enfants tandis qu'un soldat Sud-Vietnamien sourit et lui tape dans le dos. Le texte était le suivant, voici la traduction:

"Soldats et Cadres du Viet-Cong et de l'Armée Nord-Vietnamienne au Sud-Vietnam. Le Gouvernement de la République accueillera les rapatriés de vos rangs dans le cadre du programme Hoi Chieu. Revenez et vous profiterez d'une vie de paix et de liberté."

Au dos, un long message, sensiblement identique à la brochure "3863":

"Le Gouvernement du Vietnam s'engage à donner à chaque rapatrié: 30 $ par jour pour l'alimentation et 200 $ chaque mois comme argent de poche, des récompenses pour les armes portées à partir de 500, jusqu'à 75 000 $, deux costumes ou 1200 $ pour les vêtements, et de financer la réinstallation avec 1000 $ pour vous et pour chaque membre de votre la famille quand ils quitteront le Centre Chieu Hoi. Les rapatriés avec leurs familles recevront aussi, 30 $ par jour pour la femme et les enfants plus âgés et 15 $ pour les jeunes enfants, 100 $ chaque mois pour chaque famille au Centre Chieu Hoi, et les rapatriés qui auront choisi de vivre dans les hameaux Chieu Hoi recevront 12000 $ et le ciment et la toiture et l'aide pour construire et meubler une maison et six mois de riz."

Le JUSPAO avait préparé une série de quatre tracts numérotés 2990 à 2992, qui offraient pour les militaires des récompenses personnelles pour avoir provoqué la reddition d'unités entières.

La Brochure "2992" était une offre spéciale. Le texte était:

"PRIX SPÉCIAL. Dans les cas où une unité militaire communiste serait convaincu à se rallier en tant que groupe, l'individu qui à inciter le groupe à se rallier recevra non seulement une récompense pour chaque individu dans l'unité, mais aussi un bonus supplémentaire. Les droits de la personne qui incitera un communiste à un ralliement ou un groupe à se rallier seront respectés et son nom ne sera pas divulguée."

Le dos de la brochure montrait deux piles de billets de banque avec le texte:

"Une unité ne sera considéré comme ayant rallié un groupe que si les conditions suivantes sont remplies: Elle doit être composée d'un minimum de trois ralliers (une escouade). Ils doivent tous être de la même unité. Ils doivent se rassembler dans le même temps. Si l'unité est plus grande qu'une escouade, alors au moins les deux tiers de son effectif de commandement doivent l'accompagner ainsi que deux-tiers de ses membres combattants."

La Brochure "2993" était identique à la "2992", mais elle était à destination des civils.

Et les deux brochures prévoyaient un tarif spécial pour avoir provoqué la défection de Cadres du parti Communiste: 250000 $ pour un Secrétaire Régional; 120000 $ pour un délégué de province; 64000 $ pour un Commissaire Général des affaires de District et 36000 $ pour un délégué de village.

La Brochure "6-083-68".

Le 6ème PSYOP Battallion s'était lui aussi occupé de la préparation de tracts (comme d'ailleurs plusieurs autres bataillons des opérations psychologiques). L'un des plus intéressant était une offre pour capturer un leader Viet-Cong, nommé Tam Nui, recherché pour terrorisme. La brochure avait un dessin de Tam Nui sur le devant et le texte:

"Jusqu'à 50.000 $ de récompense. Nguyen Van Lac, alias Tam Nui. 53 ans, 1 mètre 68 de haut, armé d'un pistolet. Il est généralement accompagné par un garde du corps et 30 hommes est souvent dans ou près de Ap 6 Chanh (la Plantation Michelin)."

Texte sur le dos était:

"Les Forces Alliées au Dau Tieng paieront jusqu'à 50 000 $ pour obtenir des renseignements qui conduiront à l'arrestation de Nguyen Van Lac, alias Tam Nui, chef de district assistant, du districtTri Tam. Tam Nui s'est montré être un ennemi du peuple vietnamien par l'illégalité de ses activités terroristes dans Tieng Dan et la plantation Michelin.

La personne qui fournira des informations qui conduiront à l'arrestation de Tam Nui recevra une récompense en argent qui pourrait lui fournir l'occasion de démarrer une nouvelle entreprise et une nouvelle vie. S'il le désire, le bénéficiaire pourra également se voir fournir le transport pour lui-même, sa famille et les biens du ménage pour se réinstaller n'importe où, à Binh Duong, Tay Ninh, Hau Nghia ou dans les provinces de Gia Dinh ou à Saigon."

En anglais et en vietnamien: "L'individu porteur de cette notice contient des informations sur les hommes cadres Viet-Cong. Emmenez-le immédiatement à la brigade S-2."

Il faut noter que plusieurs divisions de combat, comme par exemple la 101ème Airborne ou la 25ème division d'infanterie, publièrent elles-aussi des tracts auprès de la population, dans le but d'obtenir des informations sur: "les mines terrestres, les dépôts des forces communistes, les tunnels, les caches d'armes, les pièges et où se produisent les embuscades." Et ce, contre paiement, si l'information était vérifiée.

Le principe de récompense fût reprit dans les années quatre-vingt, dans l'espoir qu'il pourrait permettre de retrouver des prisonniers Américains, qui seraient encore détenus de nos jours.

En 1987, le POW-MIA, "Prisonner of War - Missing in Action" (l'association des prisonniers de guerre et des disparu en service), avec l'accord du ministère de la Défense, lança une offre pour la libération de prisonniers Américains, encore détenu au Vietnam. Le financement de l'offre a était fournie par 21 membres Républicains du Congrès, et d'anciens prisonniers de guerre. Comme le capitaine de vaisseau Eugene McDaniel, Billy Hendon, ancien membre du Congrès de Caroline du Nord, et les propriétaires de la société Charlotte Motor Speedway. En tout, chacun avait promis de contribuer à hauteur de cent mille dollars. Cela fait 2,4 millions.





La récompense sera accordée à tout citoyen ou groupe de citoyens du Vietnam, du Laos ou du Cambodge qui libérerait un prisonnier de guerre Américain détenu contre son gré au Vietnam, au Laos ou au Cambodge et livrerait le prisonnier aux autorités Américaines.

La récompense ne sera versée que si le prisonnier Américain est remis dans une installation officielle du gouvernement des Etats-Unis. Les installations définies comprennent, entre-autres, l'ambassade Américaine et le bureau Américain du MIA à Hanoï au Vietnam, l'ambassade Américaine et bureau Américain du MIA à Vientiane, au Laos, l'ambassade Américaine et le bureau Américain du MIA à Phnom Penh, l'ambassade Américaine et le bureau Américain du MIA à Bangkok, en Thaïlande. Les ambassades Américaines en Chine, en Birmanie, en Malaisie, à Singapour, en Indonésie, à Brunei, aux Philippines, à Taiwan ou à Hong Kong et tous navires de l'US Navy, mouillant dans ces régions.

La récompense ne sera versée que si le prisonnier Américain figure sur la liste officielle du gouvernement Américain, répertoriant le "personnel des Etats-Unis non comptabilisée en Asie du Sud." (en fait, la liste de tous les disparus et les prisonniers non restitués après la guerre).

La récompense ne sera versée qu'après que de nombreuses entrevues auront été menées par les autorités militaires Américaines et les représentants autorisés du POW-MIA, qui sont des experts dans le domaine de prisonniers et disparus en Asie du Sud.

Si la personne libère plus d'un détenu des Etats-Unis, seulement 2,5 millions de dollars seront versée. En d'autres termes, quelque soit le nombre de prisonniers libérés, la personne ne touchera pas plus. Cela récompensera plus le geste en lui-même, que la valeur propre et réelle, du (ou des) prisonnier récupéré.

L'offre de récompense se présente sous forme d'un dépliant. Il y a quatre dessins sur un côté. Le premier montre un prisonnier Américain détenu par une armée laotienne, identifiés par le drapeau de la République démocratique populaire du Laos, dessus de lui. Dans la deuxième photo l'évasion de l'Américain, emmené par un garde amicale, alors que la sentinelle s'est endormie. Dans la troisième image, ils passent la frontière entre le Laos et la Thaïlande, identifié par le drapeau du Royaume de Thaïlande sur l'autre rive. Dans l'image finale, les Américains récompensent le Laotien avec l'or. La légende du texte en laotien est: "Amenez un pilote Américain pour sa sécurité et vous recevrez un énorme prix en retour."

La même organisation a également préparé des étiquettes de récompense, qui étaient collées sur des billets Soviétiques, des Roubles (exprès pour attirer l'attention) et qui furent diffusés au Vietnam et au Laos. Par exemple, un billet de 5 Roubles de 1961, porte une étiquette avec le texte en anglais et en Vietnamien: "2.400.000 $ de récompense pour les prisonniers de guerre Américains livrés à la Croix-Rouge internationale."

A ce jour, aucun prisonniers n'a était récupéré.

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LE PROJET MANHATTAN

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Le Programme des Etats-Unis pour fabriquer une bombe atomique.

Roosevelt autorisa la recherche pour le développement d'une bombe atomique, dès le 9 octobre 1941 et l'utilisation du complexe du "Manhattan Engineering District", le 6 décembre 1941.
Le 17 septembre 1942, le général Leslie Groves sera choisit par le Secrétaire d'Etat à la Guerre pour être nommé à la tête du programme. Groves va se retrouver responsable d'un groupe de techniciens et de savants, parmi lesquels de nombreux émigrés venus d'Europe (dont plusieurs prix Nobel). Le programme prit le nom de code de "Projet Manhattan".

Le projet sera épaulé par l'Office of Scientific Research and Development (OSRD), qui avait été créé le 28 juin 1941, pour "coordonner, superviser et conduire la recherche scientifique sur les problèmes sous-jacents à la conception, à la production et à l'utilisation des mécanismes et dispositifs militaires".

La première mesure du programme sera de centraliser les centres de recherches, qui étaient alors situées dans quatre endroits différents: les universités de Columbia, de Princeton, de Chicago et de Berkeley. Les objectifs du programme avait été définis en trois points:

1- En juillet 1942, avoir l'assurance de la possibilité d'une réaction en chaîne;

2- En janvier 1943, avoir un test d'une première réaction en chaîne;

3- En janvier 1945, pouvoir construire d'une bombe atomique.

Parallèlement à cette recherche sur la réaction nucléaire elle-même, des savants sous la direction du professeur Robert Oppenheimer se livraient, à Los Alamos (au Nouveau-Mexique, près de Santa Fé), à l'étude de l'architecture de la bombe proprement dite. Los Alamos était une immense infrastructure qui avait était construite de toutes pièces par l'armée en plein désert. Là travaillèrent des centaines de physiciens (dont plus de 20 prix Nobel), ainsi que près de 2000 techniciens et chercheurs. Ils travaillèrent dans le plus grand secret.

Les pilotes choisit pour larguer la bombe atomique étaient entraînés à la base de Wendover, dans l'Utah.

Les éléments indispensables pour obtenir une explosion nucléaire.

1- Avoir l'assurance d'obtenir une réaction en chaine.

Selon la théorie de la relativité, il fallait trouver un élément qui utiliserait la très puissante énergie libérée par la fission nucléaire, pour pouvoir en faire une bombe. Cet élément devait répondre à deux impératifs, être simple à produire et permettre une production en quantité suffisante. Deux possibilités existaient pour arriver à ce résultat:

- Celle de l'uranium: On savait que le minerai d'uranium contenait les "isotopes" 234, 235 et 238. Seul le 235 pouvait servir à une "fission". Mais le minerai de base était rare, et il fallait d'abord le séparer de l'uranium 238 (inutilisable pour faire une bombe). Cette intervention paraissait alors extrêmement difficile.

- Celle du plutonium: Sa création avait été récemment découverte (il n'existe à l'état naturel qu'en quantité infinitésimale), il pouvait être obtenu en irradiant de l'uranium 238. Mais le problème était que le procédé en donnait en définitive très peu. Il fallait réussir à en produire en quantité suffisante.

Tous les principes théoriques pour avoir une réaction en chaîne avaient été étudiés. Et en mars 1941, on pût lire dans un rapport: "La première vérification de la théorie nous a donné une réponse totalement positive; de ce fait, l'ensemble du projet paraît réalisable, à la condition que les problèmes techniques de séparation isotopique soient résolus d'une façon satisfaisante." Le dernier obstacle était la production en quantité suffisante d'un matériau fissile.

Après avoir observé, en théorie, qu'une telle réaction était possible, il fallait maintenant la reproduire dans la réalité. L'expérience eu lieu le 2 décembre 1942. A Chicago, Fermi construisit la première pile atomique du monde qui produisit par elle-même, de l'énergie grâce à la réaction en chaîne. C'était la première réaction en chaîne contrôlée. Celle-ci permit la production d'un demi-watt d'énergie, ce qui était très peu. Mais la possibilité, démontrée expérimentalement, montrait que la bombe était à leur portée.

2- Avoir suffisamment de matériaux "fissiles".

Néanmoins, il y avait toujours le problème de la production de matériaux fissiles. Il fallait construire des usines pour d'une part, faire la séparation de l'uranium 235, du minerai brut d'uranium (qui contient 99,3% d'uranium 238), et d'autre part, réussir une création de plutonium à partir de l'uranium 238 ainsi obtenu. Il fallait réussir à produire une quantité suffisante de matières fissiles. Il y eu la construction de deux énormes complexes industriels pour cela:

L'un à Oak Ridge, dans le Tennessee, pour la production d'uranium 235. On y construisit des énormes filtres (l'usine "K-25") dans lesquels seul le petit uranium 235 pouvait passer, pour le séparer de l'uranium 238 (par diffusion gazeuse d'hexafluorure d'uranium).

L'autre à Hanford, sur les bords de Columbia, dans l'Etat de Washington. Complètement fermé sur l'extérieur, se présentait comme un bloc de béton de 250 m de long et 30 m de haut (l'usine "Y-12"). On y séparait aussi l'uranium 235 du 238 (par séparation électromagnétique).

Une fois obtenu les deux isotopes différents, l'uranium 235 pouvait servir comme combustible pour une bombe, et l'uranium 238, pouvait servir à obtenir du plutonium 239 (après irradiation dans un réacteur et quelques jours de désintégration radioactive).

Les deux ensembles d'extraction fonctionnèrent durant toute la durée du projet Manhattan.

Un cruel manque d'uranium.

Les physiciens et les ingénieurs avançaient relativement bien dans leur recherche, cependant, un problème récurent existait toujours, celui du manque de minerai d'uranium.

L'uranium de base était une nécessité absolue, il en fallait entre 10 et 100 kg, d'après les premières estimations (de 1942), et la masse critique nécessaire d'après des calculs plus précis, était de 50 kg minimum.

Une note interne au Projet Manhattan du 28 décembre 1944, de Eric de Jette, le métallurgiste en chef de Los Alamos, indiquait un grave problème de manque d'uranium. Tout comme d'ailleurs un memorendum du 3 mars 1945 du sénateur James Byrnes, à l'attention du président Roosevelt (document ci-dessous). Le Projet Manhattan était loin d'avoir la masse critique nécessaire pour fabriquer une bombe à l'uranium.



L'absence d'un stock suffisant devait être compensé, par Fermi qui avait réussit en décembre 1942 dans la construction du premier réacteur atomique. Ce succès a incité le projet à envisager la possibilité d'une bombe au plutonium. Certains des précieux matériaux d'uranium 235 sortant de Oak Ridge, furent donc utilisé comme matières premières pour la transmutation en plutonium 239, dans le réacteur surgénérateur de Handford, construit à cet effet.

Ainsi, une partie des stocks d'uranium fissile avait été volontairement détourné pour la production de plutonium. La décision était logique et simple. Pour une même quantité, le plutonium engendre plus de bombes que ne le permet l'uranium. Il y eu donc un plan pour convertir de l'uranium en plutonium, pour avoir le plus de bombes possible, avec la même quantité de matière.

Mais en décembre 1944, après avoir poursuivi les deux options, le général Leslie Groves devait prendre la décision, soit ils poursuivaient vers la bombe à l'uranium, soit celle au plutonium. D'autant plus que, à la lecture des rapports de renseignement, les Allemands étaient proche d'avoir une bombe, eux-aussi. Malgré tous les succès militaires Alliés, tout cela aurait pût être remit en question, si la course à la bombe pouvait encore être gagnée par les Allemands. Avec son stock d'uranium déjà diminué par la décision de développer plus de plutonium pour une bombe au plutonium (la quantité étant bien inférieur à celle nécessaire pour une bombe atomique à l'uranium), l'entreprise semblait être destiné à échouer.

Alors que le Projet Manhattan peine a trouver une grande quantité d'uranium brut nécessaire, huit mois plus tard, la première bombe (à l'uranium 235) était malgré tout larguée sur Hiroshima. Comment ont-ils réussi cet exploit, alors qu'après trois ans, ils avaient seulement produit, moitié-moins que l'approvisionnement nécessaire, pour pouvoir disposer d'une masse critique?

Le projet Manhattan étant incapable de disposer de suffisamment d'uranium 235 (et donc de produire assez de plutonium 239) en quelques mois seulement, ses stock ont certainement étaient complétés par des sources extérieurs, et il n'y avait qu'un seul autre pays, disposant de la technologie et des ressources nécessaires pour entreprendre un programme identique, c'était l'Allemagne nazie.

La bombe atomique Allemande et l'étrange disparition de l'uranium nazi.

L'Allemagne avait perdu de grandes quantités d'uranium dans les derniers jours, avant et immédiatement après la fin de la guerre. Mais le problème dans le cas de l'Allemagne, et aussi le plus étrange, c'est qu'il ne manquait pas quelques dizaines de kilos, mais plusieurs tonnes!

De juin 1940 à la fin de la guerre, l'Allemagne disposait de 3500 tonnes de composés d'uranium en Belgique (provenant principalement des mines du Congo Belge), qui furent stockées dans les mines de sel de Strassfurt, en Allemagne. Le 17 avril 1945, alors que la guerre allait bientôt prendre fin, les Américains récupérèrent quelques 1100 tonnes de minerai d'uranium à Strassfurt. (Lansdale, un des officiers qui participa à la découverte de l'uranium, le confirmera dans une interview pour le New York Times, quelques années avant sa mort).

Mais sur les 3500 tonnes au total, (avec seulement 1100 tonnes récupérées), cela nous donne 2400 tonnes de minerai d'uranium, qui manque. Une bonne partie à dût servir pour être traité et enrichi.

A l'été 1941, l'Allemagne avait déjà raffiné 600 tonnes d'uranium sous forme d'oxyde, sous la forme requise pour pouvoir ioniser le matériau dans un gaz, forme sous laquelle les isotopes d'uranium pourraient alors être un support magnétique ou thermique séparés ou l'oxyde pourrait être réduit en métal pour une pile pour alimenter un réacteur. En fait, le professeur Dr. Riehl, qui était responsable de l'uranium dans toute l'Allemagne au cours de la guerre, dira que le chiffre était beaucoup plus élevé.

Pour créer soit une bombe à l'uranium, soit au plutonium, l'uranium doit être réduit en métal à un certain point. Dans le cas du plutonium, l'U238 est métallisé (pour pouvoir ensuite l'irradier pour en faire du plutonium 239). Pour une bombe à l'uranium, c'est de l'U235 qui est métallisée. En raison des difficultés dût aux caractéristiques de l'uranium, ce processus métallurgique est une question délicate. Les Etats-Unis, aux prises avec ce problème, n'avait pas encore réussi à réduire l'uranium sous forme métallique en quantités suffisantes à la fin de 1942. Les techniciens Allemands, dès 1940, avaient déjà traité 280,60 kg d'uranium, plus d'un quart de tonne.

Les Allemands possédaient un énorme stock d'uranium métallique. Mais qu'en était-il de l'isotope?Etait-ce de l'U238, obtenu suite à l'enrichissement et la séparation de l'U235, et était-il destiné a être utilisé comme matière première pour un réacteur, pour être transformé en plutonium 239, ou alors s'agissait-il déjà d'U235, le matériel nécessaire pour une bombe atomique à l'uranium?

Dans tous les cas, ces chiffres suggèrent que les Allemands étaient nettement en avance sur les Alliés en ce qui concerne l'enrichissement de l'uranium et par conséquent, en avance dans la fabrication d'une bombe atomique proprement-dite. Alors, où est passé cet uranium manquant?

Le sous-marin U-234, et sa précieuse cargaison.

La réponse de ce qui est advenu de l'uranium, on la trouve en partie lorsque l'on s'intéresse à un sous-marin, le "U-234", qui se rendra aux Américains le 14 mai 1945 (suite à l'ordre reçu le 10 mai, pour tous les U-Boat de se rendre). L'histoire de l'U-234 est bien connu (les documents déclassifiés ne manque pas). Et bien sûr, selon l'histoire officielle, il n'aurait aucun rapport avec la bombe atomique Américaine. Et bien, rien de tout cela ne pourrait être plus éloigné de la vérité.

Le U-234 était un grand modèle de sous-marin (type "XB"), qui assurait la pose de mines sous-marines et il avait été aussi adopté en tant que "sous-marin cargo", pour transporter des cargaisons en quantités importantes. (Le U-234 sera équipé du "schnorchel" en novembre 1944).

Voyons la cargaison de l'U-234, qui avait quitté la Norvège et était en route vers le Japon:

- Deux officiers Japonais (qui se suicidèrent lorsqu'ils apprirent la reddition du sous-marin): Le colonel de l'armée de l'air Genzo Shosi, et le Capitaine de vaisseau de la marine Hideo Tomonaga;
- Le général de la Luftwaffe Ulrich Kessler, envoyé pour aider les Japonnais à organiser leur défense contre les raids aériens, avec deux autres officiers de la Luftwaffe. Enrich Menzel, un ingénieur spécialiste en communication et en radar et deux mécaniciens de chez Messerschmidt, August Brigewald et Franz Ruff;

- Des éléments du chasseur à réaction ME-262 et de l'avion-fusée ME-163 "Komet";

- Des fusibles "infra-rouge" et leur inventeur, le Dr Heinz Schilcke;

- 80 cylindres d'or, répartie dans des bonbonnes doublées au plomb et étanches, représentant en tout 560 kg d'oxyde d'uranium.

- Plusieurs caisses en bois, contenant des barriques scellées remplies "d'eau lourde" (que l'on utilise pour refroidir les réacteurs nucléaire). Et des plans de la fusée V-2.




Le général Kessler, photographié lord sa descente à terre, à Portsmouth en Angleterre.



L'utilisation de cylindres en or est explicable par le fait que l'uranium, est un métal hautement corrosif, et il est facilement contaminée si il entre en contact avec d'autres éléments instables. Et l'or, a des propriétés d'isolation aussi efficaces que le plomb, contre la radioactivité. Et contrairement au plomb, c'est un élément très pur et stable, c'est donc un élément de choix lors du stockage pendant de longues périodes, pour l'expédition d'uranium pur, hautement enrichi. Ainsi, l'oxyde d'uranium à bord de U-234 (document ci-dessous) était bien de l'uranium enrichi, et le plus probable, hautement enrichi. La dernière étape, peut-être, avant d'être réduit à la métallisation, pour pouvoir ensuite alimenter un réacteur.





La cargaison de l'U-234 était si sensible ("tout le contenu de l'U-234 est d'une importance vitale pour la guerre dans le Pacifique", document ci-dessous), que lorsque l'US Navy établie l'inventaire de la cargaison du sous-marin le 16 juin 1945, et bien à son retour a terre, l'oxyde d'uranium avait entièrement disparu de la liste de l'inventaire initial, fait lors de la prise du sous-marin. Et dans le même temps, l'uranium enrichi dans le projet Manhattan, aura lui quasiment doublé. Cela est très suspect, car en mars 1945, le métallurgiste en chef du laboratoire de Los Alamos s'inquiétait de l'échec du projet, dût au manque de matière fissile, qui indiquait que le stock d'uranium 235 était loin de la masse critique nécessaire.






On peut penser que l'uranium utilisait pour fabriquer les bombes atomiques dans le projet Manhattan était d'origine Allemande, ce qui signifie aussi que le projet de bombe atomique de l'Allemagne nazie était beaucoup plus en avance, sur celui des Alliés, que ce que l'on prétend habituellement.

Il y avait aussi les fusibles trouvés (servant à la mise à feu d'une bombe atomique), avec leur inventeur, le Dr Heinz Schilcke. A ce sujet, le premier essai à Trinity, de la bombe au Nouveau-Mexique, il y eu une modification de conception, qui avait été introduite dans le dispositif de déclenchement de l'implosion. Le "rayonnement de ventilation, permettant au rayonnement du noyau de plutonium de s'échapper et de se réfléchir aux alentours des réflecteurs entourant le détonateur, a été lancé, à quelques milliardièmes de seconde après le début de la compression".

Il n'existe aucun moyen possible d'expliquer, à un moment aussi cruciale, cette ultime modification, juste avant l'essai, autrement que par l'incorporation de fusibles de Schlicke, dans la conception finale de la bombe Américaine.

A l'appui de cette hypothèse, il y eu un message du 25 mai 1945, arrivait à Portsmouth (New Hampshire) où l'U-234 avait été amené après sa capture, indiquant que le Dr. Schlicke, désormais prisonnier de guerre, serait accompagné par trois officiers de la Navy, pour l'amener à Washington en avion, pour y donner un maximum d'informations au sujet des fusibles (document ci-dessous). Le Dr. Schlicke aurait été appelé à parler des fusibles, à la demande d'un certain M. Alvarez, qui semble être en fait le Dr. Luis Alvarez, un scientifique du projet Manhattan (l'homme qui, selon l'histoire officielle, a résolu le problème de la fusion de la bombe au plutonium).







Il semblerait donc que la prise de l'U-234 par les Américains en 1945, permit au Projet Manhattan de résoudre ses deux plus grands problèmes: les réserves insuffisantes d'uranium, et le manque de connaissances suffisantes au sujet de la fusion, pour faire fonctionner une bombe au plutonium (l'arrivée des fusibles auraient donc résolu le problème). L'idée reçue, propagée depuis toujours, comme quoi les Allemands auraient été très en retard sur les Alliés, dans leur course à l'arme atomique, et incapable de fabriquer la bombe, est tout simplement un mensonge délibéré.

D'ailleurs, l'U-234 et son uranium étaient connu dès 1945 et il y eu même un article dans la presse de l'époque (photo ci-dessous), sur la reddition de l'U-234, titrant: "Un navire de guerre capture un général" - "Le destroyer d'escorte USS Sutton a intercepté le sous-marin Allemand U-234 en route pour le Japon avec un général Allemand, de l'uranium pour une utilisation pour expérimenter une bombe atomique ainsi que les membres d'une mission militaire, après le VE Day."... et aussi "...des plans de la fusée V-2...". (Le "VE Day", veut dire "Victory in Europe Day", c'est comme ça que les Américains appellent le 8 mai 1945, en fait, ils emploi l'expression "après le VE Day", pour ne pas donner la date exacte de la prise du sous-marin).





La mission de l'U-234 et de sa cargaison soulève des questions sur les échanges de personnels et de technologies (l'échange de technologie se faisant dans les deux sens) auquel se livrèrent durant toute la guerre, l'Allemagne et le Japon.

L'aboutissement de ses recherches pour une bombe atomique, sera bien sûr le largage de la première bombe (à l'uranium 235), surnommée "Little Boy", sur Hiroshima le 16 août 1945, causant 70000 morts.




Longueur: 3 mètres;
Diamètre: 71 centimètres;
Poids: 4,4 tonnes;
Charge nucléaire: 15 Kilos-tonnes.

La ville d'Hiroshima avant le bombardement (maquette au musée d'Hiroshima):


La ville d'Hiroshima après le bombardement (seuls les bâtiment en béton sont resté debout):




Et deux jours plus tard, la seconde bombe (au plutonium 239), surnommée "Fat Man", sur Nagazaki le 18 août 1945, causant 40000 morts.



Longueur: 3,25 mètres;
Diamètre: 1,52 mètres;
Poids: 4,6 tonnes;
Charge nucléaire: 22 Kilos-tonnes.


Les Américains étaient-ils vraiment obliger d'utiliser l'arme nucléaire contre le Japon ?

Les bombardements atomiques sur le Japon étaient inutiles au sens "militaire" du terme (vu qu'ils bombardèrent des populations civiles et non des positions purement militaires), et la décision, à plus un rapport avec le besoin d'une "projection de la puissance et de l'influence Américaine" sur le reste du monde, qu'autre chose.

Le président Franklin Roosevelt avait reçu le chercheur Albert Einstein, qui était le représentant d'un groupe de physiciens. Ces hommes demandèrent à Roosevelt de ne pas utiliser la bombe.

La guerre prit fin en Europe avant que la bombe ne fût opérationnelle, donc son utilisation contre l'Allemagne n'avait plus lieu d'être. Cela laissa les combats dans le Pacifique comme étant la seule zone de guerre et le seul endroit possible pour tester la bombe en conditions réelles.

L'histoire officielle disant que les Japonais refusaient obstinément de se rendre, que leur nation était dominée par une clique militaire qui voulait pousser le pays à se battre jusqu'au dernier homme, et qu'en conséquence l'invasion des îles Japonaises serait nécessaire pour mettre fin à la guerre. Une telle invasion aurait coûtée, au moins un million de vies et aurait prit plusieurs mois de durs combats. Mais nous savons aujourd'hui, que le Japon était effectivement prêt à se rendre et avait déjà approcher différentes représentations diplomatiques étrangères, en vu d'une reddition par ses diplomates présents au Vatican, au Portugal, en Suède et à Moscou (depuis Pearl Harbor, du fait de l'entrée en guerre, il faut savoir qu'il n'y a plus aucune ambassade du Japon aux Etats-Unis).

Un geste avait été prit par l'empereur du Japon lui-même, avec l'ordre de transmettre à l'URSS, la demande personnelle de l'empereur, d'accepter son représentant le prince Konoye pour étudier une reddition. L'empereur demandait en fait l'appui de l'URSS, pour obtenir une reddition honorable (à cette époque, l'URSS n'a pas encore déclaré la guerre au Japon). Grâce à "Enigma", les Etats-Unis pouvaient déchiffrer systématiquement les communications nippones et lire les messages diplomatiques et militaires et étaient au courant des initiatives de paix et de la situation désastreuse du Japon en 1945. L'étude du renseignement stratégique de l'armée Américaine, a démontrée que le Japon se rendrait vraisemblablement dans quelques mois, et que l'invasion n'était pas nécessaire. Le Japon était coupé de ses autres forces sur le continent asiatique et ne pouvait donc compter sur des renforts. Le pays avait été réduit à un niveaux de famine désastreux par le blocus. Sa marine avait été détruite et sa capacité industrielle était alors à peu près inexistante, après avoir été bombardé régulièrement.

Les conditions que voulaient les Américains, consistaient en une reddition "inconditionnel" (ou "sans conditions"). L'expression elle-même n'avait jamais été définie clairement et était née avec un discours prononcé par Roosevelt, après Pearl Harbor en 1941. Bien qu'apprécié par le public, parmi les dirigeants militaires, cette expression vint rapidement à être considéré comme une chose qui pousserait à la résistance et prolongerait la guerre inutilement.

Fin 1944, il y avait déjà eu des réunions pour définir les termes exactes de la reddition du Japon, y compris une clause pour le maintien de l'empereur. Les débuts de tentatives de pourparlers, intercepté et décodé, et des rapports de renseignement (à partir du 13 juillet 1945) indiquaient que les Japonais accepteraient toutes les conditions, à la seule exception du rang de l'Empereur, qui pour le Japon n'était pas négociable. Il était clairement entendu que le Japon ne se rendrait pas sans l'assurance que l'empereur resterait à son poste, et ils avaient besoin de lui et de sa coopération après-guerre, pour une occupation sans heurts. Byrnes ne voulait pas que la guerre se termine toute de suite, son objectif était de continuer la guerre assez longtemps pour utiliser la bombe, de manière aussi sanglante et impressionnante que possible, pour avoir un effet psychologique sur l'ensemble du monde.

Les avis transmis à Truman par les généraux de l'US Army Marshall, Eisenhower et MacArthur; de l'US Air Force par les généraux Le May, Spaatz, et Arnold; pour l'US Navy, par les amiraux Nimitz, Leahy, et le secrétaire de la Marine James Forrestal, le secrétaire à la Guerre Stimson, le secrétaire d'Etat Grew, conseillaient à Truman de ne pas utiliser la bombe, de ne pas envahir le Japon, et d'adoucir la "reddition inconditionnelle", en quelque chose de plus acceptable. Ces voix avaient largement convaincu le président. Mais Jimmy F. Byrnes eu le dernier mot et une influence décisive sur Truman, qui changea d'avis et autorisera l'usage de la bombe. Pour expliquer ce renversement de politique, il faut s'intéresser aux rapports entre les deux hommes.

Truman avait nommé Byrnes comme secrétaire d'Etat à la mi-1945. Byrnes avait été un ami proche et un mentor de Truman à partir l'entrée en politique de ce dernier depuis de nombreuses années, et avait été aussi un associé de Roosevelt. Il avait pris Truman sous son aile personnelle et avait influencé son succès politique. La sélection en 1944 du colistier du Roosevelt tomba sur Truman presque par hasard, et qu'il aurait dût aller plutôt à Byrnes. L'accession à la présidence de Roosevelt avait laissé Truman avec des sentiments de doute, de confusion et un besoin de se tourner vers Byrnes, pour l'aider à formuler des politiques. Truman estimé qu'il devait beaucoup à Byrnes et qu'il avait besoin de ses conseils. Ainsi, l'influence décisive de Byrnes sur Truman n'est pas si surprenante.

En 1945, il était devenu clair pour les Américains que les Russes allaient être très difficiles à impressionner. Ils étaient déjà en train de façonner l'Europe pour répondre à leurs propres conceptions, et avaient aussi des plans pour l'Asie, surtout après leur déclaration de guerre au Japon et l'imminence de l'invasion de la Mandchourie.

Le développement d'une nouvelle "super-arme" par l'Amérique, offrait une solution possible à ces problèmes. Ils pensaient que les Soviétiques ne serait impressionné par elle, que si la bombe était effectivement utilisée au combat. Elle devraient être utilisée d'une manière vraiment spectaculaire, et l'effet maximum, ne pourrait être atteint que grâce à son utilisation sans préavis et de préférence sur une ville. L'utilisation de la bombe est ainsi devenu plus politique que militaire. En espérant infléchir la politique Soviétique en Europe et en Asie. Et aussi de se démarquer, de l'autre "grande puissance".

La réunion de Potsdam avec les "trois grands" (USA, URSS et Angleterre) a été reportée jusqu'à ce que l'Amérique puisse tester la bombe atomique. Les rapports montrant que les résultats étaient supérieur à ceux espéré, Truman a immédiatement prit une ligne plus ferme avec l'URSS et pris la décision finale d'utiliser la bombe sur le Japon. Utilisation de la bombe, serviraient à contrer la superpuissance émergente qui pourrait remettre en cause les Etats-Unis dans les affaires mondiales.

L'effet n'aura finalement pas été aussi fort et l'impact psychologique sur les Russes a été limité. Ils ont continué leur politique. Loin de "tenir" les Soviétiques, ces derniers sont devenus plus concurrentiel, une "guerre froide" commença et le monde se divisa en deux principaux camps (les deux blocs "Est-Ouest") qui seront engagés dans une course à l'armement.

La réunion qui décida peut être, du sort du Japon.

En mai 1945, les "architectes de la stratégie de l'après-guerre", se réunirent à San Francisco à l'Hôtel Palace pour rédiger la Charte des Nations Unies. Le chef de la délégation Américaine, le secrétaire d'état Edward Stettinius, aurait convoqué pour une réunion ses principaux conseillers, Alger Hiss, représentant le président des Etats-Unis, John Foster Dulles, du cabinet d'avocats de Wall Street, "Sullivan and Cromwell". Afin de discuter de la question urgente, que les Japonais étaient disposé à demander la paix et que la bombe atomique ne serait pas prête avant plusieurs mois. Et la conversation suivante aurait eu lieu entre les personnes présentes:

"Nous avons déjà perdu l'Allemagne," dit Stettinius, "si le Japon tire sa révérence, nous n'aurons plus une population qui vive pour pouvoir tester la bombe." "Mais, Monsieur le Secrétaire", a déclaré Alger Hiss, "nul ne peut ignorer la terrible puissance de cette arme." "Néanmoins", ajouta Stettinius, "notre programme de l'après-guerre dépend de notre capacité à être terrifiant dans le monde avec la bombe atomique."... ..."Ensuite, il faut les garder dans la guerre jusqu'à ce que la bombe soit prête". "Cela ne pose aucun problème. Capitulation sans condition", dira John Foster Dulles. "Ils ne seront pas d'accord avec cela", répondit Stettinius, "ils ont juré de protéger l'empereur." "Exactement", dira John Foster Dulles, "Gardez le Japon dans la guerre encore trois mois, et nous pourrons utiliser la bombe sur leurs villes, nous allons mettre fin à cette guerre avec la peur de tous les peuples du monde, qui sera ensuite obliger de se plier à notre volonté".

Le 1er août 1946, le "Atomic Energy Act", transféra l'ensemble des activités du projet Manhattan à la "Atomic Energy Commission", la Commission à l'énergie atomique nouvellement créée. Le "Manhattan Engineer District" sera démantelé le 15 août, et les activités du "Office of Scientific Research and Development" seront transférées au Département de la Défense le 31 décembre 1947. L'ère du nucléaire venait de commencer.

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