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lundi 8 septembre 2025

À son tour, la Belgique instaure un service militaire volontaire

 

Après la fin de la Guerre froide, comme de nombreux pays européens, le gouvernement belge décida de suspendre – et non de supprimer – le service militaire obligatoire, les 819 derniers conscrits ayant été rendus à la vie civile le 28 février 1995. Trente ans plus tard, la question de savoir s’il faut le rétablir ou non se pose. Pas seulement en Belgique d’ailleurs puisque le retour de la conscription fait débat en Allemagne et même en France.

Cela étant, fin août, le ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius a réussi à faire passer une première étape à son projet de service militaire volontaire, lequel doit maintenant être examiné par le Bundestag [chambre basse du Parlement]. L’objectif est de permettre à la Bundeswehr de compter au moins 260 000 soldats à l’horizon 2030 [voire 460 000 avec les réservistes].

Dans le détail, les jeunes allemands âgés de moins de vingt-cinq ans devront obligatoirement renseigner un questionnaire et préciser s’ils sont volontaires pour effectuer un service militaire pendant au moins six mois. Afin de tenir les objectifs en matière de recrutement, des mesures particulièrement incitatives leur seront proposées, dont une solde mensuelle de 2 300 euros. Si le nombre de recrues est insuffisant et « si la situation en matière de politique de défense exige une expansion à court terme des forces armées », alors Berlin ne s’interdit pas de rétablir la conscription.

La Belgique a adopté un principe identique, à la différence qu’un retour éventuel du service militaire obligatoire n’est pas envisagé pour le moment.

Ainsi, dès le mois de novembre, les jeunes gens âgés de 17 ans recevront un courrier pour les informer de la possibilité d’effectuer un service militaire volontaire pendant un an. Dans le même temps, des « séances d’information » se tiendront dans chaque province du pays, explique l’agence Belga. Puis, à partir du 1er janvier 2026, ceux qui seront intéressés pourront se faire connaître auprès de la Défense belge. Dans un premier temps, 500 seront sélectionnés pour ensuite suivre une formation militaire. Durant leur période, ils percevront une solde de 2 000 euros par mois. De quoi intéresser au moins 3 500 candidats…

Ce dispositif prendra ensuite de plus en plus d’ampleur car 1 000 places seront ouvertes en 2027, l’objectif étant d’atteindre progressivement le nombre 7 000 appelés à terme.

« En novembre, tous les jeunes de 17 ans – environ 130 000 – recevront une invitation. Ceux qui auront pris goût à l’expérience pourront rester réservistes, passer vers une fonction dans le cadre actif ou poursuivre ailleurs avec une excellente base », a commenté Theo Francken, le ministre belge de la Défense.

Au-delà de ce service militaire volontaire, la Défense belge a l’intention de recruter 2 800 militaires, 1 050 réservistes et 960 civils en 2026. « D’ici dix ans, la Défense entend doubler ses effectifs pour atteindre 34 500 militaires, 12 800 réservistes et 8 500 civils », rappelle Belga.

« Nous allons redonner à la Défense sa force et son efficacité. Cela signifie que nous avons besoin de beaucoup de nouveaux collaborateurs. Les ambitions sont élevées, mais réalistes. L’intérêt est vif : nous recevons en moyenne quatre candidatures par poste vacant », a fait valoir M. Francken.

Quoi qu’il en soit, il n’est pas impossible que la France suive la Belgique, l’Allemagne ou encore les Pays-Bas, en instaurant un service militaire volontaire. En tout cas, le général Pierre Schill, le chef d’état-major de l’armée de Terre [CEMAT], l’avait suggéré lors d’un entretien accordé à l’Express, en juillet.

Après la Guerre froide, « on est passé d’une armée d’appelés à une armée professionnelle. Je suis persuadé que, aujourd’hui, nous sommes à l’orée de passer d’une armée professionnelle à une armée mixte, c’est-à-dire une armée ayant des professionnels, des réservistes mais aussi, peut-être, des volontaires faisant leur service », avait-il en effet estimé.

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