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dimanche 6 juillet 2025

Les bases aériennes militaires suisses seront mieux protégés des actions d'espionnage

 

Le ministre de la Défense, Martin Pfister, veut mieux protéger les bases aériennes militaires suisses contre les actions d'espionnage. L’une des raisons invoquées est liée aux exigences des Etats-Unis dans le cadre de l’acquisition des avions de chasse F-35.

"Les exigences en matière de protection de ce matériel militaire sensible sont plus élevées que ce que nous avions initialement pensé ", a déclaré Martin Pfister dans un entretien publié samedi soir en avant-première par la NZZ am Sonntag. Comme deuxième raison justifiant ces mesures de protection supplémentaires, il a mentionné la situation sécuritaire actuelle.

Le département de la Défense prévoit un ensemble de mesures, a précisé Martin Pfister. "Cela inclut notamment une zone d’interdiction de vol pour les drones, davantage de camouflage et de pare-vues. Peut-être aussi un élargissement de la zone interdite autour des bases aériennes. »

Un surcoût de 60 millions de francs

Il a estimé les surcoûts liés à ces mesures, ainsi que ceux dus à la hausse des prix dans le secteur de la construction, à 60 millions de francs suisses.

Selon le Service de renseignement de la Confédération (SRC), la plus grande menace d'espionnage provient de la Russie et de la Chine. Ces deux pays entretiennent une présence importante en Suisse dans le domaine du renseignement. Ils s'intéressent aux autorités fédérales, aux entreprises, aux organisations internationales et aux instituts de recherche, comme l'a indiqué le SRC il y a quelques jours. Le service de renseignement de la Confédération met l'accent sur la défense contre cette menace, a déclaré Martin Pfister, ajoutant "mais ses ressources sont limitées".

L'ombre toujours pesante du F-35

Lors de l'entretien, le Conseiller fédéral du Centre s'est également exprimé sur les problèmes liés aux acquisitions et autres projets au sein de son département. Il a déclaré qu'il faisait examiner les 17 "top projets": "Il se peut que la question des conséquences en matière de personnel se pose à cette occasion".

Parmi les "top-projets", se trouve par exemple l'acquisition de 36 avions de combat américains de type F-35. La semaine dernière, il était ressorti que la Suisse et les Etats-Unis avaient des avis divergeants sur le prix. La Suisse part d'un prix fixe de six milliards de francs. Les Etats-Unis réclament de 650 millions à 1,3 milliard de dollars supplémentaires.

Prêt à aller s'expliquer aux Etats-Unis

"Je ne sais pas comment ce malentendu est survenu du côté américain", a déclaré le chef du Département fédéral de la défense, de la protection de la population et des sports (DDPS) dans l'interview. Il s'est dit prêt à se rendre aux Etats-Unis pour clarifier la situation. Mais les Etats-Unis ont actuellement d'autres priorités, a-t-il ajouté.

Prix plus élevé également pour les missiles Patriot

Indépendamment des avions de combat F35, les missiles Patriot coûteront plus cher, selon le ministre de la Défense. En raison de la hausse de la TVA et des fluctuations monétaires. Martin Pfister s'attend à des coûts supplémentaires de 27 millions de francs. "Les prix dans le domaine de l'armement explosent en ce moment parce que la demande est forte", a-t-il déclaré.

Les Etats-Unis prévoient une nouvelle configuration du système de défense aérienne Patriot. Selon le DDPS, cela pourrait avoir pour conséquence que la Suisse, en tant qu'utilisatrice du système existant, doive également payer le développement ultérieur. L'impact concret de ces derniers développements est actuellement à l'étude, a-t-on appris fin juin.

ATS