Lors de son audition de confirmation devant la Commission des forces armées du Sénat, le 14 janvier, le secrétaire américain à la Défense, Pete Hegseth, avait annoncé la couleur.
« Nous avons gagné la Seconde Guerre Mondiale avec sept généraux quatre étoiles [équivalent d’un général d’armée cinq étoiles en France]. Aujourd’hui, nous en avons quarante-quatre. Il existe une relation inverse entre la taille des états-majors et la victoire sur le champ de bataille. Nous n’avons pas besoin de plus de bureaucratie. Nous avons besoin de davantage de combattants », avait en effet déclaré M. Hegseth.
Selon un rapport publié en 2024 par le Service de recherche du Congrès [CRS – Congressional Research Service], le nombre moyen d’officiers généraux quatre étoiles au sein des forces américaines est d’environ 35/40 depuis 1975. Seulement, les effectifs ont depuis baissé significativement.
Il y a cinquante ans, alors que la guerre du Vietnam allait se terminer, le Pentagone comptait 2 128 120 militaires pour 1 181 officiers généraux [dont 36 « quatre étoiles »]. En 2023, cet effectif a été réduit à 1 286 027 pour 809 officiers généraux, dont 37 « quatre étoiles ».
Toujours d’après la même source, la proportion d’officiers généraux est passée de 0,048 % en 1965 à environ 0,063 % en 2023.
D’où l’annonce faite par M. Hegseth, via un mémo publié le 5 mai. Ainsi, il a ordonné la réduction d’au moins 20 % du nombre d’officiers généraux « quatre étoiles » [ce qui devrait se traduire par la suppression de huit postes].
Les autres catégories de généraux et d’amiraux seront aussi concernées par cette déflation, avec une réduction de leurs effectifs de 10 % [soit 80 postes en moins]. La Garde nationale sera la plus affectée puisqu’il lui est demandé de supprimer 20 % de ses postes d’officiers généraux.
« Grâce à ces mesures, nous maintiendrons notre position en tant que force de combat la plus redoutable du monde, instaurant la paix par la force et assurant une plus grande efficacité, plus d’innovation et de préparation aux défis à venir », a laconiquement justifié M. Hegseth.
Cela étant, nommé à la tête de l’US Army en 2023, le général Randy George avait déjà lancé une réflexion pour réduire le nombre des généraux sous ses ordres.
« Il y a des postes d’officiers généraux dans l’armée que le général George […] a déterminés comme n’étant pas essentiels », a en effet affirmé le colonel Dave Butler, un porte-parole de l’US Army, dans les pages de Defense One, en décembre dernier. Et d’ajouter qu’au moins douze postes étaient susceptibles d’être supprimés, ce qui représentait une réduction de 5 % du nombre de hauts gradés.