Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

dimanche 30 mars 2025

Pénétrer les forums fermés, un enjeu pour le SRC

 

Du point de vue du Service de renseignement de la Confédération (SRC), la menace a évolué au niveau mondial. La communication se rapportant au terrorisme et à l'extrémisme violent s'est déplacée des plateformes publiques comme Facebook aux services de communication cryptée et aux groupes fermés, écrit l'Autorité de surveillance indépendante des activités de renseignement (AS-Rens) dans son rapport d'activité publié mercredi, également sur le portail de la SRF.ch.

Cette nouvelle situation compromet l’efficacité du monitorage habituel du SRC sur Internet. Cet instrument, qui recourt à des identités d’emprunt virtuelles (VTI) dans le domaine du terrorisme et de l’extrémisme violent, couvre essentiellement le domaine public sans permettre l’accès aux services de communication ni aux groupes fermés.

Eviter la dépendance à l'étranger

Le SRC doit donc recourir à ses propres agents virtuels (VirtA) pour pouvoir pénétrer ces services et groupes. Les VirtA prennent contact avec des personnes cibles potentielles et gagnent suffisamment leur confiance pour pouvoir se faire une place sur ces forums fermés.

Sans l'utilisation de ses propres VirtA, le SRC serait dépendant de ses services partenaires à l'étranger. Sans l'utilisation des VirtA, le SRC risquerait de ne pas reconnaître ou de ne pas reconnaître à temps des indices dans l'espace virtuel sur des menaces imminentes.

Avec les articles sur les couvertures et les identités d'emprunt inscrits dans la loi sur le renseignement (LRens), le SRC dispose de la base légale pour utiliser des VirtA, estime l'AS-Rens dans le rapport. Ce qui est autorisé dans le cadre d'un tel engagement, par exemple dans un service de messagerie crypté, n'est «pas encore définitivement clarifié» au SRC.

Il y avait des «questions ouvertes» à ce sujet au moment de l'examen par l'AS-Rens. Cette dernière recommande au SRC de renforcer ses connaissances juridiques dans ce domaine, amené à se développer.

La barre pour l'autorisation d'un tel engagement est placée très haut: une indication isolée d'un service partenaire ne suffit pas. Le SRC doit au contraire disposer de ses propres informations fiables pour lancer une telle opération.

bluewin.ch