Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a fustigé «le poison de l’islamisme» mercredi à Paris, lors d’un rassemblement intitulé «Pour la République, la France contre l’islamisme».
Chaudement applaudi par la salle debout à son arrivée sur scène, Bruno Retailleau a d’entrée de jeu rendu hommage à l’écrivain Boualem Sansal, emprisonné en Algérie, en souhaitant «que demain, il soit libéré». «Ayons le courage de reconnaître que, en France, il n’y a qu’un seul communautarisme, un seul séparatisme qui menace la République, c’est l’islamisme», a-t-il ajouté.
Manuel Valls également présent
Incitant à «ne rien céder et ne pas être dupes» des «métamorphoses successives de l’islamisme», il a fustigé «un islamisme à bas bruit, rampant». «Aujourd’hui, le séparatisme se double d’une autre forme de jihadisme, c’est l’entrisme», a-t-il ajouté.
Plus de 2000 personnes étaient rassemblées à cette soirée organisée au Dôme de Paris par #Agirensemble, une initiative d’Elnet (European Leadership Network) qui se définit sur son site internet comme «une organisation indépendante» et «dédiée au renforcement des relations entre la France, l’Europe et Israël». Lors de cette soirée devaient également s’exprimer le ministre des Outre-mer Manuel Valls et l’ancien ministre de l’Éducation Jean-Michel Blanquer.
«Honte à l'extrême gauche française»
Table ronde, interventions de politiques, «charte républicaine»... Lors de la diffusion d’un petit film, l’apparition à l’écran d’Emmanuel Macron a suscité quelques huées, moins marquées toutefois que celles réservées à l’eurodéputée Insoumise Rima Hassan.
Retailleau, en campagne pour la tête de son parti Les Républicains, a de nouveau déploré un «double visage» de l’antisémitisme avec, selon lui, «celui de l’islamisme» et «un autre visage, politique, celui des Insoumis». «Honte à ceux qui banalisent l’antisémitisme», et «honte à l’extrême gauche française», a-t-il lancé.
En plein débat sur le voile dans le sport, il a estimé que «le voile ne sera jamais une marque de la liberté, car c’est un vrai marqueur de la soumission» et qu’«il n’a rien à faire dans les compétitions sportives». «Vive le sport, et donc à bas le voile», a-t-il ajouté.
Pour Macron, la menace; c'est la Russie
Le président français Emmanuel Macron a accueilli son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky mercredi soir à Paris pour préparer un sommet de la "Coalition des volontaires", un groupe de pays prêts à fournir à l'Ukraine des garanties de sécurité à long terme.
Le président français Emmanuel Macron a promis une aide militaire supplémentaire de 2 milliards d'euros à l'Ukraine.
L'annonce a été faite lors d'une conférence de presse à Paris mercredi soir, avant un sommet international à fort enjeu sur la sécurité à long terme de l'Ukraine prévu jeudi matin.
Le nouveau paquet comprend une série d'équipements militaires, tels que des missiles antichars Milan, des missiles MICA pour les avions de chasse Mirage, des missiles de défense aérienne Mistral, des véhicules blindés, des munitions et des drones.
La question épineuse des troupes de maintien de la paix
Emmanuel Macron a également souligné que le sommet de jeudi avec les dirigeants mondiaux à Paris portera sur le "format futur des forces armées ukrainiennes".
Les discussions visent à garantir que l'Ukraine reste capable de résister à de nouvelles attaques et de maintenir la sécurité à long terme.
Sur la question épineuse du déploiement de troupes de maintien de la paix, M. Macron a précisé que ces forces ne seraient pas engagées sur les lignes de front.
Selon le dirigeant français, le renforcement de l'armée ukrainienne est la principale priorité, le déploiement potentiel de forces de maintien de la paix pour tenir des positions derrière les lignes de front étant une mesure secondaire. Ces forces pourraient être stationnées dans des "villes stratégiques" ou des "bases".
S'exprimant aux côtés de M. Macron, le dirigeant ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré qu'il espérait que les États-Unis maintiendraient leur engagement à faire respecter un cessez-le-feu.
"Nous avons eu plusieurs discussions avec les États-Unis en Arabie saoudite qui nous ont permis de débloquer l'aide et les renseignements américains dont nous avons besoin", a-t-il déclaré. "Nous espérons et croyons que l'Amérique aura suffisamment de force pour faire respecter le cessez-le-feu partiel".
Mardi, les États-Unis ont déclaré qu'ils avaient négocié un accord pour mettre fin aux combats dans la mer Noire lors de pourparlers avec l'Ukraine et la Russie.
Toutefois, Moscou a ensuite publié une déclaration indiquant qu'elle ne respecterait le cessez-le-feu que lorsque les sanctions imposées à ses banques et à ses exportations seraient levées.
Trop tôt pour lever les sanctions contre la Russie
M. Macron a rejeté l'idée d'alléger les sanctions contre la Russie, estimant qu'il était "beaucoup trop tôt".
"La paix par la force ne consiste pas à lever les sanctions. Leur levée dépend uniquement du choix de la Russie de se conformer au droit international", a expliqué M. Macron, dans une apparente pique à l'égard de l'administration Trump.
Mardi, les États-Unis ont annoncé qu'ils allaient alléger les sanctions visant le commerce agricole russe.
M. Zelensky a toutefois réitéré la nécessité de renforcer les sanctions contre Moscou.
"Les sanctions contre la Russie doivent rester en vigueur et être renforcées", a-t-il insisté, estimant que "seule la diplomatie basée sur la force est efficace."
Sophia Khatsenkova