La semaine passée, la presse d’outre-Rhin a rapporté que la corvette Emden [classe K130] n’avait pas pu être livrée, comme prévu, à la marine allemande [Deutsche Marine] car plusieurs kilos de copeaux métalliques avaient été découverts dans les carters d’huile de ses moteurs du navire lors d’une inspection du chantier naval Blohm+Voss, en janvier dernier. Et de préciser que cette affaire de sabotage présumé faisait l’objet d’une enquête, ouverte par le parquet de Hambourg et l’Office national de la police criminelle ont
Plus tard, lors d’une conférence de presse, le chef d’état-major de la Deutsche Marine, l’amiral Jan Christian Kaack, a refusé de commenter le cas de la corvette Emden car celle-ci n’était pas encore sous sa responsabilité au moment des faits. En revanche, il a révélé, sans s’attarder sur les détails, que plusieurs navires en service avaient fait l’objet de tentatives de sabotage. « Il y a eu des cas d’intrusions dans des bases navales depuis la terre et la mer », a-t-il également affirmé, estimant que de telles actions pouvaient « jeter les bases d’activités militaires ultérieures ».
L’un des navires visés par une tentative de sabotage a été identifié par l’hebdomadaire Der Spiegel. Ainsi, le 18 février, ce dernier a avancé que, l’an passé, des câbles avaient été intentionnellement coupé à bord d’un chasseur de mines appartenant à la classe « Frankenthal », alors immobilisé au chantier naval Tamsen Maritim, à Rostock.
Cela étant, il y a quelques jours, un autre navire de la Deutsche Marine a été victime, apparemment, d’une tentative de sabotage.
En effet, selon la Süddeutsche Zeitung ainsi que les radiodiffuseurs WDR et NDR, le circuit d’alimentation en eau potable de la frégate Hessen [classe Sachsen] a failli être entièrement contaminé par « des dizaines de litres d’huile usagée ». Et de préciser que les dégâts « seraient limités » car « le personnel de la marine a été alerté de la contamination à un stade précoce ».
Engagée, en 2024, dans l’opération navale européenne Aspides, en mer Rouge, la frégate Hessen est actuellement immobilisée pour une maintenance programmée à l’arsenal de Wilhelmshaven [Basse-Saxe].
Selon les experts, il n’est pas possible de remplir involontairement les réservoirs d’eau potable de la frégate avec de l’huile usagée. À noter qu’une entreprise privée locale avait été chargée de cette opération. Celle-ci n’a pas souhaité faire de commentaire.
De son côté, le ministère allemand de la Défense a confirmé qu’un « possible incident de sécurité » avait été « détecté à l’arsenal de Wilhelmshaven », le 20 février. « Les circonstances de l’incident font actuellement l’objet d’une enquête menée par les autorités militaires et civiles compétentes », a expliqué un porte-parole, sans livrer plus de détails.
La police de Wilhelmshaven a fait savoir qu’elle menait, avec la Bundeswehr, une enquête « en lien avec un incident impliquant un navire de guerre ». Enquête à laquelle est associé l’Office fédéral de contre-espionnage militaire [BAMAD].