“Plusieurs hommes afghans liés à une unité de sabotage russe vivent en Allemagne, où ils sont des demandeurs d’asile”, annonce Der Spiegel.
Une enquête, menée par le journal allemand en coopération avec le média d’investigation russe The Insider, a permis d’identifier au moins deux Afghans impliqués dans une opération menée par les renseignements des forces armées russes (GRU) avant l’arrivée des talibans au pouvoir, en 2021. Un troisième homme lié aux Russes aurait lui aussi tenté d’entrer en Allemagne via la Pologne en avril 2024. Sans succès.
“Les trois hommes sont présumément impliqués dans l’affaire dite des primes du GRU.” La Russie est accusée d’avoir recruté des talibans et des insurgés afghans avant leur arrivée au pouvoir, leur promettant des primes en échange de l’assassinat de soldats afghans et américains. Les trois hommes identifiés auraient participé à de telles opérations, jusqu’ici démenties par le Kremlin. À l’époque, leur objectif était simple : “Déstabiliser l’Afghanistan.”
Motivations inconnues
Nombre de recrues afghanes du GRU ont depuis rejoint la Russie, où les autorités leur auraient fourni de faux papiers.
Mais l’enquête de Der Spiegel et The Insider montre que tous n’y sont pas restés. “Il est difficile de savoir si les hommes qui se sont fait enregistrer comme demandeurs d’asile [en Allemagne] l’ont fait de leur plein gré, ou s’ils ont été introduits clandestinement par le GRU”, précise l’hebdomadaire de Hambourg.
Une chose est sûre, Alexeï Arkhipov, un membre d’une unité spéciale impliquée dans l’empoisonnement du transfuge russe Sergueï Skripal, en 2018, se serait “occupé personnellement” des trois hommes identifiés. Sa boîte mail contiendrait notamment des copies de leurs documents d’identité. L’homme du GRU entretiendrait encore aujourd’hui “des liens étroits” avec plusieurs autres recrues afghanes.