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jeudi 12 décembre 2024

USA : une maison divisée

 

Alors que républicains et démocrates n’ont jamais paru autant éloignés les uns des autres, c’est l’ensemble de la société américaine qui souffre aujourd’hui d’une polarisation grandissante, mettant à l’épreuve l’unité du pays, qui semble se fissurer de jour en jour. Comment expliquer une telle situation, à l’aube d’une élection dont le déroulé et le dénouement s’annoncent décisifs pour l’avenir du projet américain ?

« Sans malice envers personne, avec charité envers tous […], efforçons-nous de terminer la tâche dans laquelle nous sommes engagés, de panser les blessures de la nation […], de faire tout ce qui peut atteindre et chérir une paix juste et durable entre nous-mêmes et avec toutes les nations. (1) » Ainsi parlait Abraham Lincoln à sa seconde investiture présidentielle en mars 1865, à quelques semaines de la capitulation des armées confédérées et de son propre assassinat. L’idéal d’union est inscrit au cœur du projet politique américain, sur le plan fédéral comme national, libéral et démocratique.

Pourtant, l’histoire présente et récente des États-Unis est celle d’une féroce polarisation intérieure, qui n’échappe à aucun observateur. L’exemple ci-dessus de la guerre de Sécession ne représente qu’une des instances les plus extrêmes de ce phénomène, que l’on a observé au long de l’existence nationale. Se déclarer indépendants, ou non, de la couronne britannique, fut la première occasion de divergence entre les Américains en devenir. L’année électorale 2024 est déjà considérée comme un autre de ces moments de décision historique dans laquelle la discorde n’est pas uniquement une divergence politique, mais aussi une division émotionnelle et physique violente qu’on décèle jusque dans les familles à travers le pays.

Comprendre les causes et les aspects de cette polarisation intérieure des États-Unis, en les catégorisant et en les expliquant, est une étape nécessaire de l’observation du pays tel qu’il est aujourd’hui, et tel que ces causes et aspects produisent des effets sur ses relations extérieures.

Les causes économiques et sociales

L’American way of life repose bien sur un consensus autour du modèle capitaliste et libéral. Pourtant, il est aussi reconnu que les États-Unis sont un pays de fortes inégalités économiques et de luttes sociales intenses. L’unité nationale et la stabilité politique ont plusieurs fois été mises en cause du fait de ces inégalités et luttes. La quête de moyens pour y remédier a aussi caractérisé plusieurs périodes de l’histoire. La réalisation du « rêve américain » pour une population justement reconnue comme diverse est vue comme une condition du vivre-ensemble et du nation-building.

Ainsi, l’historien Michael Heale identifie deux des trois grandes périodes du XXe siècle comme étant marquées par des politiques et des figures dirigeantes cherchant à réduire les effets des inégalités et de la polarisation sociale : d’abord l’ère « progressive » (1900-1933), puis l’ère du « New Deal » (1933-1969), la dernière (1969-2000) étant justement présentée comme « l’ère de la division » (2).

Les États-Unis ont d’abord été un pays de colonisation, puis une puissance économique émergente, puis une superpuissance à la pointe de l’industrie, de la technologie et de l’innovation. Chaque étape a permis l’évolution ou la transformation du sort de catégories sociales dans différentes régions du pays. Les périodes de prospérité, de forte croissance, ont permis une vie politique plus apaisée, moins confrontationnelle, de même qu’elles ont souvent alimenté un consensus autour des grandes lignes de l’action extérieure des gouvernements américains, même en cas d’alternance politique.

Ces conditions, notamment dans les après-guerres, se réalisaient plus aisément en période de claire avance et dominance américaine dans les domaines porteurs de la croissance. L’émergence de concurrents économiques et commerciaux via l’extension de la mondialisation les a en revanche dégradés. On perçoit dans la société américaine, et dans la vie politique, une continuité dans la critique virulente de certains concurrents commerciaux étrangers : le Japon hier, dans les années 1970 et 1980 ; la Chine aujourd’hui, depuis les années 2000. Le consensus libéral, libre-échangiste, de marchés ouverts des biens, services et travailleurs immigrés, était plus facile à obtenir quand la surperformance américaine redistribuait les richesses et les opportunités de mobilité sociale.

Le déclin de ces conditions, malgré des périodes de relance — reaganienne dans une partie des années 1980, clintonienne dans une partie des années 1990, en dents de scie depuis le début du XXIe siècle —, a fortement ajouté aux causes de polarisation politique intérieure, avec des répercussions sur les attitudes politiques à l’égard de l’extérieur. La crise de 2007-2008 doit être considérée comme une césure. La confiance absolue dans le modèle économique américain y a été cassée, chez les Américains comme à l’étranger. Depuis, les formations et personnalités populistes jouent du ressentiment économique, du sentiment de déclassement et de dépossession de nombreux Américains confrontés à la précarité d’une économie délocalisée, tertiarisée (3). Donald Trump en appelle régulièrement aux Américains qui ont le sentiment, sur le plan économique et commercial, d’être « arnaqués » (ripped off) et dirige leurs ressentiments aussi bien contre les anciens partenaires commerciaux que contre ceux des Américains qui sont encore partisans du commerce international.

On le constate aussi au niveau de la géographie intérieure. Des régions frappées par la déliquescence de leurs activités traditionnelles (le Sud et le Midwest ruraux, la région industrielle des Grands Lacs) deviennent non seulement des champs de bataille politique, mais cherchent désespérément les moyens d’attirer de nouvelles sources d’activité (l’exploitation par fracturation hydraulique des pétroles et gaz de schiste) parfois en rupture avec les préoccupations plus environnementales et régulatrices de régions mieux loties. La carte électorale des États et même des comtés « rouges » et « bleus » reflète souvent aussi des situations économiques et sociales contrastées.

Les causes démographiques et ethniques

Les polarisations naissant de causes démographiques ou ethniques sont également connues comme des phénomènes de longue durée dans l’histoire américaine. Les États-Unis se voulant un pays neuf, l’immigration fait bien partie de leur identité et élément constitutif, mais de nombreuses réactions ont montré à différentes époques que cet élément n’allait pas toujours de soi. Dès le XIXe siècle, période d’immigration pratiquement illimitée et inconditionnelle, ont existé des mouvements de réaction « nativiste », décrits par exemple par le film de Martin Scorsese, Gangs of New York (2002). Des mesures d’exception et de restriction ont d’abord été prises contre les immigrés asiatiques à la fin du XIXe siècle puis, à partir de 1920, des quotas ont été imposés aux dépens des immigrants non-WASP [White anglo-saxon protestants].

Ces tentatives de régulation n’ont pas empêché l’immigration d’être le principal moteur de l’expansion démographique américaine qui a été incessante, pour dépasser les 330 millions d’habitants au recensement de 2020. Après 1945, l’immigration d’origine européenne s’est poursuivie mais s’est complétée d’immigrations extra-européennes beaucoup plus importantes, que les réactions nativistes n’ont pu empêcher, a fortiori pendant les périodes de prospérité économique comme les années 1990. Typiquement, c’est durant les périodes de crise que l’immigration est redevenue une question plus violemment débattue et polarisante, exploitée par les formations populistes, comme on a pu le constater notamment dans la dernière décennie.

L’immigration d’origine hispanique est en particulier un point de focalisation des réactions. Cette immigration est pourtant ancienne et remonte aux périodes où une partie de l’Ouest et du Sud-Ouest américain faisait partie du Mexique. Malgré les relations complexes de leurs pays avec le grand voisin du Nord, les Latinos ont depuis plusieurs générations tenté l’aventure de l’émigration vers lui, et y sont devenus le deuxième groupe ethnique : ils représentaient près de 19 % de la population américaine en 2021 (US Census Bureau), contre 59 % de Blancs non hispaniques et 14 % de Noirs ou Afro-Américains. L’espagnol est très présent dans la vie courante en maints endroits, sur les panneaux, les documents. C’est d’abord cette immigration qui provoque les interrogations et les réactions identitaires. Le dernier ouvrage de Samuel Huntington, encore lié à son célèbre Clash of Civilizations (Simon & Schuster, 1996), s’interroge sur son impact au sein même de la société américaine (4).

L’opposition entre populations d’origine européenne (« caucasiennes » disent les documents administratifs) et « de couleur » est aussi un fil continu de l’histoire qu’on observe avec acuité à l’époque actuelle, sans avoir l’impression que la question puisse être définitivement réglée en faveur de l’idéal d’unité et de cohabitation harmonieuse dans le melting pot. Les Amérindiens ont été la dernière catégorie ethnique à obtenir le droit à la citoyenneté en 1924, et l’émergence de leur mouvement d’affirmation dans les années 1970 est encore loin d’avoir solutionné la condition encore souvent très pauvre des populations vivant sur les réserves.

La question et la condition des Afro-Américains est pourtant la cause de polarisation la plus connue des observateurs des États-Unis, qu’Alexis de Tocqueville avait déjà relevée comme essentielle dès son voyage des années 1830. Elle double, d’une certaine façon, la question sociale et économique puisque l’esclavage a marqué les origines de cette communauté sur le sol américain. Elle fut une question politique puisque l’extension ou l’interdiction de l’esclavage en direction de l’Ouest, et aussi la question de son abolition totale ou de son maintien régional, conduisirent à la grande césure de l’histoire nationale, la « guerre civile » de son nom américain, la « guerre de Sécession » pour les autres.

Cette guerre, si elle libéra formellement les Afro-Américains, ne résolut pas la question de leurs droits politiques et civiques, ni économiques et sociaux. Ces questions devinrent aussi un grand enjeu polarisant pour la vie politique américaine à partir des années 1960. Ni les avancées réalisées par voie constitutionnelle, jurisprudentielle et législative depuis lors, ni même les deux mandats présidentiels exercés par un Afro-Américain, Barack Obama, n’ont pu pleinement apaiser les ressentiments hérités du passé esclavagiste, raciste et ségrégationniste. Ceux-ci s’ajoutant aux malheurs économiques et sociaux de l’époque récente, la dernière décennie est devenue celle d’une renaissance de la « question noire ». Les affaires de violences policières ont donné naissance au mouvement « Black Lives Matter  » sous Obama, s’exprimant avec encore plus de virulence sous Trump. Les attitudes et l’idéologie « woke », très controversées tant aux États-Unis qu’ailleurs, y trouvent aussi leurs origines.

La condition féminine et les questions qu’elle suscite appartiennent aussi à cette catégorie d’éléments de polarisation, bien qu’elle rejoigne aussi celles de caractère religieux ou culturel. La quête d’émancipation a tourné autour du droit de vote, obtenu par les Américaines en 1920, mais aussi des conditions économiques et de travail. Dès les années 1960, les États-Unis sont devenus un haut lieu de réflexion et d’expérimentation du féminisme, ce qui a suscité là comme ailleurs des réactions violentes de la part de milieux conservateurs ou patriarcaux qui vont aujourd’hui jusqu’à dénigrer les « féminazis ». Le mouvement contre les violences sexuelles, dit « Me Too  », est parti d’un milieu précis, celui de l’industrie cinématographique, pour concerner toute la société, et s’est également internationalisé. On constate bien ici comme pour d’autres catégories de population la récurrence des questions qui fâchent et qui polarisent.

Les causes politiques, idéologiques, religieuses et culturelles

Le système politique américain a été conçu par les rédacteurs de la Constitution pour séparer les pouvoirs afin de favoriser leur autolimitation et leur équilibre. Le premier président, George Washington, s’inquiétait déjà qu’en plus de l’exercice délicat d’un pouvoir restreint, l’apparition de factions politiques, notamment au sein du Congrès, ne porte atteinte aussi bien à l’unité nationale qu’à l’efficacité du politique. Il était pourtant naturel que les courants d’idées s’expriment dans un système d’inspiration libérale. Les premières formations opposaient les tenants du fédéralisme (les « hamiltoniens ») à ceux dits « démocrates républicains » (les « jeffersoniens ») préférant la dévolution aux pouvoirs locaux. On opposa aussi les partisans de l’expansionnisme à ceux de la consolidation démocratique, les abolitionnistes, qui donnèrent naissance au parti républicain avec Lincoln en 1854, aux esclavagistes, appuyés sur les « démocrates du Sud ». Au début du XXe siècle, les « progressistes » se trouvaient aussi bien dans les rangs d’un parti républicain à tendance plus conservatrice de défense d’intérêts établis que chez les démocrates représentant des catégories plus marginales.

Les suites de la crise de 1929 ont définitivement ancré les démocrates, tendance rooseveltienne et « progressiste », dans une identité de « gauche » au sens européen, dite aussi « libérale » au sens américain, tandis que le parti républicain a assumé le rôle de parti de « droite » ou « conservateur ». Cela ne s’est pas fait sans ambiguïté pour le comportement électoral des Afro-Américains, restés loyaux au parti de Lincoln, jusqu’à ce que les démocrates sous John F. Kennedy puis Lyndon B. Johnson ne s’engagent contre la ségrégation et pour les droits civiques, et que les républicains parient sur un freinage de cette politique.

En marge de la question noire, mais également dans un contexte de guerre froide et d’anticommunisme opposé aux idéologies de « libération », la violence politique a surgi dans les années 1960. On y a vu des attentats de l’ultragauche, et des violences émanant d’organisations extrémistes d’ultradroite comme le Ku Klux Klan. La réaction anti-immigration, antimondialiste et antigouvernementale a réveillé dans les années 1990 un terrorisme intérieur des mouvements de milice d’extrême droite, caractérisé par le spectaculaire attentat d’Oklahoma City en 1995. Ces mouvements se sont renforcés en réaction à la crise financière de 2007-2008, donnant lieu à la frange « Tea Party » qui a imposé ses vues au parti républicain, préfigurant le trumpisme. Que ces mouvements ne craignent pas la violence s’est vu lors de la prise d’assaut du Capitole le 6 janvier 2021 pour empêcher la certification de la victoire électorale de Joe Biden sur Donald Trump.

Suivant l’analyse de Heale, l’ère de division politique ouverte à la fin des années 1960 jusqu’à nos jours tient à l’érosion des loyautés électorales des catégories sur lesquelles les partis politiques s’appuyaient. Les années 1960 et 1970 ont vu une contre-culture progressiste poussée loin, suscitant des réactions conservatrices telles que les présidences Nixon puis Reagan. Cette ascendance conservatrice a elle-même suscité de très vives réactions de gauche, accentuées par la transformation économique et l’exacerbation des inégalités sociales, le rêve américain paraissant en panne. Des élections très disputées, où le vote d’un des partis se divise, où les résultats confortent un vainqueur qui n’a pas de majorité populaire nationale (1992, 2000, 2016) se sont succédé, et ont accru les ressentiments divers contre le système politique américain.

Il en résulte la polarisation avec laquelle les observateurs contemporains de la politique américaine sont désormais familiers. L’opposition entre forces politiques n’est plus seulement politique dans les institutions, idéologique dans les programmes et postures, elle se double d’oppositions de valeurs culturelles, philosophiques et religieuses. Même le rôle de la science, pendant la pandémie de Covid-19, a été mis en cause. Les fameuses « guerres culturelles » envahissent le débat public, et comprennent aussi des oppositions sur des questions sociales comme la laïcité, y compris dans l’enseignement, comme le droit à détenir des armes, comme le contrôle des femmes sur leurs corps et fonctions reproductives.

Tenant compte également des polarisations d’origine économique et sociale, mais aussi démographique et ethnique, on constate aussi des polarisations politiques articulées autour des divergences notées par David Goodhart, explorées dans le cas britannique mais aussi valables dans le cas américain, entre les personnes qui sont de somewhere et d’autres qui sont anywhere (5). Beaucoup de ces électeurs se catégorisent comme des single-issue voters qui imposent leurs ressentis comme seule question politique valable, et accentuent les hostilités.

La version très littérale de la liberté d’expression comme de conscience, qui sont toutes deux considérées comme des droits fondamentaux, des trésors au sein des valeurs américaines, ajoute justement de la force à l’opposition de ces courants d’opinion. La numérisation a multiplié et dérégulé les moyens d’expression et, depuis le début du siècle, renforce l’hystérisation du débat public.

La judiciarisation de la société et de la politique américaine ajoute aussi aux polarisations, bien que le pouvoir judiciaire et celui de loi soient justement censés régler équitablement et pacifiquement les différends. Dans un système juridique de common law, la jurisprudence décidée par les tribunaux a une importance essentielle. La Cour suprême fédérale, instance de dernier ressort, a décidé, en plus de la constitutionnalité des lois, bien des grandes questions économiques et sociales (6), ainsi qu’ethniques, démographiques et politiques (7). Marbury v. Madison (1803), Dred Scott v. Sandford (1857), Plessy v. Ferguson (1896), Standard Oil Co. of New Jersey v. United States (1911), Brown v. Board of Education of Topeka (1952-1954), Roe v. Wade (1973), Citizens United v. Federal Election Commission (2010), Dobbs v. Jackson Women’s Health Organization (2022), sont tous des cas qui ont marqué de grands tournants politiques, économiques, sociaux, et suscité autour d’eux de fortes polarisations. La composition de la Cour, déterminée par le pouvoir politique, est devenue un enjeu de compétition en lui-même, notamment pratiqué par les républicains qui ont mis au point une politique dite d’activisme judiciaire, utilisant les majorités de la Cour pour défaire des législations d’origine exécutive ou législative.

Bien que la bataille autour de la composition de la Cour et de son rôle se soit déclarée dès les débats des années 1930 autour des interventions gouvernementales du « New Deal », et qu’elles se soient poursuivies depuis la révolution conservatrice lancée par Reagan dans les années 1980, c’est sous Donald Trump que le précaire équilibre entre juges conservateurs et progressistes a été décisivement rompu avec trois nominations qui ont créé l’actuelle majorité conservatrice 6-3. Les décisions qui s’en sont ensuivies ont mobilisé comme jamais le camp opposé contre la Cour comme institution. Sa légitimité, comme celle du système politique, est désormais remise en question et l’intensité de ce débat s’ajoute au climat politique, économique et social violemment polarisé.

Le projet américain et son unité sont donc mis à l’épreuve comme par le passé mais avec une ampleur nouvelle, par la combinaison de ces causes de polarisation au sein de la population. Les élections de 2024, mais surtout les années à venir, diront si ce projet est à même de surmonter ces défis comme il le faisait jusqu’ici.

Notes

(1) Bartleby, « Abraham Lincoln Second Inaugural Address », 4 mars 1865 (https://​digital​.areion24​.news/​7e6), consulté le 30 avril 2024. Traduit de l’anglais par l’auteur.

(2) Michael Heale, Twentieth-Century America. Politics and Power in the United States 1900-2000, Bloomsbury Publishing, 2004.

(3) Nathan Layne, Tim Reid, « Some young people see Trump as an answer to their economic woes », Reuters, 21 avril 2024 (https://​digital​.areion24​.news/​mpb).

(4) Samuel P. Huntington, Who Are We ? The Challenges to America’s National Identity, Simon & Schuster, 2005.

(5) David Goodhart, The Road to Somewhere. The New Tribes Shaping British Politics, Penguin, 2017.

(6) Andrew Chung, John Kruzel, « US Supreme Court leans toward Starbucks in the case of pro-union workers », Reuters, 24 avril 2024 (https://​digital​.areion24​.news/​2to).

(7) Adrien Jaulmes, « La Cour Suprême, arbitre politique controversé de la présidentielle américaine 2024 », Le Figaro, 21 décembre 2023 (https://​digital​.areion24​.news/​eac).

Paul Vallet

areion24.news