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vendredi 6 décembre 2024

Si nous ne rassemblons pas les renseignements, nous risquons de rater le prochain 11 septembre

 

La directrice du renseignement américain sortante Avril Haines ne croit pas que les alliés des Etats-Unis mettent fin à leur coopération si Tulsi Gabbard, le choix controversé du président élu Donald Trump pour la remplacer, se confirme.

Mme Haines souligne le rôle des comités de surveillance du Congrès américain dans la préservation des +Cinq yeux+, l'alliance étroite formée par les États-Unis, la Grande-Bretagne, le Canada, l'Australie et la Nouvelle-Zélande.

"J'ai du mal à croire que quelqu'un qui arrive ne veuille pas maintenir ces relations", a déclaré Mme Haines lors d'une intervention devant le prestigieux think tank Council on Foreign Relations.

Ces relations de coopération entre les services de renseignement "bénéficient d'un soutien des deux partis considérable, au sein de nos comités de surveillance (...) de sorte que je ne pense pas qu'elles soient exposées à un risque important", a-t-elle précisé.

Mme Haines n'a toutefois pas directement commenté le choix de Mme Gabbard, une ancienne députée démocrate devenue partisane de M. Trump et connue pour des prises de positions favorables au Kremlin.

Mme Gabbard, qui doit être confirmée par le Sénat pour occuper ce poste, a également remis en question les conclusions du renseignement américain selon lesquelles le président syrien Bachar al-Assad, allié de la Russie, a utilisé des armes chimiques.

Mme Haines a également défendu l'action de son bureau, créé après les attentats du 11 septembre 2001 pour améliorer la coordination entre les nombreux services de renseignement américains.

Dans l'entourage de M. Trump, certains s'interrogent sur la nécessité de préserver le bureau du directeur du renseignement national, estimant qu'il s'agit d'un échelon bureaucratique peu efficace.

"Je pense que nous sommes plus en sécurité grâce à l'institution que j'ai le privilège de diriger actuellement. Si nous ne connectons pas les points, si nous ne rassemblons pas les renseignements, nous risquons de rater le prochain 11 septembre", a déclaré Mme Haines.

lalibre.be