Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

jeudi 31 octobre 2024

Von der Leyen envisage une CIA européenne

 

Y aura-t-il bientôt… des espions de l’Union européenne ? C’est en tout cas ce que préconise Sauli Niinistö dans un rapport publié ce mercredi 30 octobre. Sollicité en mars dernier par Ursula von der Leyen afin d’évaluer la préparation militaire en Europe, l’ancien président finlandais (de 2012 à 2024) juge que l’UE a besoin de sa propre agence de renseignement, sur le modèle de la CIA américaine, pour aider ses États membres à repousser les menaces étrangères.

Alors que la guerre entre la Russie et l’Ukraine se poursuit, Sauli Niinistö recommande d’améliorer « le travail de contre-espionnage au sein des institutions de l’UE » et de développer un « service de coopération en matière de renseignement […] qui puisse répondre à la fois aux besoins stratégiques et opérationnels » des Vingt-Sept. L’ex-chef d’État finlandais insiste également sur la nécessité de mettre en place un « réseau anti-sabotage » pour protéger les infrastructures européennes.

« Nous devons nous faire confiance »

Certains pays occidentaux partagent déjà des informations entre eux grâce à « Five Eyes », un réseau qui relie les agences de renseignements des États-Unis, de l’Australie, du Canada, de la Nouvelle-Zélande et du Royaume-Uni. Un modèle dont pourrait s’inspirer Bruxelles afin de bâtir sa propre structure. « Nous devons nous faire confiance », martèle Sauli Niinistö, qui propose également de créer une loi européenne sur la préparation aux conflits afin d’établir « des principes, des normes et des objectifs » communs.

Des pistes d’améliorations qui semblent bien accueillies par Ursula von der Leyen. « Nous devons nous efforcer d’améliorer le flux d’informations, la collecte d’informations et la collecte de renseignements », a assuré la présidente de la Commission européenne après la présentation du rapport de l’ancien président finlandais. Avant de tempérer : « Nous savons tous que la collecte de renseignements relève en premier lieu de la responsabilité des États membres. » Une façon de ne pas trop effrayer les fervents défenseurs de la souveraineté nationale ?

Lucas Planavergne

lejdd.fr