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samedi 5 octobre 2024

Le CPA20 et l’escadron Béarn ont effectué un exercice au profil inédit

 

Relevant de Brigade des forces spéciales Air, le Commando Parachutiste de l’Air n°20, basé à Orange, est chargé de la protection et de la prise de contrôle d’installations aéronautiques ainsi que de l’application de certaines mesures de sûreté aérienne [MASA]. Et, récemment, il a hérité des missions d’appui aérien du CPA 30. Une autre de ses tâches concerne les opérations d’évacuation de ressortissants [RESEVAC], laquelle a été au centre de l’exercice Lotus, qu’il vient d’effectuer en coopération avec l’Escadron de transport 4/61 Béarn.

Selon les explications de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE], cet exercice, au profil inédit, s’est « inscrit dans le cadre de l’entraînement de ces deux unités aux engagements complexes », avec la simulation de la « mise en alerte, de la projection puis du déclenchement de l’alerte Rapace, tenue tout au long de l’année par les escadrons de la Brigade aérienne d’assaut et de projection [BAAP] dans le cadre de l’échelon nationale d’urgence [ENU] ».

Selon l’adage « entraînement difficile, guerre facile », les planificateurs de l’exercice Lotus ont compliqué son scénario à l’envi, tout en cherchant à le rendre le plus réaliste possible.

La première phase de cette manœuvre a commencé le 23 septembre, avec la mise en place d’un « groupe de transport opérationnel » sur l’aéroport de Cahors [Lot], selon le concept opérationnel MORANE [mise en œuvre réactive de l’arme aérienne], lequel vise à déployer des moyens aériens avec la plus faible empreinte logistique possible, sous très faible préavis.

Puis la seconde phase s’est déroulée dans l’enceinte de la base aérienne 721 de Rochefort [Charente-Maritime], qui abrite l’École de formation des sous-officiers de l’armée de l’Air & de l’espace [EFSOAAE]. Là, il s’est agit pour les opérateurs du CPA 20 de conduire une opération de type RESEVAC, avec le concours d’une trentaine d’élèves sous-officiers. Ces derniers ont ainsi pu avoir un avant-goût de ce que peut être un « engagement de haute intensité ».

« Après une séquence intense de libération, ponctuée d’échanges de tirs, ils ont été escortés vers un A400M Atlas par le CPA 20 » et ont ainsi eu l’occasion de réaliser leur premier vol de nuit, relate l’AAE.

Enfin, le dernier volet de cet exercice a eu la base aérienne 701 de Salon-de-Provence pour cadre, une séquence s’étant déroulée autour du bâtiment abritant l’Escadron d’initiation au vol à voile. Là encore, l’objectif était de libérer des ressortissants français « retranchés », ce qui a nécessité de conduire une « mission aérienne complexe » [COMAO].

Ainsi, avec l’appui du Centre air de saut en vol [CASV] et de l’escadron d’hélicoptères 1/65 Alpilles, une compagnie a été larguée par un A400M du Béarn. Pour coordonner le tout, un contrôleur aérien avancé du CPA 20 a été chargé de la « déconfliction » des moyens aériens [dont des drones].

Puis, une fois la plateforme aéronautique sécurisée et les otages libérés, l’A400M a effectué un posé d’assaut pour récupérer tout le monde.

« Cette opération, menée avec succès par les unités impliquées, fait partie des entraînements conjoints réguliers entre le CPA 20 et l’ET 4/61 ‘Béarn’ afin de favoriser leur coordination et leur capacité d’intervention », explique l’AAE. « Des hélicoptères aux drones, en passant par les systèmes de défense sol-air, tous les éléments étaient réunis pour créer un environnement de combat aussi réaliste que possible. Les équipages et les opérateurs ont ainsi pu développer leurs compétences en matière de prise de décision, de coordination et de résistance au stress, dans un contexte opérationnel simulé », a-t-elle conclu.

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