Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

mardi 4 juin 2024

Un appel au meurtre contre le Conseil fédéral devient viral sur Telegram

 

Au cours de leurs recherches sur Telegram, les experts de Fairmedia ont découvert un canal troublant au sein du service de messagerie. Parmi les contenus, figure un appel à «exécuter l'ensemble du gouvernement suisse». De plus, ce canal, dont le nombre d'abonnés reste incertain, profère des menaces visant à «anéantir l'État souterrain» et à «éliminer tout le monde».

Il est clair que les idéologies propagées rappellent fortement le mouvement QAnon des États-Unis, comme le rapporte watson.ch. Il s'agit d'une théorie du complot d'extrême-droite qui compte des millions d'adeptes.

L'opérateur se fait passer pour John F. Kennedy

Dans un message ayant déjà atteint 107'000 vues, l'exploitant d'une chaîne Telegram se fait passer pour John F. Kennedy, prétendant avoir voyagé dans le temps: «Il a voyagé dans le temps jusqu'au présent pour lutter contre la 'cabale satanique nazie et juive' qui s'est fixé pour objectif de détruire toute l'humanité». Selon cette théorie, il serait soutenu par John F. Kennedy Junior (1960-1999), supposément toujours en vie selon les adeptes de QAnon, ainsi que par Donald Trump.

Ce qui est particulièrement alarmant, c'est que cette chaîne gagne de plus en plus de followers. Selon Fairmedia, «plus de 16'000 abonnés se sont ajoutés le mois dernier».

Les appels au meurtre de politiciens lancés en ligne ne sont malheureusement pas rares. Depuis le début de la pandémie, de tels cas se multiplient. «Le fait que des canaux Telegram toxiques appellent ouvertement au meurtre de conseillers fédéraux constitue un niveau d'escalade qui est atteint de temps à autre. Le fait que de tels messages deviennent viraux est dans ce cas préoccupant.»

Fedpol se montre préoccupée

Selon ses propres affirmations, l'Office fédéral de la police (Fedpol) est conscient de l'existence de tels appels à la violence en ligne. La Fedpol, responsable notamment de la protection du Conseil fédéral, observe avec préoccupation que les menaces persistent à un niveau plus élevé qu'avant la pandémie.

«Ce qui reste constant depuis le début des mesures liées au Covid jusqu'à aujourd'hui, c'est le caractère inquiétant et le ton violent de ces menaces», explique une porte-parole de la Fedpol. De plus, les informations erronées et les discours haineux ne sont guère rectifiés au sein de ces canaux, au contraire, ils sont même encouragés.

Natalie Zumkeller

blick.ch