Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

mardi 28 mai 2024

Les espions étrangers seront systématiquement expulsés de Suisse

 

La Suisse doit expulser systématiquement les espions russes et étrangers. Suivant le National, le Conseil des Etats a transmis lundi, par 32 voix contre 9 et 2 abstentions, une motion en ce sens au Conseil fédéral.

Il s’agit d’expulser tous les espions étrangers qui mettent en danger la sécurité intérieure ou extérieure de la Suisse ou son rôle en tant qu’Etat hôte et qui ne peuvent pas être poursuivis pénalement, détaille le texte de la commission de politique extérieure du Conseil national.

Les personnes appartenant au corps diplomatique invoquent souvent leur immunité diplomatique. La présence d’espions étrangers dans les représentations diplomatiques est un danger selon le Service de renseignement de la Confédération, a rappelé Franziska Roth (PS/SO) pour la commission. La Suisse est très attrayante pour les espions.

Maintenir la crédibilité

Depuis le début de la guerre en Ukraine, l’espionnage russe en Suisse a augmenté. Un officier des services secrets russes sur cinq en Europe se trouverait en Suisse, a ajouté Franziska Roth. Il faut une tolérance zéro.

Il s’agit aussi de maintenir la crédibilité de la Genève internationale et cela passe par une fermeté envers les situations d’espionnage. «On ne peut pas être le ventre mou de l’Europe» dans ce domaine, a complété Carlo Sommaruga (PS/GE).

Plus-value questionnée

Certains PLR et certains centristes étaient opposés au texte. Il n’apporte pas de plus-value par rapport à la pratique actuelle du Conseil fédéral, a estimé Petra Gössi (PLR/SZ). Et d’ajouter qu’il ne faut pas renoncer à une évaluation au cas par cas dans ce domaine à l’avenir.

La motion ne conduit à aucun automatisme; les décisions continueront d’être prises au cas par cas en tenant compte des intérêts de la Suisse, a assuré la ministre de la défense Viola Amherd, qui était favorable au texte. Il s’agit aussi d’envoyer un message que la Suisse se défend.

ATS