Construit dans les années 1950, pendant la période soviétique, le barrage de Kakhovka permet également d’envoyer de l’eau dans le canal de Crimée du Nord, qui part du sud de l’Ukraine et traverse toute la péninsule de Crimée, occupée et annexée par Moscou depuis 2014. Le barrage alimente par ailleurs le réservoir de la centrale nucléaire de Zaporijjia.
L’eau du réservoir se situait en début de matinée à environ 16,4 mètres. Si elle tombe au-dessous de 12,7 mètres, elle ne pourra plus être pompée pour alimenter les circuits de refroidissement de la centrale, ce qui laisse seulement "quelques jours" pour trouver une solution, a souligné le directeur général de l’AIEA Rafael Grossi, dans une allocution au Conseil des gouverneurs qui se réunit cette semaine à Vienne. La Russie tient l’Ukraine responsable de la destruction du barrage, tandis que le président ukrainien Volodymyr Zelensky accuse la Russie d’avoir fait "exploser" volontairement l’ouvrage.
On ne sait pas ce qui a provoqué l’effondrement du barrage ni qui en est responsable
Les États-Unis reconnaissent ne pas avoir de preuves de l’implication des forces russes dans le sabotage du barrage hydroélectrique de Kakhovka. La Maison-Blanche a fait cette déclaration en commentant les informations des médias occidentaux qui tiennent Moscou pour responsable de l’inondation qui a commencé en aval du Dniepr.
Washington suit attentivement la situation autour de la centrale hydraulique de Kakhovka mais n’est pas en état de confirmer l’implication de la Russie dans cet incident, a déclaré ce mardi 6 juin John Kirby, porte-parole de la Maison-Blanche.
"Nous avons vu des déclarations dénonçant la responsabilité de la Russie dans l’explosion du barrage […]. Nous allons faire le nécessaire pour évaluer ces informations et travaillons avec les Ukrainiens sur la collecte d’informations. Pour l’heure nous ne pouvons pas dire ce qui s’est passé mais allons certainement fournir plus de détails dans un proche avenir", a-t-il affirmé.
Il s’est abstenu toutefois de faire des prévisions sur l’impact que cet incident pourrait avoir sur l’évolution des affrontements en Ukraine.
Une vidéo mise en ligne par un site d’information russe en novembre 2022
Une vidéo prétendant montrer l’explosion du barrage de Nova Kakhovka le long du fleuve Dniepr dans le Sud de l’Ukraine a été diffusée par plusieurs internautes sur les réseaux sociaux et des médias cumule des centaines de milliers de vues, notamment sur Twitter. S’il s’agit bien d’images de la même infrastructure, cette vidéo date pourtant du 12 novembre 2022.
La destruction partielle du barrage hydroélectrique de Kakhovka, dans la nuit du 5 au 6 juin est au centre de l’attention dans le contexte de la guerre en Ukraine.
Parmi les images diffusées en ligne, une vidéo en noir et blanc est très relayée sur Twitter. Celle-ci est présentée comme le moment de l’explosion du barrage de la centrale hydroélectrique Kakhovka, installé sur la rive du fleuve Dniepr. La publication a déjà recueilli plus de 945.000 "vues". D’autres Tweetos diffusent les mêmes images. Une autre version fait plus de 337.000 "vues".
Le média français BFMTV a également utilisé ces images pour illustrer la destruction partielle du barrage et a publié une vidéo sur son compte Twitter à 6h11 ce mardi 6 juin. Le Tweet a depuis été supprimé mais une version archivée grâce à l’outil Wayback Machine est encore accessible.
En effectuant une recherche sur Youtube avec les termes "Kakhovka explosion", nous sommes rapidement tombés sur les mêmes images. L’une de ces vidéos a été mise en ligne par le média britannique "The Guardian", il y a plus de six mois.
Cette vidéo, mise en ligne le 12 novembre 2022, indique en commentaire (en anglais) : "Des images publiées sur le site d’information russe Izvestiya montrent le moment où une énorme explosion a secoué le barrage de Nova Kakhovka à Kherson. Des débris s’envolent du barrage tandis qu’un incendie se déclare. L’armée russe en retraite a fait sauter toutes les infrastructures majeures de la province de Kherson. Il n’y a plus de points de passage fixes entre la rive droite libérée du Dniepr et la rive gauche occupée, y compris la ville de Nova Kakhovka."
Cette vidéo virale d’une explosion au barrage de Nova Kakhova date de 2022