Le retrait diplomatique des Etats Unis du Moyen Orient a bousculé les rapports de force entre les trois puissances régionales que sont Israël, l’Arabie Saoudite et l’Iran. Peuplé par 33 millions d’habitants, l’Arabie Saoudite qui sous la férule du prince héritier, Mohamed Ben Salmane, dit MBS, prétend imposer son hégémonie sur la région.
Privée de sa béquille sécuritaire, consciente que sa rente pétrolière n’a rien d’éternel d’autant que l’Occident a pris le parti de s’éloigner des hydrocarbures, le royaume des Saoud doit s’inventer une identité et un avenir ou accepter d’être vassalisé par le tyrannosaure iranien.
L’homme a qui a été échu le pouvoir d’inventer un avenir hors pétrole à la nation saoudienne est Mohamed Ben Salmane. Le 21 juin 2017, à peine âgé de 31 ans, Mohammed ben Salmane a été nommé prince héritier d’Arabie saoudite et premier vice-Premier ministre par son père, le roi Salmane ben Abdelaziz Al Saoud, et par le conseil d’allégeance de la famille royale saoudienne. Sa nomination a représenté une violence puisqu’elle a évincé son cousin Mohammed ben Nayef Al Saoud, à qui le pouvoir avait été promis.
Le bâton plus que la carotte
Malgré son physique rebondi, Mohamed Ben Salmane dit « MBS », manie plus volontiers le bâton que la carotte. A peine nommé, il a entrepris de mettre au pas tous ceux qui pourraient faire obstacle à sa boulimie réformatrice. A commencer par la famille royale.
A la mi- janvier 2018, MBS a lancé une opération « anticorruption » au cours de laquelle, le prince héritier a confiné de force, dans un palace de Ryadh, les 200 personnes les plus importantes – et aussi les plus riches – de la famille royale. Sous la menace, tous ont plaidé coupable et ont accepté un arrangement financier par lequel ils s’engageaient à restituer des sommes ou des biens supposément mal acquis.
