Lors d’une rencontre mi-février, le président ukrainien Volodymyr Zelensky aurait proposé de faire sauter l’oléoduc Droujba, construit à l’époque de l’Union soviétique, révélait le «Washington Post». Celui-ci permet la livraison de pétrole de la Russie à la Hongrie, pays membre de l’Union européenne (UE) et de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN).
Cette proposition a été très mal accueillie. Le ministre hongrois des Affaires étrangères Péter Szijjártó n’a pas mâché ses mots: il s’agit de «mesures hostiles et menaçantes contre la Hongrie», selon lui. «Une telle menace est dirigée contre la souveraineté de la Hongrie, car la sécurité de l’approvisionnement énergétique est une question de souveraineté.»
La Hongrie bloque l’aide pour l’Ukraine
Ce n’est pas la seule raison de la colère des Hongrois: l’Ukraine a placé la plus grande banque de Hongrie, OTP Bank, sur la liste des organisations qui soutiennent la guerre d’agression russe. Ce qu’ils estiment scandaleux.
«Alors que l’on s’attend à ce que nous subissions de nouveaux dommages économiques, l’Ukraine se comporte de manière de plus en plus hostile», a asséné le ministre des Affaires étrangères. Conséquence: la Hongrie ne veut plus contribuer à aider le pays dans sa lutte contre l’agresseur russe. Elle bloque de potentielles aides militaires de l’UE pour l’Ukraine, à hauteur de 500 millions d’euros. L’OTP doit d’abord être retirée de la liste, exige-t-elle.
Viktor Orbán parle d’une «guerre russo-ukrainienne»
La Hongrie a également critiqué l’UE qui, lors de la préparation du nouveau paquet de sanctions, a ajouté huit entreprises chinoises à la liste. C’est une erreur, selon elle. La coopération entre l’Union européenne et la Chine est nécessaire. Toute rivalité doit être évitée.
Les relations entre l’Ukraine et la Hongrie sont depuis longtemps tendues. Le Premier ministre hongrois Viktor Orbán a longtemps hésité à condamner l’invasion de la Russie et à la qualifier de contraire au droit international. Selon la chaîne de télévision allemande «Deutsche Welle», il parle encore aujourd’hui d’une «guerre russo-ukrainienne». Viktor Orbán ne cesse de souligner qu’il s’agit d’une dispute «que les parties concernées devraient régler elles-mêmes entre elles».
Roman Neumann