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mardi 28 février 2023

Tuerie de Chevaline: la piste du pistolet suisse relancée

 

Luger P06/29
Wikipédia


Le dossier de la terrifiante tuerie de Chevaline est depuis septembre dernier dans les mains du nouveau pôle national français «cold case», basé à Nanterre, en région parisienne. En charge de l’affaire, la juge d’instruction Sabine Kheris espère toujours des avancées avec l’arme du crime.

«Le Parisien» révèle qu’une sorte de «piqûre de rappel» a été adressée à tous les services français de police et de gendarmerie. «Il y a lieu de signaler toute procédure de découverte ou de destruction d’arme de poing P06 (type Luger) de calibre 7,65 mm parabellum ainsi que toute découverte de munition de ce calibre», indique le document.

Plus de dix ans après les faits, le massacre survenu près de la commune haut-savoyarde de Chevaline en septembre 2012 reste un mystère complet. Une personne avait alors assassiné Sylvain Mollier, un cycliste, et trois membres de la famille al-Hilli, des Britanniques d’origine irakienne: le père, la mère, la grand-mère. Une des deux filles du couple, Zainab, alors 7 ans, avait également été grièvement blessée.

Prisé des collectionneurs

Plus que le profil du tueur, la juge Sabine Kheris semble croire aujourd’hui que l’énigme pourrait être percée grâce à des informations sur l’arme du crime. On sait que le tueur a utilisé un pistolet semi-automatique ancien. Un Luger P06/29, qui était utilisé par l’armée suisse jusque dans les années 1960. Ce type d’arme intéresse aujourd’hui surtout des collectionneurs, «en Suisse principalement mais aussi en France, en Italie et en Belgique», précise le quotidien français.

Les enquêteurs veulent donc être au courant de toute découverte d’armes de ce modèle, lors d’un crime mais aussi dans tout autre cadre: suicides, cambriolages, ventes de particuliers à particulier, etc.

On estime que plus de 30’000 Luger P06/29 avaient été fabriqués. Le tueur, cependant, s’était acharné sur la petite Zainab, la frappant plusieurs fois au crâne avec la crosse de son pistolet. Un élément s’était alors détaché et avait été retrouvé.

Des analyses avaient permis de déterminer qu’il contenait un élément chimique seulement utilisé à une période donnée de la fabrication des Luger. Ce qui avait permis de réduire les potentielles armes du crime à 3000. Reste à dénicher la bonne.

lematin.ch