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mercredi 8 février 2023

Le patriarche Kirill aurait travaillé pour le KGB dans les années 70

 

Deux journaux suisses ont pu consulter des archives fédérales qui attestent que le patriarche Kirill, soutien de Vladimir Poutine, a travaillé pour les renseignements russes en Suisse

Le patriarche orthodoxe russe Kirill, proche soutien du président russe Vladimir Poutine, a travaillé pour le compte des services de renseignement russes lors d’un séjour en Suisse dans les années 70, selon deux journaux suisses, qui citent des archives déclassifiées.

Selon les quotidiens « Le Matin Dimanche » et la « Sonntagszeitung », la fiche établie par la police fédérale sur celui qui est aujourd’hui le chef spirituel de l’Église orthodoxe russe « confirme que ‘Monsignor Kirill’, comme il est appelé dans ce document, appartient au KGB », le service de renseignement extérieur du temps de l’Union soviétique. Les deux médias ont pu consulter la fiche auprès des archives fédérales suisses.

Au début des années 70, le patriarche, qui soutient avec ferveur l’invasion de l’Ukraine par la Russie, vivait à Genève pour officiellement représenter le patriarcat de Moscou auprès du Conseil œcuménique des Églises (COE). La mission de Kirill, dont le nom de code était « Mikhaïlov », était aussi d’influencer ce conseil, infiltré par le KGB dans les années 70 et 80.

Kirill n’était pas un agent

L’objectif des Soviétiques était alors d’amener l’institution genevoise à dénoncer les États-Unis et leurs alliés, et de modérer ses critiques contre le manque de liberté religieuse en URSS, rappellent les quotidiens, qui soulignent que l’Église russe « refuse tout commentaire sur l’activité d’espionnage de Kirill à Genève ».

Pour sa part, le Conseil œcuménique des églises leur a indiqué ne « pas avoir d’informations » à ce sujet. « Le Matin Dimanche » a interrogé le neveu du patriarche, Mikhail Goundiaev, qui lui a succédé en tant que représentant du patriarcat de Moscou à Genève, qui affirme que son oncle « n’était pas un agent, même s’il était soumis au contrôle strict du KGB ».

sudouest.fr