La journée du 30 août aura aussi été marquée par le retour en Afghanistan d’Amin al Haq, l’ancien chef de la sécurité d’Oussama Ben Laden. Durant la bataille de Tora Bora [décembre 2001], il a aidé le fondateur d’al-Qaïda à échapper aux forces américaines et à fuir vers le Pakistan.
Le parcours d’al Haq est émaillé de zones d’ombre. On sait qu’il fut capturé à Lahore par les forces pakistanaises, en 2008. Libéré trois ans plus tard, il avait depuis disparu des écrans radar, jusqu’à sa réapparition dans la province de Nangarhar, escorté par des combattants talibans lourdement armés à bord de SUV flambant neufs.
« Les taliban et al-Qaida restent étroitement alignés et ne manifestent aucune velléité de rompre les liens » et « aucun changement concret, au niveau du resserrement de ces relations, à la suite d’alliances matrimoniales et de combats communs, renforcés par des liens de deuxième génération » n’a été signalé, a récemment avancé un rapport des Nations unies.
Et celui-ci d’ajouter : « Si l’accord de Doha [entre les États-Unis et le mouvement taleb, ndlr] a donné lieu à quelque espoir d’une rupture des liens établis de longue date entre les talibans et al-Qaida, le texte de l’accord, qui est disponible publiquement, ne définit pas les attentes et ses annexes restent secrètes » et les « membres du groupe [terroriste] ont été déplacés par les talibans vers des secteurs plus reculés, pour éviter d’être exposés et visés. Selon des États membres, al-Qaida maintient un contact avec les talibans mais a réduit autant que faire se peut les communications ouvertes avec les chefs talibans afin de ‘faire profil bas’ et de ne pas compromettre la position diplomatique des talibans vis-à-vis de l’accord de Doha ».