En mai 2019, le général Philippe Lavigne, le chef d’état-major de l’armée de l’Air & de l’Espace [CEMAAE], confirma que le Commando Parachutiste de l’Air [CPA] n°30 serait prochainement mis à la disposition du Commandement des opérations spéciales [COS] et qu’il y rejoindrait ainsi le CPA 10, basé à Orléans.
« Jusqu’à présent, seul le CPA 10 faisait partie des forces spéciales. Le CPA 30 intéressait tout particulièrement ces dernières en raison de ses compétences spécialisées, en matière d’appui aérien et de recherche et sauvetage au combat dans la profondeur par exemple », avait ainsi expliqué le général Lavigne.
Jusqu’alors, mettant en oeuvre des capacités rares susceptibles d’intéresser le COS et ayant la tâche de mener des missions de recherche et sauvetage au combat [RESCO], d’appui aérien et d’appui à l’aéromobilité, le CPA 30 faisait partie des unités du second cercle du système « Forces spéciales Air », le premier regroupant le CPA 10 et l’Escadron de Transport 3/61 Poitou.
Le fait que le CPA 30 fasse désormais partie des forces spéciales n’a évidemment pas remis en cause les missions qu’il assurait auparavant dans le domaine de l’appui aérien, comme le souligne l’armée de l’Air & de l’Espace [aAE].
Le CPA 30 « intervient sur l’ensemble du panel des missions d’appui aérien », dont notamment: le RESCO, le guidage des aéronefs pour l’appui aérien rapproché [CAS, Close Air Support], la reconnaissance de terrains sommaires en zone hostile, l’appui-feu embarqué air-sol [tireurs d’élite] ou encore la recherche et la détection d’explosifs. « Ces différentes missions font du CPA 30 une unité de combat au sol polyvalente et au service de l’arme aérienne », souligne l’aAE.
Cependant, cette unité a revu son organisation au cours de l’été 2020. Désormais, il se compose d’une division « commando », comptant cinq modules RESCO spéciaux [MRS] et d’une division spécialisée constituée de plusieurs cellules possédant chacune des capacités qui leur sont propres [drones, équipes cynophiles, risques NRBC, Systèmes d’information et de communications, destruction d’explosif, neutralisation, enlèvement, etc]. Et il est question qu’elle se dote encore d' »expertises nouvelles en associant des spécialités hors du périmètre classique des commandos », indiqué l’aAE, sans donner plus détails.
« Dès 2021, le CPA 30 va également être doté d’une capacité opérationnelle initiale [IOC] avec pour objectif deux MRS certifiés.
En 2023, il aura sa pleine capacité opérationnelle [FOC] », précise seulement l’aAE.
En attendant, cette montée en puissance du CPA 30 au sein des forces spéciales va se traduire par l’inauguration d’un nouveau bâtiment de 6800 m2 dans l’enceinte de la base aérienne 123 d’Orléans-Bricy, où la ministre des Armées, Florence Parly, doit présider, ce 1er février, un comité exécutif dédié au contre-terrorisme.
D’un coût d’environ 11 millions d’euros, le chantier a été réalisé sous la maîtrise d’ouvrage de l’Établissement du service d’infrastructure de la défense [ESID] de Rennes et l’Unité de soutien d’infrastructure [USID] de Tours. De forme triangulaire [une référence aux ailes Delta des Mirage, ndlr], le bâtiment qui abritera ainsi les 170 membres du CPA 30 se compose de trois « entités » : commandement [bureaux, salles de transmissions informatiques, etc], soutien logistique [hangars, ateliers et « amphithéâtre de cohésion » situé à l’extérieur] et combat [salle de briefing, salles d’entraînement, vestiaires].
Conformément à la stratégie énergétique du ministère des Armées, ce nouveau bâtiment affiche une « haute performance environnementale », avec 284 panneaux solaires [sur 480 m2 de surface]. « L’opération a été réalisée suivant la démarche E+C- [énergie positive bas carbone] », explique l’aAE. Ce qui fait le taux d’autoconsommation de la production d’électricité par les panneaux photovoltaïques s’élèvera à 67,7%.