Le puissant lanceur américain Delta 4 Heavy a embarqué un nouveau satellite espion pour le compte du Bureau de la reconnaissance américaine (NRO).
Un nouveau nom pour Cape Canaveral
Une nouvelle mission pour le Bureau de la reconnaissance américaine (NRO), NROL 44, vient d’être menée avec succès par un lanceur d’United Launch Alliance (ULA).
Le décollage a eu lieu le 11 décembre à 7 h 25 UTC depuis la base de Cape Canaveral de l’US Air Force, rebaptisée Cape Canaveral Space Force Station (CCSFS), à l’occasion d’une visite le 9 décembre du vice-président Mike Pence, venu présider en Floride son dernier Conseil national de l’espace.
La mission NROL 44 a été confiée au puissant lanceur Delta Heavy (733 t au décollage), le dernier membre de la famille Delta à être utilisé aujourd’hui, qui effectuait son douzième vol depuis son entrée en service en avril 2004.
C’est une orbite géosynchrone qui était visée, mais ses paramètres orbitaux ne devraient pas être révélés officiellement.
Trentième mission pour le NRO
ULA réalisait ainsi sa sixième mission orbitale de l’année (la quatrième militaire), mais aussi son 142e succès d’affilée.
Au total, l’opérateur de lancements américain a mené 30 missions depuis sa création pour le NRO.
Le prochain lancement d'ULA pour le compte de la Space Force américaine devrait être la mission de démonstration technologique STP-3 (Space Test Program-3), qui embarquera notamment un relais de communication par laser de la Nasa.
Le décollage est prévu en février 2021 depuis Cape Canaveral, à l’aide d’un lanceur Atlas 5 (551).
La mission NROL 44
La charge utile de la mission NROL 44 est le satellite Orion 8 (ou USA 311), fourni par Northrop Grumman.
Depuis l’envoi d’Orion 5 (USA 271) en septembre 2003, les satellites Orion (également désignés Advanced Orion ou Mentor) semblent destinés au renseignement sur les signaux (SIGINT), en remplacement de la série Magnum (Orion 1 et 2), lancés en janvier 1985 et novembre 1989.
Développés avec la contribution de la CIA, les Orion avancés semblent équipés d’une large antenne principale, de 100 m de diamètre, ainsi que d’une seconde antenne parabolique dédiée au renseignement technique d'origine électromagnétique (ELINT).
L’objectif principal est d’intercepter la télémétrie de missiles partant de la Russie et de la Chine, mais également de surveiller des sites d'essai.