Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

mardi 22 septembre 2020

L'opposition bélarusse est «sous la tutelle» de Washington, selon le SVR

 

Le directeur du service de renseignement extérieur russe (SVR) Sergueï Narychkine a accusé mercredi l'opposante bélarusse Svetlana Tikhanovskaïa d'être «sous la tutelle» des États-Unis, qui ont, selon lui, organisé les manifestations anti-Loukachenko.

«Les USA ont pris sous leur tutelle l'ancienne candidate à l'élection présidentielle et d'autres militants de l'opposition, promus leaders du futur +Bélarus démocratique+», a-t-il déclaré dans un message transmis aux agences de presse russes. Selon lui, Washington «joue un rôle clé dans les évènements actuels au Bélarus» bien que les États-Unis «essaient de garder un profil bas dans l'espace public».

Les États-Unis auraient ainsi alloué «dès 2019 et début 2020, par l'intermédiaire de différentes organisations non gouvernementales, 20 millions de dollars pour l'organisation de manifestations anti-gouvernementales», selon M. Narychkine. L'argent aurait été versé à des «blogueurs indépendants» dont les plus prometteurs ont été formés par des «instructeurs américains expérimentés» dans des pays comme la Pologne ou l'Ukraine.

«Les manifestations ont été coordonnées de l'étranger depuis le début», a ajouté le chef du SVR, un proche de Vladimir Poutine propulsé à ce poste en 2016 après une longue carrière aux côtés du président russe depuis les années 1990.

Le président bélarusse Loukachenko a tenu mercredi des propos similaires, assurant devant des responsables nationaux que «la tactique des organisateurs (des manifestations) était basée sur le manuel classique des révolutions de couleur», du nom de mouvements pro-occidentaux ayant notamment touché l'Ukraine et la Géorgie. Il a assuré, cité par l'agence étatique Belta, que «nous savons qui dirige, qui veut que quelque chose arrive au Bélarus et c'est pourquoi nous ne baissons pas la garde et sommes prêts à répondre à tout défi».

Un mouvement de protestation sans précédent a débuté au Bélarus dans la foulée de l'élection présidentielle d'août dernier, que le chef de l'État Alexandre Loukachenko, au pouvoir depuis 1994, affirme avoir remportée avec 80% des voix. Des manifestations massives regroupant plus de 100.000 personnes dans ce pays de 9,5 millions d'habitants sont organisées chaque dimanche, demandant le départ du président et réclamant des comptes après la violente répression des premières manifestations.

lefigaro.fr