vendredi 28 août 2020
Comment le général Belkecir a « marchandé » avec les services turcs des renseignements sur l’armée algérienne et tous ses hauts gradés
Le général Ghali Belkecir, l’ex-patron de la gendarmerie algérienne, est un véritable coffre-fort. Ancien collaborateur très proche du défunt Chef d’Etat-Major de l’armée algérienne, Ghali Belkecir a travaillé sur le dossiers les plus stratégiques et secrets du régime algérien de 2014 jusqu’à 2019. En fuite à l’étranger depuis août 2019, Ghali Belkecir a pris soin de prendre dans ses bagages de nombreux secrets qui terrifient jusqu’à aujourd’hui encore le nouveau pouvoir algérien qui se met doucement en place.
Des secrets que le général algérien est en train d’utiliser comme son dernier recours pour « protéger ses arrières » et s’assurer un exil doré. Propriétaire de plusieurs biens immobiliers en Espagne et en France, Ghali Belkecir ne veut pas, semble-t-il, se contenter de son refuge européen. Le général algérien ne veut pas faire confiance aux autorités françaises et espagnoles même s’il dispose de plusieurs contacts de très haut niveau au sein des services de sécurité français ou espagnols.
Depuis bientôt deux mois, le régime algérien tremble à cause d’une information capitale qui est parvenue jusqu’aux oreilles de Tebboune et Chengriha, le nouveau patron de l’armée algérienne. Que dit cette sinistre nouvelle ? Le général Ghali Belkecir a noué des contacts approfondis avec les services secrets turcs pour leur… « vendre » des informations capitales sur l’armée algérienne et les dessous de ses services.
Depuis le mois d’avril passé, Ghali Belkecir est entré en contact avec un « intermédiaire basé » en Suisse. Cet intermédiaire est un homme d’affaires suisse d’origine turque qui opère essentiellement dans le proche-orient notamment à travers Dubai. Une place financière importante que lorgne Ghali Belkecir parce qu’il détient des fonds dans cet émirat. Or, pour « blanchir » son argent légalement, ses réseaux ne pouvaient plus lui assurer l’efficacité d’antan en raison de ses embrouilles politiques nombreuses et sa réputation devenue sulfureuse. Ce businessman suisse, et turc, a permis à Belkecir de transférer des fonds en toute sécurité à Dubai.
Un mois plus tard, subtilement, le businessman l’a mis en relation directe avec des officiers du « MIT », l’organe du renseignement turc, dans l’optique de lancer des pourparlers à propos d’une collaboration fructueuse. Le MIT a proposé un deal à Belkecir : en échanges des informations les plus détaillées sur les dispositifs sécuritaires de l’armée algérienne, ils s’engagent à lui faciliter l’accès à un nouveau refuge le jour où il devra quitter la France et l’Espagne. La Suisse, la Thaïlande, Doha, la Malaisie ou même… l’Australie, le MIT a fait comprendre à Belkecir qu’il peut l’exfiltrer et l’installer en un « lieu sûr » lorsqu’il s’apercevra qu’il n’est plus en sécurité en France ou l’Espagne.
Séduit et tenté par cette « collaboration », Belkecir fait une première approche et informe les turcs de plusieurs dossiers stratégiques. Il utilisera pour cela un personnage dont il est très proche et sur lequel il exerce une importante influence ; Gharmit Bounouira, l’ex-secrétaire particulier du défunt Gaid Salah qui était en fuite en Turquie depuis le mois de dernier.
C’est Ghali Belkecir qui a convaincu Bounouira de « collaborer activement » avec le MIT et de leur balancer des « infos ». Les turcs ont pris ainsi possession des informations qui concernent tous les rapports de force au sein de l’institution militaire algérienne. A travers ses réseaux qui noyautent encore le ministère de la Défense algérien, Belkecir a communiqué à Bounouira les informations précises concernant le rapport en Chengriha et plusieurs membres de l’entourage du Président Tebboune. Pis encore, Belkecir a fourni tous les détails au MIT pour lui permettre d’espionner la « fille » de Said Chengriha établie en Suisse avant de revenir momentanément en Algérie. Belkecir scanera pour les turcs tout le fonctionnement de la sécurité militaire algérienne.
L’organisation des frontières algériennes, les troupes mobilisées auprès de la Libye, les armes utilisées et les plans de certaines opérations militaires. Belkecir a clairement fait comprendre aux Turcs qu’il est une mine… d’Or. Le MIT procède ensuite à une énorme manipulation : mettre en relation Bounouira avec l’opposant islamiste Larbi Zitout, le leader du mouvement Rachad qui bénéficie d’une grande notoriété sur la toile algérienne et qui chapeaute un certain Amir Dz, une autre figure populaire de la blogosphère de la toile algérienne. Les informations données par Bounouira à Zitout et ses réseaux font l’effet d’une bombe à Alger. Tout au long du mois de juin, les autorités militaires algériennes paniquent et cherchent des solutions face à ces révélations. Les échanges entre Bounouira et Zitout ont été soigneusement contrôlés par le MIT. Grâce à Belkecir, Bounouira était devenu un agent « attitré » du MIT. Une rencontre entre Zitout et Bounouira était prévu cet été.
Mais le MIT a bien joué son jeu et l’Algérie est contrainte d’ouvrir des négociations avec la Turquie. Les autorités algériennes réclament la tête de Bounouira. Le MIT a dit oui, mais à condition que… l’Algérie s’engage sur plusieurs dossiers : drones militaires, soutien actif aux milices pro-Turquie en Libye et, surtout, un partage ouvert des informations sur le front libyen. Le prix à payer est très élevé, mais pour l’Algérie il n’est pas question de laisser Bounouira devenir son talent d’achille en devenant le pion des islamistes de Rachad et de Belkecir.
Fin juillet dernier, le MIT extrade Bounouira après l’avoir bien utilisé. Belkecir ne tremble pas et maintient ses rapports secrets avec des représentants du MIT. Sa manipulation a prouvé son pouvoir de nuisance. Il n’accordait aucune importance à Bounouira et il ne tenant pas à lui. Il avait accepté de le sacrifier. Mission accomplie : prouver à Alger que si quelqu’un cherche à l’approcher dans son exil doré, des lourds dossiers vont ressortir et tout le régime algérien sera ébranlé.