Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

vendredi 31 janvier 2020

L’Allemagne a des preuves que Huawei travaille avec les services secrets chinois


Huawei est dans le collimateur de l’Allemagne. Le ministère fédéral des Affaires étrangères allemand affirme détenir des preuves que le constructeur a bien collaboré avec les services secrets chinois. Le groupe n’a pas tardé à démentir les accusations formulées par Berlin.

D’après le journal allemand Handelsblatt, le ministère des Affaires étrangères allemand a reçu des preuves de la collusion entre Huawei et le gouvernement chinois. « A la fin 2019, des renseignements nous ont été transmis par les Etats-Unis, selon lesquels Huawei a coopéré de manière avérée avec les autorités de sécurité chinoises » explique le journal, relayant un document officiel. Le rapport évoque des « preuves claires et directes » à l’encontre de Huawei. « Les entreprises chinoises ne peuvent pas être considérées comme suffisamment fiables pour répondre aux normes de sécurité nécessaires à la construction de réseaux 5G » précise le document.

Accusé d’espionnage par les Etats-Unis, Huawei risque d’être exclu du déploiement de la 5G en Europe. Le gouvernement Trump exhorte en effet les pays alliés à bannir l’équipementier de la construction de leurs réseaux 5G. Malgré les pressions américaines, le Royaume-Uni a décidé d’autoriser les opérateurs britanniques à se fournir auprès de Huawei.

En Allemagne, le cas Huawei est encore au coeur des débats. Certains partis politiques réclament l’éviction du groupe. De leur côté, les opérateurs de télécommunications allemands craignent que le rejet des équipements de Huawei ne retarde l’avènement de la 5G de plusieurs années. C’est notamment le cas de Deutsche Telekom. Le télécom estime que l’exclusion complète de Huawei retardera de 2 à 3 ans l’arrivée de la 5G en Europe. La chancelière allemand Angela Merkel aurait demandé aux parlementaires de statuer sur l’avenir de Huawei d’ici le mois de mars.

Huawei dément collaborer avec les services secrets de Chine

Huawei n’a pas tardé à monter au créneau pour démentir les propos du Handelsblatt. « Huawei Technologies n’a jamais fait quoi que ce soit pour compromettre la sécurité des réseaux et données de ses clients, et ne le fera jamais.L’article du Handelsblatt répète des allégations anciennes et infondées sans fournir la moindre preuve concrète » tacle Huawei. Ce n’est pas la première fois que la firme dément avec véhémence les accusations d’espionnage. Ren Zhengfei, le fondateur de Huawei, précise même qu’il préférerait mourrir plutôt que d’espionner les usagers pour le compte de Pékin.