jeudi 14 novembre 2019
Chanteloup-les-Vignes : une note alarmiste des policiers mise sous le tapis
Selon le Canard enchaîné, une note rédigée par les policiers du renseignement territorial n'a pas été prise au sérieux par les autorités. Plusieurs membres des forces de l'ordre ont assuré à l'hebdomadaire que le guet-apens de la nuit du 2 au 3 novembre, à Chanteloup-les-Vignes (Yvelines) « aurait pu être anticipé ». Une note rédigée, dès le 27 septembre, par le service de renseignement territorial prévenait d'un « risque d'affrontements ».
Les dealers ont multiplié les exactions
Destinée au préfet des Yvelines et au directeur du service départemental de renseignement territorial, la note met l'accent sur le quartier de la Noé, « et plus particulièrement la place du Trident » où la rénovation urbaine est engagée n'en déplaise aux dealers du secteur. Selon la note consultée par le Canard enchaîné, la « trentaine d'individus qui organise le trafic endémique de stupéfiants » est attachée à son secteur. Sauf que le document n'a jamais été transmis. Jugé trop alarmiste par le responsable local du renseignement territorial, celui-ci l'a enterré.
Pourtant, pour garder leur territoire en l'état, les dealers ont multiplié les exactions pendant des mois. La tension est montée jusqu'à la nuit du 2 au 3 novembre. Cette nuit-là, un chapiteau associatif spécialisé dans l'intégration a été incendié et les sapeurs-pompiers comme les policiers ont été accueillis à grand renfort de cocktails Molotov et autres tirs de mortier. Au même moment, le bureau d'information jeunesse était vandalisé. Pour la commune, les dégâts s'élèvent à 800 000 euros juste pour le chapiteau.