jeudi 7 novembre 2019
Celui qui a trahi al-Baghdadi était chargé de ses déplacements
Dans son édition du mercredi 30 octobre 2019, The Washington Post a affirmé en effet que l'indicateur, qui était bien placé dans l'organisation du groupe terroriste, doit recevoir une partie, voire même la totalité de la récompense promise par les Etats-Unis pour la "tête" de leur ex-ennemi numéro 1, soit 25 millions de dollars.
L'informateur idéal pour entrer dans le repaire d'al-Baghdadi
Les enquêteurs du journal américain sont les premiers à révéler que les indications précises qui ont permis à des commandos d'élite - de la Delta Force et du 75ème régiment de Rangers - de mener un raid dans la nuit de samedi à dimanche dernier dans le village de Barisha ont été fournies par un responsable de Daech qui était chargé de trouver des lieux sûrs où pouvait se cacher al-Baghdadi dans la région d'Idlib.
Il organisait ensuite ses déplacements de maison en maison, et c'est lui, toujours, qui avait supervisé les travaux dans le vaste bâtiment où le "calife" est mort en actionnant le détonateur de sa ceinture d'explosifs. Il a donc pu sans problème livrer à l'armée américaine un plan détaillé du complexe, avec la disposition de toutes les pièces et des tunnels d'accès et de sortie, ainsi que lui décrire le système de défense mis en place, jusqu'au nombre exact de gardiens...
Des plans d'attaque préparés depuis l'été dernier
Les trois sources, dont une au Moyen-Orient, qui ont informé le Washington Post n'ont pas donné la nationalité de l'informateur mais ont indiqué qu'il était sunnite, et qu'il avait accepté de collaborer avec les Américains car l'un de ses proches avait été exécuté par des membres d'Etat islamique. Espion sur le terrain tout d'abord pour les Forces Démocratiques Syriennes, une coalition militaire majoritairement kurde, il avait ensuite été "testé" pendant des mois par les services secrets des Etats-Unis.
Plusieurs plans d'attaque d'une cache d'Abou Bakr al-Baghdadi auraient été annulés et reportés depuis l'été dernier à cause de changements de dernière minute sur le terrain. Quand l'assaut a finalement été lancé, la "taupe" était présente, selon les sources du Washington Post, elle a été protégée par les militaires américains puis exfiltrée de Syrie avec sa famille deux jours plus tard.