En janvier 2017, Thales remportait le marché des 210 mini-drones de reconnaissance destinés à l’armée de Terre avec son « Spy’Ranger ». Et cela, aux dépens, notamment, de Delair, qui, associé à ECA Group, avait proposé le DT-26M. Et si le constructeur toulousain perdit cette manche, il vient d’en gagner une nouvelle.
En effet, ce 8 octobre, Delair a annoncé qu’il venait de livrer des mini-drones UX-11 au ministère des Armées. Ces appareils ont été « mis à la disposition de plusieurs unités […] des forces speciales qui, en tant que tremplin d’innovations et laboratoire opérationnel, se sont naturellement associées à son évaluation sur le terrain ».
« Nous sommes honorés de la confiance accordée par le ministère des Armées, qui par le biais de ses financements pour l’Innovation nous a accompagnés dès le début de notre aventure industrielle, et nous sommes heureux de lui permettre de récolter aujourd’hui les fruits de son investissement », a commenté Bastien Mancini, co-fondateur et directeur général de Delair.
Initialement, le drone UX-11 a été conçu pour des applications professionnelles civiles, en particulier pour faciliter la modéalisation de grandes surfaces et d’infrastructrues difficiles d’accès. Bien qu’étant à voilure fixe, il peut être mis en oeuvre depuis un espace très restreint grâce à sa capacité « BTOL » [pour Birdlike TakeOff and Landing, c’est à dire qu’il peut faire décoller ou se poser comme un oiseau].
D’une envergure de 1,1 mètre pour une masse de 1,4 kg, il affiche une autonomie de vol de 59 minutes, pour une portée de 50 km. Ce qui en fait le mini-drone le plus endurant du marché.
« Drone de longue endurance capable de voler 3 fois plus longtemps qu’un quadricoptère classique, l’UX-11 collecte un très grand nombre de données en un minimum de vols, et embarque suffisamment de puissance de calcul à bord pour permettre à l’opérateur de contrôler la qualité des images collectées en temps réel, accélérant ainsi les étapes de traitement et d’analyses de données et réduisant d’autant son coût global d’exploitation », précise Delair.
Le drone est doté d’un système de calcul embarqué et d’une connectivité 3G/4G, ce qui permet à l’pérateur de contrôler la qualité des images en temps réel. Il s’agit d’une « avancée technologique qui accélère les étapes de collecte et traitement des données, et réduit d’autant le coût global d’utilisation de la solution », indique son constructeur.
Optimisé pour les vols BVLOS [Beyond Visual Line of Sight], l’UX-11 est en mesure d’évoluer dans des conditions métérologiques difficiles. Il est « aussi à l’aise à 50°C qu’à -20°C ou 6.000m d’altitude », fait valoir Delair.
Par ailleurs, l’entreprise toulousaine a d’autres projets qui intéressent le ministère des Armées [ou, du moins, l’Agence de l’innovation de Défense, AID]. Tel est le cas du projet « HyDrone » qui, mené en partenariat avec la jeune pousse drômoise Ergosup, vise à développer un drone électronique associé à une mini-station hydrogène pour recharger ses cylindres composites embarqués.