Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

jeudi 17 octobre 2019

58 des 59 attentats déjoués depuis six ans l’ont été grâce au renseignement humain


Alors que la France a justifié la construction et le financement de puissants outils de surveillance et de collecte de données, c’est l’intervention d’une source humaine qui permet quasiment à chaque fois d’éviter le pire.

C’est un simple chiffre répété à l’envi par le ministre de l’intérieur, Christophe Castaner, depuis l’attaque intervenue, le 3 octobre, à la Préfecture de police de Paris qui a fait quatre morts. « Cinquante-neuf attentats ont été déjoués sur le territoire français depuis six ans », a-t-il indiqué à maintes reprises.

On devine aisément son objectif en livrant cette information : montrer l’ampleur du travail accompli face à la menace terroriste. Mais en la révélant, le ministre a aussi, sans s’en rendre compte, démoli un argument avancé depuis des années par l’Etat pour étendre ses moyens de surveillance.

Il apparaît en effet que, sur ces cinquante-neuf attentats déjoués, cinquante-huit ont été évités, selon une source du ministère de l’intérieur, grâce à du renseignement humain. L’un des derniers projets d’attentat déjoué par les services visait l’une des zones les plus protégées de la capitale, aux abords du palais de l’Elysée et de la place Beauvau, siège du ministère, une perspective qui a fait frémir le pouvoir politique.

Si c’est la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) qui a centralisé les investigations sur ces tentatives d’attentats, elle a pu être alimentée en renseignement par le Service central du renseignement territorial (SCRT), la direction du renseignement de la Préfecture de police de Paris (DRPP) ou même par les gendarmes.